Biathlon : revue de presse après le sprint de Soldier Hollow
Dans la nuit de samedi à dimanche, les salles de rédaction étaient encore allumées pour raconter le sprint masculin de l’étape de coupe du monde de biathlon à Soldier Hollow, aux Etats-Unis. « Un Norvégien inconnu monte pour la première fois de sa carrière lorsque Johannes Thingnes Boe craque », retenait d’abord le journaliste norvégien de la NRK, dans un longue brève datée de 0h06. Quand il évoquait la victoire d’Eric Perrot, dans sa combinaison tricolore, c’était pour glisser que le jeune homme était à moitié Norvégien. Il est le fils de deux anciens biathlètes, le Français Franck Perrot et la Norvégienne Tone Marit Oftedal.
Nos confrères de la télévision publique s’attardait un peu plus longuement par contre sur Quentin Fillon-Maillet, « également dans le match », jusqu’à ce qu’il oublie un tour de pénalité et écope d’une rallonge de deux minutes.
Dans la maison d’en face, la privée TV2, la surprise Johan-Olav Botn, avec son dossard 98, ne passait pas non plus inaperçue. Comme pour mieux remuer le couteau dans la plaie du numéro un mondial et de son frère aîné, Tarjei, septième du jour (ou de la nuit, c’est selon) par la même occasion.
Le vainqueur tricolore n’était pas oublié. Il avait même droit à une citation. Au micro, il lâchait en effet : « C’est énorme. C’est un rêve devenu réalité. C’était mon objectif avant la saison. »
En Suède, l’erreur du Grandvallier, finalement trente-et-unième, estomaquait les reporters. « La bourde de la star française », titrait Sportbladet. « Théoriquement, il aurait probablement gagné avec 3 secondes d’avance s’il avait effectué son tour de pénalité. Il est clair que cela doit être extrêmement frustrant », analysait de son côté Bjoern Ferry, le consultant de la SVT.
A l’antenne, Eric Perrot venait au secours de son coéquipier. « C’est très triste pour lui. Il travaille tellement dur et ça aurait été super d’avoir un triple français sur le podium », déclarait-il, faisant référence à la deuxième place d’Emilien Jacquelin. Le tabloïd Expressen préférait, lui, s’attarder sur les 3 secondes qui séparent Sebastian Samuelsson du top 3.
Outre-Rhin, même tonalité. Les deux salles/deux ambiances du camp français était mises en parallèle : « Pendant qu’Eric Perrot riait avec le soleil, Quentin Fillon-Maillet faisait un cauchemar », écrivait Sportschau, mythique émission de Das Erste.
En Ukraine, le jeune biathlète de Peisey-Vallandry (Savoie) a en tout cas impressionné le rédacteur du site Internet de la fédération nationale de biathlon : « [Il] a non seulement tiré proprement, mais a également réussi à conserver trois secondes d’avance sur son compatriote bien plus titré Emilien Jacquelin dans le dernier tour », soulignait-il dans son traditionnel compte rendu d’épreuve.
En Italie enfin, dans les colonnes de Fondo Italia, Tommaso Giacomel se disait, lui, « heureux pour Eric, parce que ce garçon est un phénomène, comme je l’ai toujours su. Aujourd’hui, il a remporté sa première course, ce qui n’est pas à la portée de tout le monde. Je suis content pour lui, aussi parce que c’est un très bon gars, toujours gentil et nous nous entendons très bien ».
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