Biathlon : Julie Baverel s’éclate en Norvège
En avril dernier, la biathlète franc-comtoise Julie Baverel, 19 ans, annonçait dans nos colonnes son prochain départ pour un an à Oslo (Norvège). Etudiante à Sciences Po Grenoble (Isère), elle est effectivement partie en Erasmus à l’université d’Oslo, en profitant pour allier le biathlon à son projet en intégrant le Holmenkollen Biathlon, team privé basé dans la capitale norvégienne.
C’est au début du mois d’août, à l’occasion du Blink Festival de Sandnes (Norvège), que Julie Baverel – dont le grand-père n’est autre que le cousin de la grande Florence Baverel, championne olympique du sprint en 2006 – a débarqué dans le royaume.
« J’ai été directement plongée dans le bain, raconte-t-elle à Nordic Magazine. D‘un coup, je me suis retrouvée 24 heures sur 24 avec le team. J’étais vraiment stressée pour le Blink donc ça ne s’est pas forcément bien passé. »
Après cette entrée en matière musclée, la Saugette a débarqué à Oslo où elle s’est installée à l’aide de ses parents avant de vivre sa semaine d’intégration à la fac.
Un changement de vie pas si facile à gérer
« C’était très fatiguant parce que ça demande des efforts énormes d’apprendre à connaître les gens et de créer des liens. Ce qui est drôle, c’est que la plupart des copains que j’ai, ce sont des Français de Sciences Po comme moi, dit-elle dans un large sourire. C’est marrant parce que c’est assez loin de ce que l’on imagine de l’Erasmus. En y réfléchissant, c’est finalement assez logique que toutes les nations fonctionnent comme cela parce que, quand tu ne connais rien, tu vas forcément vers des gens qui te ressemblent. »
Pour Julie Baverel, ce changement de vie opéré en plein cœur de l’été n’a pas été des plus faciles. « Il y a eu des hauts et des bas, avoue-t-elle. Mais je me suis finalement bien intégrée au team et à l’université. » C’est que la Doubienne a vécu plusieurs semaines sans aucun repère et avec un cadre totalement différent de celui de l’année passée.
« J’ai beaucoup moins de cours [8 heures par semaine grand maximum, NDLR] et tout est basé sur l’autonomie tandis que le fonctionnement du team est beaucoup plus autonome que celui d’un comité en France, précise-t-elle. Tous les matins, il faut donc se poser les bonnes questions pour se prendre en main, ce qui n’est vraiment pas évident au début. C’est dur, mais c’est aussi comme ça qu’on apprend à se connaître. »
Des entraînements réalisés dans le cocon magique du stade d’Holmenkollen
Au sein du Holmenkollen Biathlon, Julie Baverel semble maintenant avoir trouvé sa place. « Ils font souvent des blagues sur les Français, m’appellent baguette et sortent le cliché du Français qui râle tout le temps, se marre-t-elle. Cela m’a bien fait rire… parce que je suis un peu comme ça Quand je rate ma dernière balle, je suis énervée, je soupire et ça se voit, je l’exprime. Eux, les Norvégiens, ils ne montrent jamais rien ! J’ai une anecdote d’un entraînement où on faisait un dernier tir en intense et je rate ma dernière balle. Je remets ma carabine en soupirant… Les garçons qui étaient sur le pas de tir à nous regarder se sont un peu moqués de moi en disant : « Oui, oui baguette, la Française elle râle encore ! » L’ambiance est bonne, c’est vraiment cool ! »
Depuis son arrivée en Norvège, la Française s’est toujours entraînée à Holmenkollen, sur le stade où a lieu la coupe du monde tous les ans et où les Mondiaux 2029 sont prévus. Un lieu magique du biathlon.
« Quand j’y suis arrivée la première fois, j’ai été impressionnée parce que c’est un stade grandiose avec des infrastructure énormes de partout, comme les tremplins juste à côté, indique Julie Baverel. C’est aussi l’emplacement du stade qui fait que c’est magique. Il surplombe la ville d’Oslo et le fjord avec une piste où tu peux voir cette vue. C’est vraiment magique. On dit qu’il y a des endroits qui ont une atmosphère particulière et c’est le cas d’Holmenkollen. Quand tu y arrives, tu sens quelque chose de particulier. La météo, par exemple, ça peut être tout ou rien là-bas. Tu peux arriver un jour et ne pas voir à deux mètres à cause du brouillard, il y a aussi du vent, et le lendemain il va faire un grand soleil. Cela rend le lieu magique, tu ne sais jamais à quoi t’attendre. Il n’y a pas que ça : s’entraîner à côté d’Ingrid Landmark Tandrevold est aussi un plus pour rendre cet endroit spécial. »
Le neveu d’Ole Einar Bjoerndalen comme entraîneur
Dans son team, Julie Baverel compte notamment Martin Femsteinevik comme coéquipier. Agé de 30 ans, ce dernier est un biathlète expérimenté, vainqueur d’un relais mixte simple en IBU Cup en mars 2017 avec Thekla Brun-Lie en 2017 à Otepää (Estonie). Coachée par Dag Sander Bjoerndalen, dont le tonton est un certain Ole Einar Bjoerndalen, Jon Kristian Svaland et Trym Rostad, la tricolore s’entraîne à la sauce norvégienne depuis près de trois mois.
Une philosophie bien différente de celle qu’elle a connu en France. « Il y a beaucoup plus d’intenses, deux par semaines, de séances de poussée et de longues sorties de course à pied à allure modérée, énumère Julie Baverel. C’est le genre de séance que j’adore où on s’arrête manger un kanelboller dans une cabine au fin fond de la pampa et on repart. C’est très différent aussi parce qu’ils ne font pas de musculation. J’ai hâte de voir ce que ça donne cet hiver, mais, là, je ne peux pas trop savoir si j’ai progressé. »
En septembre, Julie Baverel a pu remettre le dossard à l’occasion des championnats de Norvège d’été de Lillehammer (Norvège). Onzième du sprint à 9/10 puis vingt-et-unième de la mass-start à 13/20, elle a pu jauger le niveau de la catégorie U22 où elle évoluera toute la saison.
Un objectif de top 5 sur la coupe de Norvège U22
« Il est similaire voire un peu moins haut qu’en France où le niveau juniors est excellent, juge la tricolore. J‘aimerais donc bien accrocher des top 5 en coupe de Norvège. Ce qui va être sympa, c’est que les meilleures Norvégiennes vont rester sur le circuit national tout l’hiver parce qu’elles ne vont pas en Junior Cup. L’objectif sera donc de jouer devant et, surtout, de prendre plaisir parce que je n’ai pas de bons souvenirs des courses après ma saison passée manquée en France. » Victime d’un surentraînement, Julie Baverel avait effectivement souffert tout au long de l’hiver.
Par ailleurs, alors qu’elle souhaitait participer à la première coupe de France prévue tout début décembre à Bessans (Savoie) pour viser une place en Junior Cup avant Noël, elle a tiré une croix sur cet objectif. « En revanche, je vais peut-être faire la manche de Prémanon début janvier, révèle la Doubienne. Comme je rentre en France pour les vacances de Noël [qui s’étendent du 10 décembre à la fin janvier à Norvège, NDLR], il y a de fortes chances que je fasse cette sélection. »
En attendant, Julie Baverel part ce samedi en stage sur la neige de Beitostølen (Norvège) avec son team. Après une semaine là-bas, elle prendra la direction de Sjusjøen (Norvège) où elle retrouvera la compétition les 16 et 17 novembre… et où elle réceptionnera, avec le concours de l’équipe de France masculine, ses nouveaux skis de fond.
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