BIATHLON – Champion olympique de biathlon à Turin en 2006, ancien directeur de la Fondation Somfy qui oeuvre contre le mal-logement, Vincent Defrasne se lance dans une nouvelle aventure en créant sa marque de vêtements sportifs éco-responsables baptisée Ayaq. La première collection sortira l’hiver prochain.
Le nouveau défi de Vincent Defrasne
Il a conquis l’or olympique en biathlon lors des Jeux de Turin en 2006 (qui a oublié cette dernière ligne droite face à Ole Einar Bjoerndalen ?), a été l’emblématique directeur de la Fondation Somfy qui oeuvre, via l’association Les Petites Pierres en particulier, contre le mal-logement… Cette fois-ci, Vincent Defrasne se lance un nouveau challenge professionnel en créant sa marque de vêtements éco-responsables.
La marque Ayaq, qui veut dire « neige sur les vêtements » en Inuit, est née d’une volonté de proposer autre chose dans l’univers (déjà très concurrentiel) du textile de sport technique. « C’est la première motivation, proposer plus d’écologie dans les vêtements des skieurs et des montagnards en offrant des vêtements techniques pour la pratique du ski de randonnée avant de s’ouvrir à l’univers de la montagne en hiver comme en été. L’idée, c’est de vivre la montagne sportivement tout en la respectant avec plus d’écologie dans la conception des habits techniques ».
Concrètement, Vincent Defrasne travaille sur ce projet depuis le mois de juin dernier. « Je l’ai en tête depuis 4 ou 5 ans. J’ai décidé que ça passerait de l’idée au projet sur lequel je suis à 100% depuis juin. »
Un parcours passionnant
Fort de son expérience professionnelle au sein de Somfy, un des fleurons de l’industrie française, Vincent Desfrasne a enchaîné passionnément toutes les étapes de la création d’entreprise, d’une marque et de ses vêtements défendant d’importantes valeurs environnementales. Telles des cibles de biathlon tombant les unes après les autres…
« On va commercialiser les trois couches de vêtements nécessaires pour la pratique du ski de rando. La collection sera disponible l’hiver prochain : une première couche (sous-vêtements techniques), 2e couche pour la gestion de la température et une 3e via les vestes de protection (pluie, vent…) avec des vêtements fiables. L’épopée qui accompagne une création d’entreprise m’a beaucoup plu. »
« Ce projet je ne me le fais pas seul et ne peux pas le faire seul », précise-t-il. Defrasne a ainsi créé une entreprise adaptée au textile avec une autre antenne en Suisse pour le côté franco-suisse cher au natif de Pontarlier.
« La Fondation Inartis près de Lausanne m’a aidé, m’a accompagné via un incubateur d’entreprise pour le développement du plan et de la stratégie. Deux petites équipes distinctes et complémentaires m’accompagnent : d’un côté des conseillers buisness angels, huit personnes hyper qualifiées dans leurs domaines (finance, suivi produit, distribution…) De l’autre, une chef produit et ingénieur textile pour le côté opérationnel avec le recrutement de la skieuse Chloé Pellegrini fin septembre qui est de fait la première à rejoindre l’équipe de la marque. »
Un positionnement environnemental fort
Entre l’annonce d’une marque de vêtements éco-responsables et sa réalisation, le chemin a été long… mais plutôt limpide.
« On va se démarquer par deux aspects : d’abord via des looks différents de ce qui se fait dans le ski de randonnée avec des inspirations inuit qui devraient parler aux gens qui veulent être plus en mode connexion avec la nature qu’en mode compétition, explique le chef d’entreprise. Et ensuite, dans notre collection, tout est éco-conçu en Europe, assemblé au Portugal pour limiter l’impact environnemental et proposer un parti pris fort à la marque Ayaq. »
Le positionnement environnemental ne s’arrête pas à cette conception responsable : « On veut jouer sur les deux leviers face au réchauffement climatique : en créant des vêtements éco-conçus d’une part et en reversant une partie des bénéfices de la marque Ayaq à des entreprises sociales oeuvrant dans l’environnement ». Un cercle vertueux écologique…
La marque franco-suisse s’appuiera sur des matières recyclées et/ou naturelles, pour affronter toutes les conditions climatiques. « On s’est rapproché du milieu européen du textile éco-friendly… On fait les salons, on va voir des marchands de tissu, on teste des matières. 90% des matières premières de la collection de l’hiver prochain viennent d’Europe et la confection sera 100% made in Europe car il nous reste quelques éléments qu’on n’a pas encore trouvé dans le Vieux continent. »
La première collection Ayaq sortira l’hiver prochain dans des magasins en France, en Suisse « qui partagent nos valeurs environnementales » et en ligne.
Photo : Nordic Magazine