Biathlon : « Je n’arrive pas en terrain inconnu », explique Simon Fourcade
La semaine dernière, l’équipe de France masculine de biathlon était pour la première réunie au grand complet du côté de Corrençon-en-Vercors (Isère), dans le Dauphiné.
Ainsi, Antonin Guigonnat, Fabien Claude, Eric Perrot, Oscar Lombardot, Quentin Fillon-Maillet, Emilien Jacquelin et Emilien Claude, les huit membres du groupe d’entraînement estival, ont pu partager leurs premières séances communes sous les ordres de Simon Fourcade et Jean-Pierre Amat, leurs nouveaux entraîneurs débarqués fin avril en remplacement de Vincent Vittoz et Patrick Favre.
« C’est une fierté [d’être à ce poste] parce que je m’attendais pas à ce que cela arrive si vite, se réjouissait le Villardien jeudi dernier au micro de Nordic Magazine lors d’un point presse. En fin d’année, je me projetais un peu plus sur le groupe IBU Cup pour les années à venir et, finalement, j’ai eu cette opportunité qui ne se présente pas tous les jours. Je me sentais prêt à pouvoir relever ce challenge avec mes années d’expérience en tant qu’athlète et entraîneur. C’est un milieu que je connais bien où j’ai évolué pendant plus de quinze ans. Je n’arrive pas en terrain inconnu et j’aborde les choses sereinement. »
Une nouvelle approche au tir
Le coach de 39 ans, amis avec certains de ses nouveaux élèves, explique ne pas vouloir « tout révolutionner ». « S’il devait y avoir une révolution, estime-t-il ensuite, ce sera plutôt sur le pas de tir que sur la partie physique parce qu’il y a la nécessité d’avoir une nouvelle approche au tir après ce qui a pu être fait ces dernières années. Jean-Pierre [Amat], je pense, est la personne adéquate pour cela. »
C’est dans ce cadre que le druide chambérien a décidé, dès le début de la préparation, d’aborder l’exercice du tir de façon différente qu’à l’accoutumée, en mettant notamment d’emblée de la vitesse.
Concernant son nouveau rôle, Simon Fourcade, comme il l’avait glissé dans nos colonnes après le rassemblement inaugural du Col Bayard (Hautes-Alpes), doit faire face à des attentes d’athlètes beaucoup plus hautes que lorsqu’il avait la charge du groupe juniors. « J’ai affaire à des athlètes aboutis qui, eux, savent où ils veulent aller avec un projet déjà abouti. Il faut savoir composer avec cela et répondre à leurs attentes », note-t-il.
Retrouver les sommets
Ainsi, le champion du monde 2009 du relais mixte et Jean-Pierre Amat tentent de se démarquer de leurs prédécesseurs en amenant plus d’individualisation sur les projets de chacun. Une demande venue des athlètes. « Le point culminant de tout cela seront les Jeux olympiques de Milan/Cortina 2026, mais, jusque-là, les parcours de chacun peuvent être différents. Notre volonté est d’arriver à s’adapter et à composer avec les singularités de chacun pour pouvoir les aider à progresser et à s’approprier au mieux leur projet. »
Le tout avec un but : retrouver les sommets après, malgré le titre mondial du relais dans la besace, la plus mauvaise saison de l’histoire du biathlon masculin français depuis le début du XXIe siècle.
« Il va falloir rehausser le niveau pour venir concurrencer la Norvège et exister sur la coupe du monde, annonce Simon Fourcade. C’était une année exceptionnelle pour la Norvège, mais ce n’était pas anodin. Il y a une énorme densité. Malgré le fait qu’on ne l’ai pas en France, on peut venir les concurrencer. C’est notre objectif de la saison prochaine. »
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