Biathlon : « Je me sens tout simplement indésirable », regrette Karoline Knotten
Le mois dernier, l’annonce des groupes norvégiens de biathlon pour la saison 2025/2026 a fait grand bruit. Karoline Knotten a effectivement été laissée hors de l’équipe, malgré sa quatorzième du classement général de la coupe du monde et sa médaille d’argent obtenue sur le relais des Mondiaux de Lenzerheide (Suisse). Une décision difficile à comprendre et à accepter pour la biathlète de 30 ans.
« D’abord, j’ai été choqué, puis je me suis mis en colère. Maintenant, je suis juste triste de cette situation. Je me sens tout simplement indésirable. Ça fait mal », raconte-t-elle dans un entretien à GD. L’emballement médiatique fut tel que la native de Tromsø (Norvège) a pris quelques jours de vacances après l’annonce de la sélection.
« Il y a eu une véritable agitation juste après. Le téléphone sonnait tout le temps. J’ai dû couper le contact avec le monde extérieur, mais j’apprécie vraiment tous les commentaires chaleureux. La famille du biathlon, tant au pays qu’à l’étranger, a vraiment fait preuve d’attention. »
Karoline Knotten a ajouté qu’elle avait eu une réunion avec l’entraîneur national Sverre Huber Kaas et le secrétaire général Morten Aa Djupvik avant l’annonce de la sélection de l’équipe. Au cours de cette réunion, un plan d’entraînement fut présenté. La Scandinave émettait alors quelques interrogations sur ce programme.
« J’ai traversé beaucoup de hauts et de bas. J’ai eu besoin d’effectuer des changements et j’ai été partiellement autorisé à le faire. Quand l’exigence est de participer à cent pour cent, je veux savoir quelle est la philosophie. Et pourquoi il n’y a pas de place pour les ajustements », a déclaré la Norvégienne.
Karoline Knotten décrit également la façon dont les entraîneurs norvégiens souhaitent que le programme fonctionne sans laisser de place aux interrogations des athlètes.
« Je veux être propriétaire de ce que je fais et croire en ce que je fais. Si la future équipe nationale veut que les athlètes se contentent de se présenter à l’entraînement et d’être entraînés, j’ai peur que la curiosité et la joie disparaissent. Il faut permettre de poser des questions, de soulever des points critiques et de fournir des critiques constructives. Sinon, c’est similaire à une dictature. »
Avant de conclure : « Cette situation montre que si vous êtes un peu différent de la majorité, vous devez soit changer, soit être jeté à la poubelle. À mon avis, cela envoie un mauvais signal à tous ceux qui viendront après nous. »
« Cela n’a jamais été une attaque personnelle », se défend l’entraîneur national Sverre Huber Kaas
L’entraîneur de l’équipe nationale norvégienne, Sverre Huber Kaas, a donné son point de vue sur la situation et assure n’avoir aucun problème personnel avec Karoline Knotten.
« Cela n’a jamais été une attaque personnelle contre elle. Nous avions mis en place un programme et un plan d’entraînement très approximatifs, que nous voulions que tous les membres de l’équipe soutiennent à cent pour cent. Nous avons alors eu le sentiment qu’elle n’était pas capable de le faire, et c’est la raison pour laquelle nous avons choisi de ne pas l’emmener plus loin. »
Pour lui, la confiance collective est primordiale. Il assure que des ajustements sont possibles. Il rejette également l’idée de dictature soufflée par Karoline Knotten.
« Il y aura toujours la place pour des ajustements, mais nous ne pouvons pas les faire à l’avance. Ils doivent être créés en cas de besoin. Nous avons parlé à toutes les filles de l’équipe. Certaines conversations se sont déroulées relativement rapidement, et certaines discussions ont pris un peu plus de temps. Nous ne voulons pas qu’il y ait de dictature. Nous nous efforçons de créer un système auquel tout le monde fait confiance et auquel il est facile de s’identifier. »
Pour le moment, le dialogue est rompu entre la biathlète et l’entraîneur même si Sverre Huber Kaas connaît la qualité de Karoline Knotten et ne ferme pas la porte à un retour.
« Je pense que le programme qu’elle va désormais organiser sera formidable et qu’elle aura toutes les chances de performer à un très haut niveau. Nous savons ce qu’elle représente », conclut-il.
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