Biathlon | Ski nordique : les juniors français sur la touche
Au printemps dernier, l’absence d’équipe de France juniors de biathlon pour la préparation estivale avait fait grand bruit dans le milieu. Décision alors assumée par Stéphane Bouthiaux, directeur de la discipline à la FFS, pour des raisons budgétaires, qui n’avait pas été comprise par tous les acteurs, alors que la France est une des grandes nations du biathlon.
Tout au long de l’hiver, le Jurassien se montrait toutefois positif quant à un retour de ce collectif : « Pour moi, c’est hors de question de repartir une année de plus sans une équipe de France juniors. Je pense que les choses vont être claires et organisées d’entrée, contrairement à l’année dernière où il y avait eu du flottement. J’ai vraiment bon espoir de retrouver ce groupe », lançait-il notamment en février.
Finalement, comme Nordic Magazine est en mesure de le révéler, il n’en sera rien. Point de groupe juniors chez les biathlètes. Le ski de fond, de saut à ski et de combiné nordique, qui avaient pu maintenir cette catégorie il y a un an, vont se retrouver dans le même cas. « C’est sûr qu’on n’aura pas de groupes juniors comme on les avaient jusqu’à maintenant, explique Pierre Mignerey, directeur technique national de la FFS. On travaille cependant actuellement sur un programme proposé aux juniors en collaboration avec les comités. »
Un budget en baisse, un système à bout de souffle
Le principale raison de cet abandon, c’est la baisse globale des finances de la FFS. « L’année dernière, on a dépassé le budget, notamment en raison de l’inflation et des stages réalisés à l’étranger, à cause du manque d’enneigement, indique le DTN. Pour les programmes des disciplines olympiques, on avait un budget de 13,4 millions d’euros en 2022 et, cette année, on est à 11,6 millions. » Ainsi, des choix, guidés par les cordons de la bourse, sont en train d’être pris.
Cependant, ce n’est pas la seule raison. « On arrive au bout d’un système, clame effectivement Pierre Mignerey. Celui qu’on avait jusque-là dans la plupart des disciplines, avec des groupes échelonnés comité, juniors, équipe B puis équipe A, a besoin d’être revu en profondeur, parce qu’on a simplement plus les moyens financiers. Cela fait un petit moment qu’on ne les a plus, mais cela avait été masqué par les événements extérieurs, comme la Covid-19, qui avaient fait que les fondeurs, par exemple, étaient passés budgétairement les deux-trois dernières années de manière miraculeuse et artificielle grâce aux étapes de la coupe du monde annulées. »
Constituer des viviers pour les Jeux 2026 et 2030
Et de se poser une question importante : « Produit-on suffisamment de masse à haut niveau pour s’assurer une pérennité de ses résultats ? » Pierre Mignerey, en accord avec l’agence nationale du sport (ANS), s’est donc fixé deux objectifs. Le premier a pour intention d’identifier les athlètes qui seront la base de recrutement de la sélection pour les Jeux de Milan/Cortina 2026 ; le second est de mettre en place des programmes sportifs leur permettant, dans les trois années qui viennent, de préparer cette échéance.
« Cela ne veut pas dire qu’on fait la sélection aujourd’hui, mais qu’on identifie un vivier, note-t-il. La seconde priorité est de faire la même chose pour 2030 en ayant une vision à moyen terme. »
Pour cela, l’Autranais pense que, « même si ce n’est pas simple », il faut « rationaliser et mutualiser notre système en lien avec les clubs et les comités pour que la place de chacun soit bien identifiée et voir la Fédération dans son ensemble, du club à l’équipe nationale ». C’est dans cette optique que Pierre Mignerey, pour remplacer l’équipe de France juniors, souhaite mettre en place des programmes proposés aux juniors en collaboration avec les comités.
Des décision difficiles bientôt annoncées
« En fond et biathlon, il semble que le système en place actuellement marche plutôt bien pour le pré-bac dans chacun des comités. Il faut maintenir des groupes coupe du monde et OPA/IBU Cup, où se trouvent les viviers pour 2026 et 2030, mais l’échelon qui pose le plus problème c’est juste après le bac, à partir de 18-19 ans. Il y a pas mal de personnes qu’il faut identifier sans les frustrer et leur donner une chance pour ne pas les louper. Il y a deux-trois années charnières où, selon moi, il y a moyen de faire mieux qu’actuellement, estime-t-il. Sur le saut et combiné, c’est différent et, l’idée, c’est que le développement se fasse dans les comités avec des regroupements ponctuels dans les deux lieux principaux que sont Chaux-Neuve/Prémanon et Courchevel. Cela pour faire en sorte que les jeunes travaillent ensemble, même avant le bac. »
Pierre Mignerey le sait, les décisions annoncées dans les prochaines semaines seront pénibles. « Pour le moment, face à ces défis importants, la Fédération fait bloc, des élus jusqu’à l’encadrement, ce qui est plutôt bon signe et agréable. Mais il ne faut pas se voiler la face parce qu’on a des décisions difficiles à prendre. On ne va pas faire plaisir à tout le monde et on sait qu’on n’est pas dans l’optimal, mais on fait avec les moyens qu’on a. »
Concernant le timing des annonces, le DTN espère être en mesure de les dévoiler dans trois semaines maximum, soit avant le 10 mai.
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1 Commentaire(s)
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Festaz jm
20/04/2023 à 11 h 04 min
Sans donner aucune leçons. Il serait bien d avoir un référend style Simon Fourcade ou mieux Anais Bescon (enfin une femme au responsabilités dans cette federation )..qui serait contacté par les régionaux,clubs ,centre de perfectionnement style premanon….pour les détections en cours de saison afin de ne pas oublié de future champions sur le bord des touches condamnés ces générations et ces sélections peu nuire à l avenir de notre sport .