Biathlon : les confidences de Vincent Vittoz, coach des Bleus
Si trois biathlètes de son groupe ont remis un dossard ce mercredi lors de l’exercice très particulier de la montée du Lysebotn, première épreuve du Blink Festival 2022, Vincent Vittoz a le regard tourné, en cette fin de semaine, sur les courses de biathlon prévues dans les rues de Sandnes (Norvège).
Pour Nordic Magazine, le Haut-Savoyard, qui entame sa deuxième olympiade à la tête de l’équipe de France masculine de biathlon, se confie, alors que le stage de Sirdal (Norvège) se termine, sur le début de la préparation estivale et les objectifs visés en Norvège. Entretien.
- Comment s’est passée la reprise de l’entraînement collectif depuis le début du mois de juin ?
Globalement bien ! Il y a pu y avoir quelques petits bobos que l’on doit traiter de manière classique [notamment les soucis de dos d’Emilien Claude, NDLR], mais, sinon, tout le monde va bien. On avait fait le choix de faire une coupure un peu plus longue avec moins de stages sur la reprise en juin/juillet après les deux années marquées par le coronavirus. Chacun devait retrouver de l’énergie chez soi, donc on a laissé plus d’autonomie et de liberté aux athlètes sur cette période. Maintenant, ce sont des professionnels et chacun est reparti sur sa préparation et tout le monde est revenu assez vite sur ce qu’il faisait habituellement.
- Les effets positifs de cette reprise décalée se sont-ils fait sentir lorsque vous avez retrouvé vos biathlètes début juin à Beaulieu ?
Oui, je pense qu’ils ont apprécié d’avoir un mois de mai plus libre pour souffler après le gros évènement olympique. Ce n’était pas utile de tout de suite repartir dans une préparation trop cadrée. Chacun a pu organiser son temps comme il le souhaitait, selon la météo et les envies et sans les contraintes du groupe comme les horaires et les séances guidées.
- A partir de ce stage norvégien, vous revenez sur une préparation plus cadrée avec des stages qui s’enchaîneront jusqu’au début de l’hiver…
On repart effectivement sur un schéma classique avec une fréquence de stages plus régulière. A partir de maintenant, on croisera les athlètes beaucoup plus souvent. On reprend notre rythme habituel de travail même si, je le répète, ce n’est pas parce que les gars n’étaient pas en stage, qu’ils n’ont pas travaillé. On s’est par exemple arrangés pour faire des séances individualisées et le staff s’est déplacé certaines journées vers les athlètes pour travailler sur certains points précis.
- Peut-on dire que le stage de Sirdal sonne le vrai démarrage de la préparation collective de l’équipe de France de biathlon après deux premiers rassemblements de rôdage ?
Non parce que l’on a vraiment fait un beau stage sur Beaulieu en juin. Le groupe s’y est bien retrouvé après l’arrêt de Simon [Desthieux] et les intégrations d’Eric [Perrot] et d’Emilien [Claude]. C’était le moment idéal pour poser les bases de l’année. Je pense que la préparation a débuté début juin, puis il y a eu Prémanon. On a profité de ces stages pour travailler des axes précis : plutôt le tir de précision à Beaulieu et du testing physique à Prémanon, dans notre camp de base.
- Êtes-vous satisfait de ce que vous avez vu en Norvège depuis quelques jours ?
Bien sûr ! Il y a de l’implication et de l’application. Le groupe vit bien, on a pu partager ces premières journées avec les fondeurs, ce qui était sympa ! On a retrouvé un petit peu de fraîcheur avec une météo favorable pour les sports d’endurance comme le biathlon. On a aussi pu faire un foot commun avec les fondeurs, quelque chose de sympa qui nous a permis de changer nos habitudes. L’ambiance est très bonne et on sent l’implication de tous à cette période de la préparation, ce qui est plutôt satisfaisant.
- Concernant la montée en puissance physique, est-ce un niveau au-dessus par rapport au dernier stage ?
On va profiter des compétitions du Blink Festival pour monter encore en intensité. Ce sera la première fois où ils vont se retrouver à l’effort maximal depuis le mois de mars. Il peut y avoir un petit peu de temps pour se mettre en route. Après, dans les rues de Sandnes, c’est un effort particulier parce qu’on ne sera pas sur les pistes de ski à roulettes comme l’année dernière. Sur la partie physique, c’est un peu moins intéressant même si cela permet de travailler le plat ou les relances dans les virages. Ce ne sera pas un profil similaire à ce que l’on retrouvera cet hiver, mais cela restera un effort maximal et de la confrontation au niveau du tir avec un dossard.
- Est-ce cela, finalement, que vous visez sur ce Blink Festival ?
C’est surtout ce que l’on vient chercher parce que c’est ce que l’on a le plus de mal à reproduire pendant la préparation ! C’est pour cela que l’on se déplace en Norvège à cette époque de l’année. Ce sera une première prise de repères depuis le mois de mars et une remise en route. Pour le physique, on est dans un période de travail, il peut y avoir de l’accumulation de fatigue et d’heures d’entraînement pour tenir la saison d’hiver. On n’est pas encore dans l’affûtage.
- Pour un coach comme vous, quelle importance a une compétition disputée au tout début du mois d’août, à quatre mois du début de la coupe du monde ?
C’est tout simplement du travail dans un objectif à moyen terme. On l’inclut dans notre programmation d’entraînement et cela fait partie de notre séquence où l’on sait que l’athlète sera à un effort maximal sur la partie physique. Ce ne sera pas forcément la vérité de l’hiver à venir, mais cela peut servir de base pour une prise de confiance ou d’analyse de manques à rectifier sur la suite de la programmation.
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