Biathlon : Lou Jeanmonnot, la « belle surprise » de la saison
Au tout début du mois, lorsque l’on avait interrogé Jean-Paul Giachino, le coach de tir de l’équipe de France de biathlon, sur Lou Jeanmonnot, il avait directement répondu que c’était la « belle surprise ». « Elle a bien évolué physiquement et techniquement », ajoutait-il, louant également ses qualités de tireuse. Il faut dire que la biathlète de l’Olympic Mont d’Or a réalisé, l’hiver dernier, un magnifique premier exercice complet passé sur le circuit de la coupe du monde.
« C’était une très bonne saison, au-delà de mes espérances, confime-t-elle à Nordic Magazine depuis Chamonix (Haute-Savoie) où elle est actuellement en vacances. Il n’y a limite pas assez de choses à retenir parce que c’est en faisant des boulettes qu’on apprend et qu’on prend de l’expérience. J’en ai fait deux, trois belles, mais, mine de rien, je n’ai pas tant de choses à en tirer si ce n’est que l’entraînement a bien fonctionné et que cela me donne beaucoup de confiance pour la saison prochaine. Cela s’est tellement bien passé cet hiver qu’il va falloir que je sois exigeante l’année prochaine parce que des saisons où tout se passe bien, cela n’arrive pas souvent. »
Deux 20/20, deux podiums
Il faut dire que Lou Jeanmonnot, ces derniers mois, est passée de nouvelle venue sur le circuit à taulière de la maison France. Dans le relais dès le premier week-end de compétition, elle connaissait dès la semaine suivante à Hochfilzen (Autriche) sa première victoire en coupe du monde dans la spécialité. Avant Noël, dans la furia du Grand-Bornand (Haute-Savoie), la Franc-Comtoise signait son premier top 10 individuel sur le sprint avant de participer à la cérémonie des fleurs de la mass-start.
Le TGV Lou Jeanmonnot était alors en marche et, mi-janvier à Ruhpolding (Allemagne), elle signait son premier podium en terminant deuxième de l’individuel. Une performance qu’elle rééditait en mars lors de la mass-start d’Östersund (Suède). « Les deux seuls 20/20 que je sors de l’année me donnent mes podiums, note-t-elle. C’est là qu’on voit que bien tirer est important. J’ai quand même été surprise par ces podiums parce que c’était loin d’être l’objectif de la saison. Je pensais plutôt aller chercher des fleurs. »
Deux top 10 individuels aux Mondiaux
En relais, la Doubiste, après la retraite d’Anaïs Bescond, s’est largement installée dans la position de lanceuse. Manquant son tout premier relais en coupe du monde, elle est effectivement ensuite parvenue à prendre confiance dans ce rôle qu’elle maîtrise désormais.
« C’est cool, mais je n’ai pas envie qu’on m’attribue tout ma carrière ce poste-là, je veux essayer autre chose », clame-t-elle. « On a en première relayeuse quelqu’un qui ne passe quasiment jamais à côté. Elle met à chaque fois le relais sur orbite. C’est super parce que, sur un relais, il faut être devant d’entrée », se réjouit à ce sujet Jean-Paul Giachino.
Cet hiver a également été l’occasion pour Lou Jeanmonnot de participer à ses premiers Mondiaux seniors, qui plus est dans le quatuor des titulaires. Excellente sixième de la poursuite en remontant vingt places, elle terminait également septième de l’individuel, mais manquait la médaille sur le relais. « C’était un cran au-dessus et c’est là où je me suis rendu compte que les toutes meilleures étaient vraiment préparées pour cet événement », explique-t-elle.
Le temps passé sur les tapis, gros chantier de l’été
Finalement, donc, Lou Jeanmonnot sera parvenue à maintenir un niveau de performance très élevé du début à la fin de la saison, terminant l’hiver au onzième rang mondial et en tant que deuxième meilleure U25. « Je suis contente d’être parvenue à tenir toute l’hiver. Faire une saison complète en coupe du monde c’est long avec les enchaînements de trois semaines de compétition à la suite, estime-t-elle. Je n’avais encore jamais fait cela et cela me faisait un petit peu peur. Finalement, cela s’est bien passé même si j’ai terminé bien fatiguée. »
Pour la suite, le gros chantier de l’été de la nouvelle championne du monde militaire de la patrouille concernera son temps passé sur le tapis face aux cibles. « C’est là où je perds le plus de temps, indique-t-elle. Il y a aussi le temps de ski que je dois améliorer parce qu’ils sont loin d’être parfaits et mon tir de manière générale. »
Légèrement descendue en-dessous de la barre des 90 % de réussite pour la première fois en trois saisons, la jeune femme, du genre méticuleuse, souhaite retrouver son habituelle verve sur les tapis. « Je sais que je suis capable de faire mieux », termine-t-elle.
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