Le Drômois Siegfried Mazet, l’entraîneur français du tir norvégien, s’est longuement confié à Nordic Magazine. Après le duel Sturla Holm Lægreid/Johannes Thingnes Boe, l’ancien entraîneur de Martin Fourcade a accepté de revenir, dans la troisième partie de l’entretien qu’il nous a accordé, sur les performances réalisées par Johannes Dale, Erlend Bjoentegaard, Vetle Sjaastad Christiansen et Tarjei Boe, qu’il surnomme le « taulier ».
- Une semaine après la fin de la saison, vous avez publié la liste des groupes nationaux pour l’hiver prochain : Erlend Bjoentegaard, malgré une saison tronquée par une blessure au dos, y est. Y’a-t-il eu un débat concernant son maintien ?
Il y a eu questionnement. Après sa blessure, il revient plutôt bien à Oberhof et Antholz avec des 23e, 10e, 13e et 6e places. Pendant les Mondiaux, qu’il ne fait pas, il court en confrontation avec les plus jeunes aux championnats d’Europe. C’était difficile parce que, si on ne le reprenait pas, on ne le mettait pas non plus dans le groupe B, réservé aux jeunes athlètes. Si tu n’est pas en élite à 30 ans, tu ne peux pas prendre la place d’un biathlète de 22 ans. C’était difficile de le mettre sur la touche alors qu’il avait été blessé en milieu de saison.
- Johannes Dale, de son côté, a explosé cet hiver, remportant sa première coupe du monde…
Pour lui, c’est la concrétisation de tout ce qu’il a fait et montré depuis plusieurs années pendant lesquelles il a été frustré. C’est un gros potentiel physique qui va encore progresser. C’était bien que ça se concrétise parce que, après, des barrières mentales se mettent en place. Il est maintenant libéré de cela et sait qu’il est en mesure de le refaire. C’est ce qui compte.
« Ce sont eux qui ont composé leur relais. J’ai trouvé ça génial, ils ont tout compris »Siegfried Mazet à Nordic Magazine
- Malgré ses progrès, il a pourtant connu des difficultés lors des relais, cédant sa place à Vetle Sjaastad Christiansen sut celui des Mondiaux de Pokljuka (Slovénie)…
On pressentait que pour Johannes Dale, le relais représentait une surcharge émotionnelle. Il n’est pas du tout ce qu’il est en individuel lors de ces courses-là. Il a peur de mal faire et essaye de mieux faire que d’habitude. Avant les Mondiaux, on avait l’option Vetle et, dès la poursuite, on a fait ce choix qui s’est avéré payant.
- Lors de ce relais, vous avez aligné une composition inédite avec un Vetle Sjaastad Christiansen en finisseur…
C’était une stratégie de dernière minute venue des athlètes eux-mêmes. Ce sont eux qui ont composé leur relais. J’ai trouvé ça génial, ils ont tout compris. Ça me plaît parce que ça leur appartient, ils font partie et sont au coeur du projet.
« Tarjei a trouvé son rythme de croisière. Il est toujours très motivé et n’a pas envie d’arrêter. Il veut encore jouer ! »Siegfried Mazet à Nordic Magazine
- Pour finir, Tarjei Boe a signé une nouvelle grande saison avec des victoires individuelles : est-ce un exemple pour le reste de l’équipe ?
C’est le taulier ! Tarjei a compris qu’en travaillant moins, il pouvait gagner plus [rires] ! Avant que j’arrive, il a passé des saisons lors desquelles il s’entraînait trop lors des périodes estivales. C’est quelqu’un dont le corps avait besoin de répit. Il a été malade et, à ce moment-là, il a trouvé un compromis entre ce qui est nécessaire de faire et ce qui est superflu. Il a trouvé son rythme de croisière. Il est toujours très motivé et n’a pas envie d’arrêter. Il veut encore jouer !
- Ski nordique : la totale du dimanche soir
- Saut à ski | Lahti : Ryoyu Kobayashi vainqueur après une seule manche
- Ski de fond : le palmarès complet de la coupe du monde 2022/2023
- Biathlon | Alta : l’équipe de Sturla Holm Lægreid championne de Norvège du relais devant celles de Vetle Sjaastad Christiansen et Johannes Thingnes Boe
- Ski de fond | Hugo Lapalus revient sur sa mésaventure de la mass-start classique de Lahti : « J’ai l’estomac qui s’est serré d’un coup »