Après la saison historique réalisée par ses biathlètes, Siegfried Mazet, l’entraîneur français du tir norvégien, s’est longuement confié à Nordic Magazine. Après s’être épanché sur le duel Sturla Holm Lægreid/Johannes Thingnes Boe et sur les performances de ses autres athlètes, l’ancien entraîneur de Martin Fourcade a accepté de revenir, dans la quatrième partie de l’entretien qu’il nous a accordé, sur les tâtonnements matériels de son leader Johannes Thingnes Boe.
- Depuis fin janvier, Johannes Thingnes Boe a beaucoup tâtonné avec sa carabine : qu’en avez-vous pensé ?
Son choix a été simple : revenir à quelque chose dont il avait plus l’habitude et qui lui ressemblait plus. Pour moi, ce n’était pas le fond du problème. Ce qu’il faut se rappeler, c’est qu’il ne faut pas apporter plus d’importance qu’il ne le faut aux choses. Quand les biathlètes cassent une carabine, ils prennent celle de réserve et parviennent à bien tirer avec, comme Emilien Jacquelin l’a montré cet hiver ou Johannes Dale par le passé.
- Quel est donc le fond du problème pour Johannes Thingnes Boe ?
C’est n’est pas la façon dont on tire mais la façon dont on veut se sentir derrière la carabine qui est importante. C’est quelque chose qui prend la tête et Johannes s’est pris la tête avec ça. Il sait ce qu’il ne veut pas, mais ne sait pas exactement ce qu’il veut. C’est un peu ça le problème. Il a été opéré de l’épaule il y a quelques années et, à chaque fois qu’il met une carabine à l’épaule, notamment au couché, il est obligé de la mettre dans un endroit spécifique parce que s’il met directement sa carabine sur sa clavicule, ça le blesse. C’est un détail, mais ça fait partie du cheminement qu’il a.
« Les Mondiaux étaient un échec pour lui qui venait gagner un titre ou deux »Siegfried Mazet à Nordic Magazine
- Vous êtes réputé comme étant ouvert aux changements techniques : il avait donc votre aval…
Je lui ai dit que c’était un risque à prendre. Il fallait faire quelque chose et arrêter de trop se focaliser là-dessus. Mais, dès qu’il y a des ratés, il se remet en cause et n’a donc jamais été très serein avec son tir. S’il n’y avait pas eu Sturla si prêt de lui au classement, il aurait peut-être mieux vécu son changement de carabine. Il fallait marquer des points coûte que coûte. Il s’est battu, la fin de saison a été difficile pour lui, ça a été laborieux après les Mondiaux. Il luttait contre lui-même pour essayer de se remobiliser. Il était dans un mode défensif.
- Justement, il n’a plus gagné à partir du 24 janvier, et une victoire lors de la mass-start d’Antholz (Italie), traversant notamment les Mondiaux de Pokljuka (Slovénie) sans titre en individuel…
Quand on défend, on ne gagne pas, et on en a eu la démonstration. Les Mondiaux étaient un échec pour lui qui venait gagner un titre ou deux. Ce n’était pas satisfaisant mais, en face, il y a eu l’éclosion de plusieurs biathlètes. C’est ce qui fait la beauté de ce sport.
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