Biathlon : l’heure du bilan pour Sophie Chauveau
Ces derniers mois, la biathlète bornandine Sophie Chauveau, 23 ans, a connu plusieurs premières : première course en coupe du monde, première cérémonie des fleurs, premier relais, premiers Mondiaux ou premier top 10 aux championnats du monde. Bref, le Haut-Savoyarde, après avoir traversé l’été au sein du groupe d’entraînement de l’équipe de France, a réalisé un grand hiver, passant régulièrement des caps importants. Même si elle a terminé, en mars, cet exercice sur les rotules, il est donc une réussite.
Pour Nordic Magazine, Sophie Chauveau débriefe ses derniers mois en revenant sur les moments clés de son hiver.
Son bilan général de l’hiver
« Je suis vraiment contente. Si on m’avait dit cela avant la saison, je n’y aurais pas cru ! J’avais pour objectif de monter en coupe du monde puis de participer à la manche du Grand-Bornand. Tout cela a été validé et, en plus, j’ai réussi à performer au Grand-Bornand de façon complètement inattendue. C’était donc vraiment une saison au-delà de mes espérances avec, aussi, les Mondiaux. »
Le tournant du Grand-Bornand
« J’ai l’impression que cette semaine du Grand-Bornand m’a débloqué. Cela m’a permis de voir ce que j’étais capable de faire. Après, c’était différent dans ma tête parce que je ne me disais plus que j’étais en coupe du monde et qu’il fallait que je fasse du mieux que je pouvais. A partir de ce moment-là, je savais simplement de quoi j’étais capable et je voulais le refaire. C’était un vrai changement et, pour le coup, cela m’a coûté parce que j’avais envie de le refaire, de revivre ces moments-là. Même avec du recul, je n’arrive pas à expliquer ce qu’il s’est passé au Grand-Bornand et ce qu’il m’a permis de faire ce que j’ai fait. »
« Cette semaine a été tellement extraordinaire que je ne saurais pas expliquer ce qu’il s’est passé. J’étais sous pression, mais cela m’a obligé à me concentrer à fond. En même temps, il y avait le public, mais il m’a donné des ailes. J’étais stressée parce que je savais que j’avais un pied en IBU Cup [elle venait de se manquer sur le sprint d’Hochfilzen, NLDR]. Sans résultats acceptables au Grand-Bornand, je pensais vraiment redescendre. C’était dans un coin de ma tête, mais je ne voulais pas trop y penser et vivre pleinement cette coupe du monde à la maison qui était un rêve. »
En janvier, une place pour les Mondiaux en jeu
« La sélection pour les championnats du monde, dans le groupe, on ne savait pas trop comme elle allait se faire. Les coachs ont décidé de ne pas trop nous en dire et je trouve que c’est pas plus mal que ce soit comme cela. On a fait nos courses et, à la fin du mois, ils ont donné les noms des sélectionnées [en l’occurrence Julia Simon, Anaïs Chevalier-Bouchet, Lou Jeanmonnot, Chloé Chevalier, NDLR] et des remplaçantes [Sophie Chauveau pour le sprint, Caroline Colombo pour l’individuel, NDLR]. »
« J’étais contente d’être sélectionnée et de pouvoir y aller avec ce rang-là. Après, quand ils nous on dit qu’il fallait qu’on retourne en IBU Cup [à Obertilliach juste avant les Mondiaux, NDLR] pour deux courses, j’étais partagée. C’était bien de pouvoir remettre un dossard, mais il ne fallait pas trop se louper non plus. Au final, j’étais sans pression et je me suis laissée prendre au jeu. »
Une titularisation inespérée aux championnats du monde
« Je suis arrivée à Oberhof en mode remplaçante et dans l’état d’esprit de me préparer pendant deux semaines pour la suite. Avec Caroline [Colombo], on connaissait notre rôle. Finalement, la veille du sprint, Cyril [Burdet] m’appelle pour me dire que, finalement, la règle a changé et que j’allais pouvoir courir. J’étais super méga contente, j’ai sauté de joie. Je n’en revenais pas. Plus tôt, lors de l’entraînement, j’avais un peu les boules (sic) parce que je me disais que ce serait cool de pouvoir courir ! »
« J’étais stressée, mais je me disais que ce n’était que bénef parce que je n’étais pas censée courir. Je me suis éclatée parce que j’adorais la piste ! Je fais un sprint moyen [terminé en vingt-septième position, NDLR] et, ensuite, il y a la poursuite, un format que j’adore. Je me suis prise au jeu et je fais une course absolument géniale [neuvième à l’arrivée, NDLR] avec une forme top sur les skis. C’était une expérience de dingue. »
Une fin de saison difficile et marquée par la fatigue
« J’étais épuisée et cela se ressentais partout. Mentalement et physiquement, c’était long pour moi. Quand on est en groupe B, on n’est pas forcément préparés pour faire des saisons aussi longues. Il faut réussir à rester focus pendant trois semaines sur la coupe du monde, j’étais juste cuite, il n’y avait plus grand-chose dans le réservoir. Entre les Mondiaux et le dernier trimestre, je ne suis pas rentrée à la maison où il n’y avait pas de bonnes conditions d’enneigement. Cela a donc fait une longue période loin de chez moi. »
Les globes du relais et des nations dans la besace avec une contribution non négligeable
« A partir des Mondiaux, avec les coachs, on a toutes commencées à parler de ce globe des nations. C’était un vrai objectif, le truc à ne pas louper. On le voulait ! A Oslo, alors qu’il n’y avait pas de bonnes conditions, ce n’était pas très drôle, on étaient contentes de fêter cela. En plus, on a toutes notre part de responsabilité parce qu’on a toutes été parmi les trois meilleures Françaises à un moment donné de l’hiver. »
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