SKI NORDIQUE – Nombre d’athlètes ont décidé de prendre leur retraite à la fin de cet hiver amputé en raison du coronavirus.
Biathlon : Fourcade, Mäkäräinen, Landertinger, Aymonier, Solemdal…
Martin Fourcade est LE plus gros départ du circuit mondial de biathlon. Légende de son sport, quintuple médaillé olympique, septuple vainqueur du gros globe et treize fois champion du monde, le catalan devrait logiquement laisser un vide. La tricolore a mis fin à sa carrière en s’imposant sur sa dernière course à Kontiolahti. Son 83e succès en carrière !
Kaisa Mäkäräinen est une autre légende du biathlon. Dans sa version féminine. Elle est l’une des plus grandes athlètes finlandaises de tous les temps avec trois gros globes de cristal à son actif, un titre de championne du monde et 27 victoires en coupe du monde. À 37 ans, la blonde électrique a bouclé la boucle chez elle, à Kontiolahti, mais sans public.
Les larmes ont coulé pour celle qui est affectueusement surnommée « Kappa » par ses supporters finlandais. « Ce n’était pas la façon dont je voulais que ça se termine, mais en ce moment, je n’ai pas le choix », écrit ainsi la Scandinave sur ses réseaux sociaux. Un au revoir douloureux, qui plus est sans pouvoir le partager avec le public, son public. La biathlète a déclaré que si Siegfried Mazet (lire nos entretiens avec l’entraîneur de tir de l’équipe masculine norvégienne) l’avait coaché, elle aurait pu changer d’avis.
À 32 ans, Dominik Landertinger a décidé lui aussi de dire au revoir à sa vie d’athlète de haut niveau. L’Autrichien a participé aux trois dernières olympiades en remportant à chaque fois une médaille (deux en argent, une en bronze). Le tout ajouté à cinq médailles mondiales dont l’or sur la mass-start de PyeongChang en 2009.
Landertinger, c’est aussi une grosse blessure qui l’a éloigné des pistes en 2017. Une opération au dos qui ne l’a pas empêché de revenir sur le circuit, difficilement au début avant de conquérir le bronze sur l’individuel des mondiaux d’Antholz. Comme une boucle bouclée pour le grand autrichien.
Célia Aymonier, autre représentante du blason tricolore sur la coupe du monde, a décidé de mettre la flèche (lire notre entretien). C’est en 2015/2016 que la médaillée d’argent du 10 km classique des Mondiaux U23 de 2014 dans la Val di Fiemme (Italie) choisit le biathlon. La Doubiste peut se targuer d’avoir aussi remporté une breloque sur le relais bronzé d’Hochfilzen avec ses coéquipières en 2017.
Synnoeve Solemdal en était une autre figure du circuit mondial de biathlon. Vainqueure à deux reprises d’une manche de coupe du monde, ces succès comportent une particularité. Ils ont tous les deux été obtenus sur une poursuite… à Hochfilzen (Autriche), un 8 février, à un an d’intervalle (2012 et 2013).
Elle est aussi la porte-bonheur inéluctable du relais féminin norvégien. Les quatre dernières fois où Solemdal faisait partie du relais, les Scandinaves l’avaient emporté (2013, 2016, 2019 et 2020). C’est donc au total six médailles d’or aux championnats du monde et une en bronze avec… le relais en 2012.
Et comment oublier les autres retraités. Michal Slesingr, dix-huit saisons en coupe du monde, trois médailles aux championnats du monde dont l’or en 2015 à Kontiolahti (Finlande) avec le relais mixte tchèque.
Nadine Horchler, vainqueure d’une manche de coupe du monde en 2017 à Anterselva laisse elle aussi sa place.
Dernière en date à tirer sa révérence : la Tchèque Veronika Vitkova, médaillée de bronze lors du sprint des Jeux olympiques de PyeongChang 2018 et vice-championne olympique du relais mixte à Sotchi en 2014.
Ski de fond : Jacobsen, Brandsdal, Peterson, Livers…
La délégation norvégienne perd deux de ses principales figures depuis des années en cette fin d’hiver. Astrid Uhrenholdt Jacobsen a annoncé sa retraite le 22 avril pour se consacrer à son autre métier : médecin. Un choix noble, mais qui laisse un vide au sein de l’équipe norvégienne de ski de fond.
Astrid Jacobsen, c’est six victoires en coupe du monde, une médaille d’or olympique avec le relais féminin à PyeongChang, un titre de championne du monde du sprint en 2007 à Sapporo (Japon) et deux autres titres avec le relais. C’est quinze ans au plus haut niveau à travailler avec les meilleures de leur temps : Marit Bjoergen et Therese Johaug.
La deuxième perte à signaler du côté des Norges, c’est le départ d’Eirik Brandsdal. Fondeur très typé sprinteur, le natif d’Oslo a remporté neuf succès en coupe du monde, pour 24 podiums au total. Il a participé au sprint de deux Jeux olympiques, Sotchi en 2014 et PyeongChang en 2018, sans y briller (9e et 22e).
Drammen était sa terre la plus prolifique. Il y a conquis trois de ses neufs succès en coupe du monde. C’est d’ailleurs là-bas qu’il a obtenu son dernier podium, en mars, sur le sprint de Konnerud. Il peut aussi se targuer d’y avoir battu Johannes Hoesflot Klæbo sur une dernière ligne droite, c’était en classique, en 2017.
Teodor Peterson raccroche aussi les skis. Le Suédois de 31 ans était l’un des meilleurs sprinteurs au début des années 2010, remportant même le petit globe de la spécialité en 2012. Le licencié au ski-club d’Umea a remporté deux médailles olympiques. L’argent sur le sprint libre de Sotchi en 2014, et le bronze en team sprint sur la même olympiade.
Le coéquipier de Calle Halfvarsson a connu une dernière saison plus compliquée avec une seule finale en 2019/2020. Finale où il n’a pu faire mieux que sixième et dernier.
Enfin, le Suisse Toni Livers a, à 36 ans, décidé d’arrêter sa carrière de fondeur de haut niveau. Après 183 courses en coupe du monde, et une victoire à domicile à Davos en 2007, le Grison est un visage incontournable du circuit mondial. Il est le premier Suisse à remporter une épreuve de distance en coupe du monde, ouvrant ainsi la voie à Dario Cologna. Le fondeur helvète comptabilise aussi onze départs aux JO et 18 départs aux championnats du monde.
Aussi peut-on citer les fondeurs étasuniens Andrew Newell et Erik Bjornsen. Le premier, depuis sa première coupe du monde à Stockholm, est monté à trois reprises sur un podium dans l’élite mondiale. Le natif du Vermont est monté sur trois podiums durant sa carrière et a effectué sa dernière course sur la coupe du monde d’Oberstdorf, terre des prochains Mondiaux.
Le dernier en date du côté du monde du fond, est Sondre Turvoll Fossli. Le sprinteur Norvégien de 26 ans, victime d’un arrêt cardiaque au mois d’août dernier a décidé de mettre fin à sa carrière. Pur sprinter, Sondre Turvoll Fossli a pris le départ de 47 coupes du monde pour quatre podiums, dont la victoire finlandaise à Ruka en novembre 2015. Cinquième de la coupe du monde de sprint en 2015, il a remporté quatre médailles aux championnats du monde juniors et U23 dont le titre en 2015 à Almaty (Kazakhstan).
Photos : Nordic Focus