Biathlon : l’altitude, la neige, le vent… une journée compliquée dans l’Utah
« C’était des conditions extrêmement difficiles, et puis il y a aussi l’altitude, qui ne me convient pas vraiment. » Anna Gandler a dû batailler sur le sprint de Soldier Hollow (États-Unis). Mais l’Autrichienne a été récompensée dans l’Utah. Avec une sixième place, elle a en effet signé son meilleur résultat sur la coupe du monde de biathlon.
« On ne se sent vraiment pas bien à cette altitude », confirme son compatriote Simon Eder, engagé sur le relais masculin. « L’altitude ne rend pas vraiment les choses faciles, mais c’est la même chose pour tous les athlètes. J’ai décidé d’économiser autant d’énergie que possible jusqu’à la fin. Dans l’ensemble, je n’ai pas eu ma meilleure journée aujourd’hui et surtout dans le dernier tour, je ne me sentais plus vraiment vivant », surenchérit son coéquipier Dominic Unterweger. L’Autriche a fini à la sixième place.
La station de la chaîne Wasatch n’a donc pas épargné les corps, ni les esprits. « n’est pas que je suis épuisée physiquement, mais mentalement », abondait l’Allemande Vanessa Voigt à la télévision.
Sur La Chaîne L’Equipe, le Villardien Emilien Jacquelin décrivait avec franchise ce qu’il avait ressenti lors de son second tir qui allait l’emmener sur l’anneau de pénalité : « Je n’avais pas vraiment la rigueur et la lucidité nécessaire pour bien viser. Du coup, cela fait un mauvais tir. C’est un peu comme si j’essayais de tirer en ayant bu une ou deux bières. » Le Norvégien Sturla Holm Lægreid, qui a vécu un véritable chemin de croix, ne dit pas autre chose : « L’altitude joue certainement un rôle. Tu n’arrives pas à rattraper ton retard ou à respirer suffisamment entre les tirs pour que la situation s’améliore », décrivait-il sur la NRK. Au debout, le Norvégien a littéralement sombré.
« C’était vraiment dur, acquiesçait le Suédois Viktor Brandt sur la SVT, lui aussi en difficulté. Je ne suis pas fan des hautes altitudes et cela ne s’est pas amélioré. »
« C’était probablement la compétition la plus difficile à laquelle on peut assister », estimait sa compatriote Hanna Oeberg. La biathlète faisait aussi référence à l’état de la piste. A la télévision, Justine Braisaz-Bouchet parlait d’une « neige de printemps » brassante dans laquelle les skis s’enfonçaient… et aussi du vent. « C’était une course de combattante », assurait la Française, vainqueure.
Dans le camp américain, on a vécu la soirée bien différemment. Courir a domicile a visiblement donné des ailes aux Etasuniens. « Nous avions plus de supporters que la dernière fois où la coupe du monde est venue ici », a déjà observé Sean Doherty, après la compétition. Le public a donc été le meilleur allié du groupe : « Je dois dire que j’adore ça. C’était super. Et nous avons fait un bon spectacle, c’est ce que nous cherchons toujours à faire. »
« Mon endroit préféré était sur Cabin Hill. Quand je passais devant les fans, ils scandaient « Jake, Jake, Jake », ce qui était assez surréaliste », a déclaré Jake Brown dans une communication de la fédération américaine de biathlon. « Je n’avais jamais eu quelque chose comme ça auparavant, donc c’était vraiment cool. » L’équipe a franchi la ligne d’arrivée à seulement 1 minute 30 des Norvégiens victorieux.
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