Biathlon : « J’ai perdu l’avant dans un virage », explique Sébastien Mahon
Le lundi 5 septembre, le biathlète doubiste Sébastien Mahon, 22 ans, a connu un coup d’arrêt. Victime d’une chute à vélo, il s’est rompu un ligament croisé du genou droit. Après un été parfait lors duquel il a enchaîné les heures de volume sans accumuler de fatigue, il doit maintenant se soigner alors que les dernières semaines de préparation débutent.
Pour Nordic Magazine, Sébastien Mahon a accepté de revenir sur sa chute, son choix de ne pas se faire opérer et son nouveau quotidien. Entretien.
- Comment est survenue votre blessure ?
Au retour du stage de Bessans, je partais à l’entraînement en vélo à la maison. J’avais un rendez-vous en milieu de matinée, donc je suis parti un petit peu tôt et, sur le retour, je suis arrivé dans un virage dans un lotissement. Il y avait une haie et, à l’intérieur de cette courbe à 90°, il y avait du sable en plein milieu. J’étais déjà engagé quand j’ai vu ce sable… J’ai perdu l’avant et commencé à déclipser ma cale, mais je suis tombé et c’est la rotule du genou droit qui a directement tapé sur le goudron.
- Ensuite, comment vous êtes-vous aperçu que vous étiez touché à un ligament croisé ?
Sur le coup, je n’étais pas plus affolé que cela. Je pensais que c’était seulement une chute banale, un coup et quelques égratignures. Je suis resté à la maison tout l’après-midi en attendant que cela cicatrise un petit peu. Finalement, le soir, cela allait de moins en moins bien. Je ne pouvais plus plier le genou et je ne supportais pas la couverture sur la jambe pour dormir. Les signes n’étaient pas très bons et, à dix jours du départ en stage en Allemagne, j’ai voulu anticiper en faisant des examens.
« Je préfère prendre le risque […] de ne pas me faire opérer »Sébastien Mahon à Nordic Magazine
- Et c’est à ce moment-là que l’on vous a diagnostiqué votre blessure…
Je suis allé aux urgences à Pontarlier. Elles sont souvent dénigrées, mais, là, le personnel a fait le job en me trouvant rapidement une place à l’IRM. Sur la radio, il n’y avait aucune fissure, ce qui était bon signe, mais, à l’IRM, justement, on a trouvé la rupture du ligament croisé postérieur du genou droit.
- Comment cela s’est-il ensuite passé ?
J’ai prévenu le docteur Stéphane De Jesus [médecin des équipes de France de biathlon, NDLR]. Il m’a envoyé à Lyon vers le docteur Jean-Marie Fayard, qui gère tous les problèmes de genoux à la FFS. C’est là qu’on a décidé de ne pas opérer. Il y avait deux solutions. Comme c’est le ligament postérieur, je peux compenser avec de la rééducation et de la musculation pendant environ trois mois. Avec cette solution, je peux faire l’hiver alors que, si je me faisais opérer, je pouvais tirer une croix sur la saison. Je préfère prendre le risque, même s’il y a de très bons résultats là-dessus, de ne pas me faire opérer. J’ai fait trois mois de préparation, cela ne veut plus le coup de ne pas faire l’hiver ! Ce n’est pas comme avec l’hernie de l’année passée où je ne pouvais pas bouger.
« Le kiné, c’est la priorité absolue »Sébastien Mahon à Nordic Magazine
- Quel est votre quotidien depuis une semaine ?
Je suis à la maison sur mes deux jambes et sans béquilles ! Je m’entretiens du haut du corps en musculation et je fais du kiné du côté de Pontarlier avec Yoann Masoni [ancien kiné de l’équipe de France de biathlon, NDLR], c’est la priorité absolue. Je vais ensuite avoir une reprise progressive, d’abord en home trainer assez rapidement, mais il faudra ensuite compter environ trois mois pour remettre un dossard. Ce sera un petit peu tardif, mais, jusque-là, je vais m’entretenir et garder de la charge musculaire. Il y a beaucoup de solutions et je peux toujours faire du tir. Cela va d’ailleurs m’aider à me recentrer là-dessus.
- Dans quel état d’esprit êtes-vous depuis ce coup dur ?
Je pensais déjà que l’année dernière allait être la bonne pour revenir… Cela me prouve que non ! Mais je n’y peux rien, je n’avais pas envie de tomber [il rigole, NDLR]. Je ne veux pas penser à quoi que ce soit, j’ai juste envie de revenir le plus rapidement possible. On verra comment cela se remet et je ferais le point à la fin de l’hiver.
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