Biathlon : Simon Fourcade a été dans cette position… en tant qu’athlète
Lorsque de l’on a demandé à Frédéric Jean, ancien coach de l’équipe de France féminine de biathlon, si Simon Fourcade, nommé à la tête des Bleus fin avril, allait parvenir à entraîner des amis, une anecdote lourde de sens lui est revenue en tête.
« L’année où j’ai été responsable du groupe B, je l’ai eu en athlète sous ma responsabilité [lors de la saison 2017/2018]. Il était dans une situation délicate et avait accepté redescendre en IBU Cup. Je m’étais donc retrouvé à devoir le gérer alors que c’est un de mes meilleurs potes. Cela aurait pu être très compliqué, mais, d’entrée de jeu, on avait discuté dans le bus et posé les choses d’entrée. » Finalement, les quelques semaines passées ensemble par les deux amis de vingt ans s’étaient « super bien passées ».

« Là, avec l’équipe de France, il va avoir sept personnalités différentes à gérer. Je pense qu’il va arriver à faire la part des choses, mais aussi que ce côté pote avec certains va l’aider à recréer de la communication, ce qui manquait avec l’ancien staff », analyse encore Frédéric Jean, qui tente depuis un an de développer le biathlon dans les Hautes-Alpes avec Yann Debayle [lire Biathlon Magazine n°4].
« Il faudra apprendre à faire la part des choses »
Simon Fourcade, interrogé sur le sujet la semaine dernière par Nordic Magazine à l’occasion du stage de Corrençon-en-Vercors (Isère), ne se montrait d’ailleurs pas inquiet à ce sujet, sans doute porté par ce souvenir. « Je pense que c’est possible d’entrainer des amis, lançait-il rapidement. Quand cette proposition de poste m’a été faite, j’ai tenu à tout de suite clarifier les choses avec eux [les biathlètes] en allant les voir individuellement. »
S’il convient que la situation n’est « pas bien compliquée » à gérer en ce début de préparation, le Villardien est conscient qu’il « pourra y avoir des tensions » au cours d’un hiver où « le niveau d’attente sera relevé ». « En tant qu’entraîneur, il faudra apprendre à faire la part des choses, continue-t-il. C’est une de mes qualités et ce sera aussi aux athlètes de la faire pour que tout se passe bien. »

Comme ses coéquipiers, le Vosgien Fabien Claude se dit capable de « mettre les côtés professionnels et amicaux de côté ». Il en est sûr : « Simon [Fourcade] n’hésitera pas à nous en mettre plein la tronche (sic) si on fait mal les choses. »
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