En cette fin de saison, le Bugiste Simon Desthieux est un homme heureux. Vainqueur de deux des sept dernières coupes du monde de l’hiver disputées après les Mondiaux de Pokljuka (Slovénie), le biathlète d’Hauteville (Ain) a terminé la saison comme une bombe. Lauréat de la mass-start d’Östersund (Suède) ce dimanche après-midi, il s’est posé quelques minutes, avant son contrôle antidopage, pour répondre aux questions de Nordic Magazine. Entretien.
- Que ressentez-vous après cette deuxième victoire en coupe du monde, la première en confrontation directe ?
C’est bien différent ! Il fallait clairement aller la chercher. Je savais que je devais revenir sur le Russe [Eduard Latypov] dans le dernier tour, tout en résistant à Johannes [Thingnes Boe]. C’est d’autant plus de satisfaction car, quand je passe la ligne, je savais où j’en étais. C’est donc différent au niveau de l’émotion, mais encore plus plaisant.
- Vous avez pu savourer dans les derniers mètres…
Gagner un sprint, c’est bien, mais c’est autre chose de remporter une mass-start. C’est une autre émotion, une autre satisfaction personnelle. J’ai su profiter pleinement de cette dernière ligne droite parce que je savais que c’était fait.
« J’arrive à me faire plaisir dans mon biathlon, c’est vraiment chouette »Simon Desthieux, vainqueur de la mass-start d’Östersund (Suède), à Nordic Magazine
- Ce dimanche faisait-il partie des journées où vous saviez dès votre réveil que vous alliez briller ?
Je sentais que les jambes étaient bonnes. Cette semaine, ça allait vraiment bien sur les skis, mais je ne me suis pas reposé que là-dessus parce que les conditions de vent étaient tellement compliquées que je savais qu’il faudrait être tout là au tir. Il y a eu beaucoup de rebondissements dans cette course et j’ai su garder mon calme et m’adapter à ce vent pour l’emporter. Il y avait beaucoup de paramètres à gérer pour arriver à aller chercher le meilleur. Ce n’était vraiment pas gagné d’avance.
- Le report de la course, décidé tôt ce dimanche matin, a-t-il changé quelque chose dans la préparation de la course ?
Comme on l’a su tôt, on s’est tout de suite préparé pour deux heures de plus, mais ça n’a pas changé grand-chose à part que l’attente était un peu plus longue. Franchement, ça s’est bien passé et on s’en est bien sortis avec des conditions de tir meilleures que pour les filles.
- Ressentez-vous un déclic mental depuis votre première victoire acquise en coupe du monde il y a quelques semaines à Nove Mesto (République Tchèque) ?
Pas forcément. C’est juste que je retrouve pleinement des moyens que j’avais perdus lors de l’année 2020. Je suis satisfait de retrouver des sensations et de pouvoir jouer. La différence est énorme et j’arrive à me faire plaisir dans mon biathlon, c’est vraiment chouette.
« C’était une saison complètement atypique pour moi »Simon Desthieux, vainqueur de la mass-start d’Östersund (Suède), à Nordic Magazine
- Ce regain de confiance tombe à pic à moins d’un an des Jeux olympiques de Pékin (Chine)…
Après ça reste du biathlon et, entre-temps, il y aura du repos et une longue préparation. Il faudra tirer les leçons de tout cela et savoir pourquoi ça a été si difficile pour moi en début de saison. Mais, pour la confiance, ça fait du bien et ça me relance pleinement parce que ce sont des choses après lesquelles je courrais depuis bien longtemps. C’était une saison complètement atypique pour moi.
- La semaine prochaine, il y aura les championnats de France aux Contamines-Montjoie (Haute-Savoie) : c’est une belle façon de terminer cet hiver 2020/2021 un an après l’annulation causée par la Covid-19…
Je vais d’abord décompresser un petit peu de cette fin de coupe du monde. C’est souvent un peu stressant, surtout dans ces conditions venteuses. Les France seront moins une fête que d’habitude, ce sera une ambiance particulière [à cause du huis clos].
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