Biathlon : les Bleus ont conservé leur titre
Mercredi soir, heure française, Oscar Lombardot, Rémi Broutier, Paul Fontaine et Jacques Jefferies sont devenus champions du monde juniors du relais de biathlon. Une performance réalisée pour la troisième fois seulement par la France après 2006 et 2021. « Le garder deux ans de suite, c’est juste incroyable et une grande satisfaction », estime le Doubiste Oscar Lombardot, seul rescapé de la campagne dorée d’Obertilliach (Autriche), à Nordic Magazine.
« C’est une course qui tenait à cœur à tout le monde », résume le Bornandin Paul Fontaine, également vainqueur du globe de la poursuite dans l’Utah.
Déçus par leurs performances individuelles (ils n’ont pas remporté une seule médaille), les Bleuets, revanchards, ont été remobilisés par Claire Breton et Simon Fourcade, leurs entraîneurs, avant le départ. « Les coachs nous ont demandé de ne surtout rien inventer », se rappelle Jacques Jefferies. Nouveau venu dans le groupe, il avait d’ailleurs été placé en position de finisseur : « Je ne m’y attendais pas, j’étais surpris quand on me l’a annoncé ! Mais c’était un immense honneur », explique-t-il.
Jacques Jefferies, le héros inattendu
C’est donc le jeune biathlètes des Gets (Haute-Savoie), pas encore 20 ans, qui a offert le titre à la France après avoir damé le pion au Norvégien Martin Nevland, double champion du monde sur le sprint et la poursuite, lors du dernier tir.
Il raconte : « J’ai pris un relais juste avant le debout pour montrer que j’étais présent et pas seulement là pour skier derrière lui. Cela a dû joué au niveau mental parce qu’il fait un tour tandis que je mets les deux pioches. En sortie de pas de tir, j’avais donc une trentaine de secondes d’avance sur la Norvège et l’Italie. Mais je n’ai rien lâché et je me suis donné à fond jusqu’à la ligne d’arrivée. Une fois que tu passes cette ligne, toute l’émotion lâche et tu te dis que tu es champion du monde ! »
« On est allés chercher cette médaille tant attendue ensemble, c’est encore plus beau », juge Oscar Lombardot, lanceur du quatuor transcendé par les encouragements des remplaçants. Mais, pour lui, l’attente a été « extrêmement longue » avant de pouvoir exploser de joie.
L’émotion de Paul Fontaine
« J’étais stressé et je suis vite allé me changer à la cabane avant d’aller encourager les copains sur le bord de la piste. Ce qui est marrant c’est qu’avant que Jacques arrive au dernier tir, j’ai dit à Paul [Fontaine] que j’allais chercher mon dossard pour pouvoir rejoindre la zone d’arrivée, retrace le biathlète de l’ES Saugette. Et j’étais seul, comme un fou derrière ma barrière ! Je n’aurais jamais pensé que Nevland allait craquer comme cela et que Jacques allait faire un tel tir ! Il est vraiment fort en confrontation, c’est le petit jeunot qui nous fait une course de malade. »
Paul Fontaine, de son côté, très stressé pendant le dernier tir comme Rémi Broutier qui avoue que le palpitant est « monté fort », avoue avoir vécu un grand moment d’émotion : « C’est vraiment une sensation incroyable de monter sur le podium d’un championnat du monde, surtout sur la première marche… Entendre La Marseillaise, c’est cool, mais, avec les copains, c’est vraiment génial. Je n’ai pas de mots pour décrire ce podium, mais il restera à jamais gravé dans ma mémoire. »
Un titre d’ailleurs remporté des paillettes sur les joues. En pensant fort aux Ukrainiens. « On a mis des paillettes pour essayer de faire sourire les gens », image Jacques Jefferies.
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