Sophie Chauveau : reprise de l’entraînement en Bavière
Arrivée à Oberhof ce vendredi en compagnie de son petit ami David Zobel, biathlète de l’équipe nationale allemande, la Bornandine Sophie Chauveau, 21 ans, va débuter sa préparation pour l’hiver prochain dès ce lundi en Bavière. « Les coachs de l’équipe d’Allemagne masculine acceptent que je m’entraîne dans leur groupe. Je reprends le tir avec eux ces deux prochaines semaines et, pour le physique, je me débrouillerai de mon côté », explique-t-elle.
Ensuite, à la mi-mai, la double championne du monde juniors de relais rentrera en France s’entraîner en compagnie, notamment, de Paula Botet, Camille Bened ou d’Eve Bouvard, ses compagnonnes du groupe B de l’équipe de France. En attendant, ce grand espoir du biathlon tricolore a accepté de se replonger dans sa saison dernière pour Nordic Magazine. Entretien.
- Plus d’un mois après sa clôture et au moment de débuter la préparation de la prochaine saison, quel bilan faîtes-vous de votre dernier exercice ?
J’en suis plutôt satisfaite parce qu’il y a eu beaucoup de points positifs que ce soit au niveau du tir ou du ski. J’ai été très étonnée par ma vitesse sur la piste qui a été régulière tout l’hiver. Je suis vraiment contente et satisfaite à ce niveau-là comme pour mon tir où il y a eu une sacrée progression avec un passage de 76% à 82% de réussite. Le travail de l’été passé a bien payé. Tout cela a fait qu’il y a eu plein de résultats satisfaisants qui me motivent pour la suite.

- Il y a notamment eu cette troisième place lors de l’individuel court de l’IBU Cup d’Obertilliach (Autriche) : ce premier podium sur ce circuit est-il une étape importante pour vous ?
Oui, très clairement ! Je sentais depuis le début de la saison que j’en étais capable, que je n’étais pas loin de faire un podium, mais il me manquait toujours un petit truc. Après les Mondiaux qui ne se sont pas passés comme je l’aurais voulu au niveau personnel, j’étais dans un état d’esprit de travail et pas du tout de résultat. Et c’est là que je fais mon premier podium. C’est vraiment quelque chose d’important pour la suite, ça me met en confiance, ça me montre que le travail paye.
« L’été dernier, avec Franck Badiou, on a refait toute ma position au debout. […] J’étais restée sur mes acquis de cadette »Sophie Chauveau à Nordic Magazine
- Cet hiver, vous êtes également redevenue, deux ans après votre premier titre, championne du monde juniors de relais à Obertilliach (Autriche) : était-ce une revanche après votre non-sélection de l’année passée ?
Pouvoir participer aux Mondiaux, c’était totalement une revanche par rapport à l’hiver passé. Je l’ai d’ailleurs trop pris à cœur et c’est une des raisons de mon échec sur le plan personnel. Après ces courses qui ne se sont pas passées comme prévu, j’étais un peu stressée à cause de soucis mentaux et d’approche au tir. On a beaucoup parlé avec Camille Bened, qui a été ma coéquipière de tout l’hiver, et, finalement, j’ai assez bien vécu mon relais malgré mon tour de pénalité. Il m’a donné la rage pour mettre tous les watts sur le dernier et on a réussi à remporter le titre en alignant toutes nos forces.

- Vous disiez à l’instant que votre travail mis en place l’été passé au tir avait payé cette saison : pouvez-vous nous en dire plus là-dessus ?
Du mois de juin jusqu’à la fin août, on était à Prémanon où on s’entraînait tous les jours au tir avec les coachs. C’était un gros changement pour moi qui m’entraînais toute seule les années précédentes sans tirer chaque jour. Franck Badiou était avec nous et on a refait toute ma position au debout où j’avais des points techniques très limités. J’étais restée sur mes acquis de cadette. On a aussi refait mon pommeau pour le tir debout surmesure pour ma main.
« Le ski est mon point fort, c’est quelque chose qui donne confiance dans la tête »Sophie Chauveau à Nordic Magazine
- En course, vous êtes vous directement aperçue que ses changements allaient porter leurs fruits ou y’a-t-il eu des hauts et des bas ?
C’est toujours un peu compliqué de tout mettre en place sur les premières compétitions parce que c’est un gros changement par rapport à l’entraînement, mais j’ai tout de suite senti une différence.

- Au niveau physique, vous ne vous attendiez pas à être aussi rapide sur les skis…
Suite aux années précédentes, je savais que j’allais assez vite en règle générale sur la piste. Lors de la première course d’IBU Cup, j’étais quand même vraiment surprise d’être dans le top 3. Je me suis ensuite mise une petite pression idiote sur la compétition suivante pour réussir à être aussi rapide [rires]. Au fur et à mesure de l’hiver, je me suis rendu compte que j’arrivais à rester régulière et à jouer parmi les meilleurs temps de ski. C’est mon point fort et c’est quelque chose qui donne confiance dans la tête.
« Peut-être que tirer un peu plus vite va m’amener à me poser moins de questions et à être plus efficace »Sophie Chauveau à Nordic Magazine
- Vous semblez donc maîtriser un élément du biathlon, le ski, plus que l’autre, le tir…
Tout à fait ! En général, quand je parle de mon état d’esprit avec une course avec les coachs, je leur dis que je ne stresse pas pour le ski, mais pour le tir. Même quand je faisais des courses de ski de fond toute petite, je ne stressais pas [elle éclate de rire] !

- Quelle est la prochaine étape à acquérir pour que vous deveniez encore plus performante derrière la carabine ?
J’aimerais bien réussir à tirer un peu plus vite parce qu’on a tous remarqué que c’était un peu lent à ce niveau-là. Je perds du temps bêtement sur le pas de tir en voulant faire les choses un peu trop bien. C’est un des points les plus importants de l’été avec l’approche mentale au tir. Avec Julien Robert, on s’est rendu comptes que le tir à l’entraînement était nickel, comme mes réglages où je mets tout le debout dans la cible couché alors que j’en mets un peu partout lors des courses. Il va falloir trouver des solutions là-dessus. Peut-être que tirer un peu plus vite va m’amener à me poser moins de questions et à être plus efficace.
« Pourquoi ne pas faire des podiums et avoir la belle surprise de monter en coupe du monde en fin d’hiver »Sophie Chauveau à Nordic Magazine
- Qu’espérez-vous pour la saison prochaine ?
Je voudrais parvenir à être plus régulière pour pouvoir jouer plus souvent dans le top 6. J’aurais avant tout des objectifs de travail avant ceux de résultats avec des tirs plus propres et rapides. Pourquoi ne pas faire des podiums et avoir la belle surprise de monter en coupe du monde en fin d’hiver.
- Voir Lou Jeanmonnot réussir en coupe du monde doit vous donner envie d’y aller également…
Forcément ! Je me suis entraînée avec Lou tout l’été dernier. Ça fait des années qu’on se côtoie et ça vend du rêve. On se dit que si elle y arrive, on peut également y arriver.
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