Biathlon : deux monstres de l’olympisme tricolore
Ce vendredi, soit une semaine après avoir embrasé la vasque olympique, Teddy Riner a commencé ses Jeux avec une idée bien précise en tête : les rendre historiques. À 35 ans, et surtout à domicile, le leader du judo tricolore se savait attendu et il a répondu en champion… olympique par deux fois.
En mission, le Guadeloupéen a d’abord fait régner sa loi sur le concours individuel pour décrocher la quatrième médaille d’or olympique de sa carrière. Comme un symbole, c’est Martin Fourcade qui est venu lui remettre la plus belle des breloques autour du cou.
Un instant à part entre deux ogres du sport français. Dans les colonnes du Parisien, l’ancien biathlète a évoqué ces minutes précieuses : « J’étais fier comme un gosse de lui remettre sa médaille. C’est un immense honneur de partager un petit bout de ce moment d’histoire avec lui, un peu de ses intenses émotions ».
Mais sur le podium, le Catalan aux cinq titres olympiques remarque aussi une attitude différente chez son compatriote : « Je ne l’ai pas reconnu. C’est la première fois que je le voyais combattre en vrai. Là, même une fois le combat terminé, il ne faisait pas de vannes, il n’avait pas son humour habituel. Il était animal, en mode combat, j’ai été marqué par cette transformation. Même trente minutes après, il n’était pas redescendu ».
Une cinquième titre rêvé
Le judoka a donc bouclé un vendredi royal avant de remettre le couvert le lendemain lors du concours par équipe, toujours habité par son envie d’or. Après une journée sans encombres, les Français étaient dos au mur en finale face aux Japonais. Joan-Benjamin Gaba et Clarisse Agbégnémou ont lancé une remontada conclue par l’inévitable Teddy Riner qui a été tiré au sort pour disputer l’ultime combat dans une Arena-Champ de Mars en liesse.
Le colosse a de nouveau fait chavirer la France avec un ippon pour se parer d’un cinquième titre olympique. Un club très fermé qu’il partage seulement avec Martin Fourcade : « C’est tellement réjouissant de le voir réaliser ces exploits. Je ne veux surtout pas me prêter au jeu des comparaisons. Je me réjouis simplement que Teddy soit quintuple champion olympique. C’est un plaisir de partager cela avec lui ».
Pourtant, l’ancien biathlète concède avoir douté de Teddy Riner. « Quand il a annoncé sa décision de continuer jusqu’à Paris, je n’y croyais pas, je me suis demandé s’il ne faisait pas les Jeux de trop. J’imaginais qu’il aurait du mal à se remobiliser, à mettre tout en place pour être performant » explique Martin Fourcade qui en rigole désormais : « Je reconnais volontiers que j’ai eu tort et je suis super heureux de m’être planté ! »
Rebelote en 2028 à 39 ans ?
Le président de la Commission des athlètes de Paris 2024 ne se ferra pas avoir deux fois et il sera derrière Teddy Riner dans quatre ans si ce dernier monte sur les tatamis de Los Angeles : « On se demandait s’il serait là en 2024, maintenant, il évoque 2028. Il s’y voit. Après les Jeux de Tokyo en 2021, il m’a posé la question »Comment tu as su que c’était le bon moment ? » Quand je lui ai répondu : »Je l’ai senti », il m’a dit en souriant : »Moi, je ne sens rien ». »
Conscient des efforts et des sacrifices à réaliser pour rester au sommet, Martin Fourcade loue la longévité « remarquable et exceptionnelle » du judoka. D’après l’ancien boss du biathlon, la domination du natif de Pointe-à-Pitre n’est pas terminée : « Vu le plaisir qu’il prend, il a forcément envie de continuer à écrire cette histoire déjà unique ».
Les deux derniers jours de Teddy Riner ressemblent à un scénario dantesque de film. Reste donc à voir si un nouvel opus olympique sortira dans quatre ans. Quoi de mieux que la Cité des Anges pour une scène finale hollywoodienne ?
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