BIATHLON – L’équipe norvégienne sait que le jeune Sturla Holm Lægreid peut gagner des courses, mais elle a tout de même été éblouie qu’il ait brillé dans un sprint, remporté qui plus est avec la manière.
Biathlon : déjà deux victoires cette saison
On pleure beaucoup chez les Norvégiens. Après Johannes Dale qui n’a pu retenir ses larmes quand il s’est rendu compte qu’il avait gagné le sprint d’Hochfilzen le 11 décembre dernier, c’était au tour, jeudi, de Sturla Holm Lægreid d’être submergé par les émotions. Toujours dans la station tyrolienne, il venait de remporter lui aussi un sprint. La deuxième victoire en coupe du monde de sa jeune carrière. La première fois, c’était à Kontiolahti il y a un mois, dans l’individuel de 20 kilomètres.
« Je suis sans voix », déclarait-il à nos confrères de la NRK, le visage illuminé par le soleil radieux des Alpes autrichiennes.
À 23 ans, il a soudainement pris conscience de ce qu’il venait de se passer : « Je suis le meilleur du monde aujourd’hui et c’est totalement fou. Que voulez-vous que je dise d’autre ? », parvenait-il à ajouter. Peut-être qu’il avait atteint toutes ses cibles et qu’il avait été, comme toute l’équipe, très rapide sur les skis.
Sturla Holm Lægreid a réussi là où même ses coéquipiers ne l’attendaient pas : « C’est incroyable ce qu’il a fait. Je peux comprendre qu’il puisse gagner, mais un sprint ? », appuyait Vetle Sjaastad Christiansen, complètement surexcité par ce qu’il venait de vivre : « Il a écrasé Johannes [Thingnes Boe] et Dale. » « Je n’aurais jamais imaginé que Sturla puisse gagner un sprint », admettait également le commentateur sportif Ola Lunde.
Sturla Holm Lægreid, lui, estime récolter les fruits du travail mené durant l’été, notamment pour parfaire sa concentration, son talon d’Achille.
Le biathlète de Bærum, qui avait obtenu deux médailles d’argent au championnat du monde junior en 2018, a connu des mois difficile après sa mononucléose. Il lui a fallu une année pour « reprendre des forces », comme il l’avait déclaré dans une interview à Nordic Magazine.
L’hiver dernier, de bons résultats l’ont mené en IBU Cup, puis aux championnats d’Europe où il a été médaillé d’argent de la poursuite.
Quand Erlend Bjoentegaard n’a pas pu courir le sprint de Nove Mesto, Lægreid a été appelé. Il pensait jouer les figurants, il signait une 13e place. Dans la mass-start qui a suivi, il n’a pas quitté le top 15. « Je ne savais pas que j’avais un si bon niveau et que j’étais capable de répéter de tels efforts quatre fois de suite », confiait-il déjà au printemps.
À Kontiolahti, lever de rideau d’un hiver marqué par le coronavirus, avant de monter sur la plus haute marche du podium, il finissait 10e du sprint, puis 11e de la poursuite.
L’homme atteint ses objectifs comme il blanchit les cibles. 98 % de réussite, selon les statistiques de l’IBU. « Je ne me souviens pas avoir vu cela d’un nouveau venu », commentait l’entraîneur en charge du tir dans le camp norvégien, le Français Siegfried Mazet, à la télévision publique. « C’est le meilleur tireur de cette coupe du monde », a commenté son compatriote Johannes Thingnes Boe sur la chaîne L’Equipe.
Comme beaucoup de sportifs de haut niveau, Sturla Holm Lægreid a moins de temps pour étudier. Au regard de ses récents trophées, on imagine que celui qui a remplacé la nanotechnologie par les énergies renouvelables à l’Université norvégienne des sciences et de la technologie de Gjoevik ne s’en plaint pas.
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Photos : Nordic Focus.