Cette semaine, l’équipe de France de biathlon disputait son deuxième stage de la préparation olympique au Centre national de ski nordique et de moyenne montagne de Prémanon (Jura). Dès le 21 juin, ils seront de retour en groupe du côté de Corrençon-en-Vercors (Isère) : « On est sur une stratégie d’une semaine sur deux à voir les athlètes, explique Vincent Vittoz, le coach des garçons. Sur cette reprise, on veut avoir un suivi régulier au niveau du tir et du physique. »
Le champion du monde de ski de fond 2005 a pris le temps de se confier à Nordic Magazine pour faire le point sur l’état de forme de ses troupes. Entretien.
- Dans quelle forme sont vos athlètes en ce début de préparation ?
Ça va bien ! On est sur notre plan initial sans adaptation à effectuer pour le moment. Forcément, sur la reprise, il y a des courbatures et de la fatigue qui s’installent parce qu’il faut reprendre le rythme de l’entraînement biquotidien. Il n’y a aucun souci physique chez les athlètes, ce qui est vraiment une bonne chose.
- Un gros travail a été effectué sur la partie du tir cette semaine à Prémanon (Jura)…
Sur cette période, on ajuste les choses au niveau des carabines avec Franck Badiou en soutien. On fait du tir de précision avec les cibles électroniques pour poser les bases et ajuster tous les petits détails. On fait ça maintenant pour ne plus revenir dessus cet été.
« Il ne faut pas aller trop vite pour créer de la fatigue et, peut-être, des blessures »Vincent Vittoz à Nordic Magazine
- Quentin Fillon-Maillet et Emilien Jacquelin, notamment, réalisent des ajustements sur leurs armes…
C’est vraiment la période permettant de tirer les leçons de l’hiver passé. Les réflexions de la saison de coupe du monde prennent vie à ce moment de l’année où on peut se permettre de modifier des éléments de la carabine pour, derrière, reprendre les automatismes au cours de l’été. L’athlète doit vraiment faire corps avec son arme avec beaucoup d’automatisation qui passe forcément par énormément d’heures de travail au fil de l’été. Les changements ne peuvent intervenir qu’à ce moment-là. Cette fin de stage nous permet d’attaquer sereinement le vrai tir de biathlon.
- Concernant la partie de physique, celle que vous gérez en particulier, les activités habituelles de l’intersaison sont au programme avec du ski-roues, de la course à pied et du cyclisme…
Nous sommes sur les activités traditionnelles pour poser un socle avant l’été. Il faut que les athlètes se réhabituent à l’effort en effectuant une reprise progressive. Il ne faut pas aller trop vite pour créer de la fatigue et, peut-être, des blessures. On a donc tranquillement augmenté le volume horaire d’entraînement.
« On a fait le choix de normaliser le sujet des Jeux olympiques en en parlant »Vincent Vittoz à Nordic Magazine
- Allez-vous apporter de nouveaux éléments à la préparation des biathlètes de l’équipe de France ?
Je dirais que je suis sur un modèle assez proche des années précédentes avec très peu d’évolutions. On sera peut-être vigilants à garder un petit peu de fraîcheur pour bien aborder cette saison.
- Justement, les Jeux olympiques de Pékin 2022 seront l’objectif principal de la saison à venir : en parlez-vous beaucoup au sein du groupe ?
C’est l’enjeu de la saison. On a fait le choix de le normaliser en en parlant. Au fil de la préparation, on va essayer de proposer aux athlètes des vrais moments d’échange sur le sujet des Jeux olympiques.
« On a prévu deux stages en commun cet été où le groupe B fera l’ensemble des séances avec nous »Vincent Vittoz à Nordic Magazine
- Cette année, vous avez décidé de sélectionner cinq biathlètes en équipe A : est-ce que la mauvaise expérience de Martin Perrillat-Bottonet l’été dernier en est la raison ?
Il y a plusieurs donnes. On est sur une année olympique, importante, et on doit privilégier nos meilleurs éléments. Pouvoir travailler à cinq athlètes permet de pouvoir réellement nous consacrer aux besoins de nos points forts parce que ce sont eux qui peuvent aller chercher des médailles. Que ce soit chez les garçons ou chez les filles, ils sont tous potentiellement médaillables à Pékin.
Chez les jeunes, certains auraient pu entrer et c’est pour cela qu’on ne les oublie pas : on a prévu deux stages en commun cet été où le groupe B fera l’ensemble des séances avec nous. On essaie de faire du lien parce qu’il y aura forcément des sixièmes qui vont venir cet hiver dans le groupe pour, peut-être, venir concurrencer les biathlètes du groupe A dont ils doivent s’imprégner de l’exigence.
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