EDITO – Vendredi, la France sera confinée. Une situation qui, pour les nordiques, n’a rien à voir avec ce qu’ils ont vécu au printemps.
La France est de nouveau confinée. Face à la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19, le président de la République a confirmé le durcissement des mesures sanitaires à partir de vendredi et jusqu’au 1er décembre.
Pour le nordique, la situation n’a toutefois rien à voir avec le printemps. Certes, la saison 2019-2020 a été amputée, mais l’obligation de rester chez soi a coïncidé avec la trêve printanière. C’était l’époque où les athlètes soufflent un peu, partent au soleil pour les plus chanceux, retrouvent les bancs de l’école pour les plus studieux.
On se rappelle qu’aucune dérogation n’avait alors été permise pour les sportifs de haut niveau. C’était une heure de sortie dans un rayon d’un kilomètre aussi pour les champions du monde de biathlon, les médaillés olympiques et autres skieurs.
Toutefois, ils n’ont pris aucun retard dans leur préparation estivale. Quand enfin la France a été libérée à la mi-mai, ils ont rechaussé les ski-roues, les baskets et se sont mis au travail.
Depuis, ils s’entrainent et se concentrent sur ce qu’ils ont à faire. Point ou peu de stages à l’étranger, de rares compétitions… mais ils ont suivi leur feuille de route.
Le soir, entre eux, ils se sont interrogés : et si, au final, tout cela ne servait à rien ? Si l’hiver était vide de compétitions ?
Pour la majorité des Français, ces questions sont accessoires au regard de la situation sanitaire et économique. Pour un athlète, c’est la destination qui disparait du GPS, c’est la lumière au bout du tunnel qui s’éteint, ce sont les rêves qui s’évanouissent. Des rêves de jeunes hommes et jeunes filles. Avoir vingt ans ou presque en 2020 n’a rien d’un long fleuve tranquille.
L’incertitude, c’est autant de poids que l’on doit traîner derrière soi quand il faut aller le plus vite possible.
Non, le confinement dans sa version automnale ne ressemblera pas au printemps. L’hiver est si proche, avec ses courses encore inscrites à l’agenda, ses objectifs, ses ambitions, son impatience, son excitation.
Pour l’heure, d’après ce que l’on sait, les champions pourront voyager partout en France pour disputer leurs compétitions. Ils pourront aussi se rendre à l’étranger, à condition qu’on puisse encore franchir les frontières.
Partout en Europe, l’étau se resserre. En Allemagne hier, Angela Merkel et les dirigeants des seize États régionaux ont décidé que toutes les compétitions professionnelles sportives se dérouleront à huis clos à partir de lundi et que toutes les activités sportives amateurs sont interdites pour un mois.
Espérons que novembre et ses restrictions permettront d’infléchir la courbe, voire de l’inverser, pour que décembre et début 2021 nous permettent retrouver une situation normale. Plus que jamais le sport deviendra alors notre soupape de décompression.
Photo : Nordic Focus.