Biathlon : les explications de Stéphane Bouthiaux
Ce printemps, pour débuter une nouvelle olympiade qui mènera les Bleus aux JO 2026, les trois-quarts du staff des équipes de France seniors de biathlon ont été maintenus en place. Si Frédéric Jean, partant pour raisons familiales, a été remplacé par Cyril Burdet à la tête du groupe féminin, avec Jean-Paul Giachino comme binôme, le tandem Vincent Vittoz/Patrick Favre a été maintenu en place chez les hommes.
« Il y a besoin d’échanger, de discuter et peut-être de trouver des aménagements », expliquait pourtant le Cluse en fin de saison passée. Pour Nordic Magazine, Stéphane Bouthiaux, patron du biathlon français, revient sur les raisons du choix de Cyril Burdet et sur les cas des coachs reconduits. Entretien.
- Pourquoi avoir décidé de remplacer Frédéric Jean par Cyril Burdet à la tête de l’équipe de France féminine de biathlon ?
J’avais déjà eu des discussions avec Cyril [Burdet] l’automne dernier pour savoir comment il voyait son avenir. Il m’avait répondu qu’il allait au bout de son projet olympique avec les sprinteurs, mais qu’il se posait des questions pour la suite. Il avait envie de voir autre chose. Tout naturellement, quand Fred [Jean] m’a annoncé qu’il ne souhaitait pas repartir et que Cyril a définitivement quitté son poste, je l’ai contacté et il m’a dit qu’il voulait encore faire fructifier son expérience du haut niveau dans une nouvelle aventure. Il était vraiment intéressé par le projet qu’on lui proposait, mais souhaitait réfléchir.
- Pour quelles raisons avez-vous jeté votre dévolu sur Cyril Burdet ?
Il fallait absolument un entraînement de top niveau pour parvenir à faire gagner les filles en régularité, et je pense que Cyril en est un. Il a une énorme expérience, une formation scientifique, une grosse capacité d’analyse et il est capable de prendre du recul par rapport à beaucoup de choses. Quand il a accepté la proposition, j’étais vraiment soulagé et super heureux pour les filles qui vont disposer d’un des meilleurs coachs du monde !
- Cyril Burdet était donc le choix évident…
C’était effectivement un choix évident parce que je le connais depuis des années et que c’est un ancien biathlète, il ne faut pas l’oublier ! Il connait la discipline et ne va pas la découvrir de A à Z. Les résultats obtenus avec les sprinteurs prouvent que les compétences qu’on lui prête ne sont pas usurpées. Il fallait aussi quelqu’un de charismatique pour encadrer ce groupe féminin déjà très performant. On ne pouvait pas se permettre de mettre un coach sans expérience pour leur apporter ce petit plus qui leur manque pour réaliser les résultats de leur potentiel.
- Avant de donner sa décision, Cyril Burdet a réfléchi pendant quelques semaines : aviez-vous un plan B en stock ?
Absolument pas ! Dans ma tête, c’était lui qu’il nous fallait. Je n’avais pas envie d’envisager autre chose. Personne d’autre n’a été sollicité. J’attendais seulement sa réponse et, si, malheureusement, elle avait été négative, je me serai mis en quête de quelqu’un d’autre. Mais, honnêtement, je n’avais pas beaucoup d’idées. J’avais tellement envie qu’il vienne, que je m’étais persuadé qu’il dirait oui [rires] !
- Cyril Burdet va donc faire binôme avec Jean-Paul Giachino au tir, qui lui rempile pour au moins un an…
Il est à un an de la retraite ! Je ne sais pas de quoi sera fait son avenir par la suite, mais il avait cette envie de faire cette année. Après, j’ai envie de dire qu’il ne faut jamais dire jamais pour la suite ! Il va faire cette troisième année avec les filles qui sont contentes de sa manière de faire et d’être. S’il partait au printemps prochain, il restera encore trois ans avant les Jeux olympiques, ce qui laisse du temps pour reconstruire.
- Chez les hommes, Vincent Vittoz et Patrick Favre restent en poste : y’a-t-il eu des discussions à ce sujet ?
Patrick [Favre] a été sollicité par les Italiens. Avec les JO chez eux dans quatre ans, ils peuvent se permettre pas mal de choses sur le plan financier, mais Patrick est vraiment bien avec nous, dans une super ambiance. Il n’y a pas eu à insister beaucoup pour le conserver et j’en suis très heureux. Vincent [Vittoz] voulait continuer aussi, mais il se posait pas mal de questions, notamment sur les contraintes familiales avec des absences très longues. Mais il a finalement pris la décision qui nous va bien [rires] !
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