Biathlon : Justine Braisaz-Bouchet, la deuxième Française en jaune de l’hiver
Ce vendredi en début d’après-midi, Justine Braisaz-Bouchet débarquera sur les installations de l’Arena am Rennsteig d’Oberhof (Allemagne) avec le dossard jaune de leader du classement général de la coupe du monde sur les épaules.
Trois semaines après son magnifique triplé de Lenzerheide (Suisse), la jeune maman de vingt-sept ans s’apprête donc à vivre un grand moment. La sportive des Saisies (Savoie) va aussi permettre, pour la première fois de son histoire, au biathlon féminin français de faire porter le maillot jaune à deux athlètes différentes sur une seule et même saison.
Il faut dire qu’au début du mois de décembre, la Doubiste Lou Jeanmonnot avait endossé la tunique de leader. Pour Justine Braisaz-Bouchet, il ne s’agit pas d’une première puisqu’elle a porté ce dossard jaune à deux reprises en décembre 2017 à Hochfilzen (Autriche). « Mon expérience personnelle avec ce dossard a été très courte, rigolait-elle à ce sujet au micro de Nordic Magazine il y a quelques semaines. Je n’ai pas su le gérer parce que ce maillot peut avoir un peu de poids. »
Un dossard jaune qu’elle considère comme « anecdotique » à ce moment de la saison
Lors du sprint thuringeois, donc, la Savoyarde portera le dossard jaune 2 218 jours après l’avoir enfilé pour la dernière fois – le 9 décembre 2017 à seulement vingt-et-un ans -, soit 6 ans et 27 jours. Depuis, de l’eau a coulé sous les pont et la biathlète feu follet en zone mixte comme en course a laissé place à une biathlète mature semblant avoir clairement passé un cap derrière la carabine depuis la naissance de sa fille Côme en février dernier.
Alors qu’il ne reste plus que treize courses individuelles à disputer dans cette saison 2023/2024 de la coupe du monde, Justine Braisaz-Bouchet figure donc clairement parmi les favorites pour la victoire finale en mars prochain à Canmore (Canada). Si la Beaufortaine n’est pas une grande fan des statistiques, il est intéressant de souligner que quatre des cinq dernières biathlètes à avoir passé la Saint-Sylvestre avec le maillot jaune ont soulevé le prestigieux trophée cristallin en fin de saison.
« Depuis le début de ma carrière, c’est un rêve, expliquait-elle quelques minutes après avoir réalisé le triplé dans le canton des Grisons à quelques jours des fêtes de fin d’année. Seules les meilleures biathlètes ont gagné un globe de cristal un jour donc cela représente la crème de la crème. On peut gagner des Jeux olympiques, comme je l’ai fait, ou des courses aux championnats du monde, ça reste des courses d’un jour. Je suis contente d’avoir le dossard jaune à Noël, mais c’est anecdotique. Je pense que cela aura beaucoup de sens fin février, début mars. Là, on est encore une bonne poignée à y prétendre. »
Marie Dorin-Habert parie sur son sacre
Il faut dire qu’elle sont encore cinq à se tenir en moins de cent points au général et que le moindre faux pas vaudra très cher. « Pour moi, si Justine [Braisaz-Bouchet] reproduit ses performances tout au long de la saison, elle aura le gros globe, pariait tout de même Marie Dorin-Habert dans nos colonnes après les courses de Lenzerheide. C’est une certitude. Il n’y a que si elle craque énormément sur les tapis qu’elle ne gagnera pas ce général. »
Si tel était le cas, Justine Braisaz-Bouchet deviendrait – deux ans après son inoubliable sacre olympique – la cinquième Française à décrocher le gros globe de cristal après Anne Briand (1995), Emmanuelle Claret (1996), Sandrine Bailly (2005) et Julia Simon (2023).
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