Biathlon : les récits d’Antonin Guy et Léo Carlier pour Nordic Magazine
Mercredi en fin d’après-midi, Antonin Guy et Léo Carlier sont montés sur le podium de l’individuel masculin des championnats du monde jeunes de biathlon d’Östersund (Suède). Dans le comté de Jämtland, le Dauphinois a effectivement décroché l’or, conservant ainsi son titre planétaire de la spécialité acquis en 2024 à Otepää (Estonie), tandis que le Franc-Comtois a pris le bronze.
Dans la soirée, ils ont accepté de raconter leur performance à Nordic Magazine.
Antonin Guy, médaillé d’or
« C’était une belle course. Je suis parti dans le premier groupe avec le dossard 22, mais sans intermédiaires intéressants parce que les meilleurs partaient à la fin. J’ai donc d’abord fait ma course et j’ai réussi à bien skier sur toutes les parties de la piste sans laisser de secondes s’échapper. J’ai pris beaucoup de plaisir sur la piste, je me suis senti puissant, fort et en forme, ce qui était super positif. Sur le tir, je me suis uniquement focalisé sur le fait de mettre en place ce que je travaille depuis mi-janvier avec les coachs. C’était la course pour me prouver à moi-même et montrer que ce que je travaille fonctionne. »
« Au final, je fais un très beau premier tir couché qui ne me sort pas du match. Pareil pour le premier tir debout. A partir de là, c’était un peu une course de résistance où il fallait que je fasse un plein au second couché pour pouvoir jouer quelque chose sur le dernier tir. J’ai un peu plus assuré ce tir, c’était un peu plus lent et plus maîtrisé en appuyant vraiment ma visée. Je ressors donc avec le 15/15 et je devais alors résister aux pensées parasites… »
« J’ai dû attendre jusqu’au dossard 112 pour connaître la délivrance »Antonin Guy à Nordic Magazine
« Je suis resté concentré sur ce que je trouvais pertinent et important sur le moment. Je suis arrivé au debout en confiance. Je rate la première, ça me calme un petit peu, mais je me dis qu’il faut que je reste focalisé sur ce qui est important, mon schéma. Je mets les quatre dernières et je sors à 19/20. Je sais alors qu’il faut tout donner pour aller chercher une médaille et pourquoi pas la victoire, même si je n’y crois pas à ce moment-là. »
« Je passe la ligne d’arrivée devant les autres et c’était un peu un moment de flottement où je me retrouve dans la cabane à me changer et à regarder les tirs des autres. C’est le pire moment d’angoisse que j’ai vécu [rires] ! Je me suis vite changé, je suis retourné dans l’aire d’arrivée, j’ai encouragé les autres Français en piste et j’ai dû attendre jusqu’au dossard 112 pour connaître la délivrance et être champion du monde. »
« Je fais le doublé un an après mon titre de l’hiver passé ! L’individuel, c’est un format qui me plaît beaucoup. Je trouve que c’est une vraie course de biathlète où il faut très bien tirer tout en étant rapide et endurant sur les skis. C’est quelque chose qui me parle et me correspond plutôt bien. Après un début de saison très difficile mentalement, j’ai trouvé les solutions pour me remettre dedans. Je suis super content de voir que tout ce que j’ai travaillé, j’arrive à le mettre en place et que c’est solide et durable. C’est un vrai accomplissement. »
Léo Carlier, médaillé de bronze
« C’est une course assez longue ! On a l’habitude de faire 12,5 km, mais ce n’est pas souvent en individuel. J’ai vraiment pris plaisir à courir cette course. J’ai voulu partir dans le tempo et ne pas perdre de temps dans les premiers tours. J’ai vu que ça jouait sur les skis donc j’ai voulu me faire plaisir au maximum, retrouver des sensations. »
« J’arrive au premier tir et j’en loupe deux. Je me dis alors que ça va être compliqué de jouer devant, mais je suis resté concentré sur ma course en restant focalisé sur ce qui marche pour faire mon biathlon. Au final, j’ai réussi à grappiller du temps tour après tour et à faire un 15/15 qui m’a permis de me replacer au fur et à mesure de la course aux avant-postes. »
« Sur le dernier tour, je jouais pour la médaille et je revenais sur Antonin [Guy]. Je savais que ça allait dur de combler les 20 secondes de retard, mais je passe à 9 secondes à l’intermédiaire. J’ai tout donné pour essayer de remporter cette médaille d’or, mais Antonin [Guy] était vraiment trop fort et il a tiré à 19/20. Chapeau à lui, il était au-dessus de nous aujourd’hui [mercredi]. »
« Je suis content d’avoir retrouvé des sensations sur les skis après des championnats d’Europe juniors qui n’étaient pas super bien au niveau de la forme. Une première médaille aux championnats du monde, ça fait plaisir, j’espère que ce ne sera pas la dernière et que je vais continuer à prendre du plaisir ! »
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