Biathlon : Voldiya Galmace-Paulin, le futur du biathlon féminin français
Cet hiver, à dix-huit ans, la biathlète montblanaise Voldiya Galmace-Paulin n’a cessé de briller. Vainqueure en U19 de neuf des dix courses de la coupe de France auxquelles elle a participé, elle a également – et surtout – brillé au niveau international. Auteure d’un podium en Junior Cup dès le mois de décembre, son tout premier en carrière, elle a ensuite glané trois médailles, dont une en or, lors des championnats du monde jeunes d’Otepää (Estonie).
Ensuite sacrée championne de France U19 du sprint et de la poursuite à La Féclaz (Savoie) puis de la mass-start vendredi dernier à Méribel (Savoie), Voldiya Galmace-Paulin terminera son hiver ce dimanche sur les skis de fond lors de la longue distance de ski de fond des Saisies (Haute-Savoie).
En attendant, la Nordiste de naissance qui passera son baccalauréat au début de l’été a accepté de se confier à Nordic Magazine. Entretien.
- Quel bilan global faites-vous de votre saison ?
Je suis super contente parce que c’était une très belle saison. J’ai réussi à me qualifier pour plusieurs courses internationales, ce qui était vraiment super. En plus de cela, les championnats du monde [jeunes] se sont vraiment bien passés [à Otepää]. J’y ai vécu une super expérience !
- Au début de la saison, quel était votre objectif : seulement monter à l’international ou y aller pour y briller ?
Dans un premier temps, forcément, je voulais me qualifier pour aller sur ces compétitions internationales. Une fois que c’est fait et qu’on a l’opportunité d’y aller, on a envie d’y faire des performances.
- Justement, vous avez brillé hors des frontières françaises en signant votre premier podium en Junior Cup, en décembre, puis en décrochant trois médailles aux Mondiaux U19…
Sur la Junior Cup, ça a hyper bien commencé pour moi avec un podium puis quelques quatrièmes places ! Par rapport à mon expérience de la Junior Cup de l’hiver d’avant, je ne m’attendais pas forcément à faire de telles performances. C’était donc super bon à prendre et montre que j’ai progressé entre les deux saisons.
- Cette troisième place décrochée à Pokljuka (Slovénie) vous a-t-elle libérée ?
J’ai surtout vu que j’avais le niveau par rapport aux filles venues des autres nations, face à qui je n’avais pas l’habitude de concourir. Avant cette étape, je ne savais pas trop où me situer, donc cela m’a permis de me rendre compte que je pouvais jouer devant, ce qui fait plaisir.
- Sur la suite de l’hiver, vous vous qualifiez pour les championnats du monde jeunes d’où vous ramenez trois médailles…
Cette compétition, c’était mes premiers Mondiaux ! Il y avait une super ambiance, c’était une superbe expérience. Il y avait un petit peu de pression parce qu’on a toujours envie de réussir. J’ai tout donné et j’en reviens avec trois médailles. Je suis super contente !
- Avec un peu recul, comment prenez-vous les trois podiums décrochés à Otepää (Estonie) ?
C’est incroyable ! En arrivant sur les Mondiaux, je ne m’attendais pas à autant de médailles. Cela fait vraiment plaisir, parce qu’on passe beaucoup d’heures à l’entraînement. Quand cela peut se concrétiser, c’est top ! Forcément, il y a une petite déception sur le relais féminin, qui n’est vraiment pas passé loin du podium… Mais l’équipe a tout donné.
- Vous avez remporté le classement général de la coupe de France U19 pour la deuxième année de suite. Quelle importance accordez-vous à cela ?
C’est bien, mais ce n’était pas l’objectif de la saison à la différence des courses internationales. Cela vient en second plan, mais c’est super cool d’autant que c’était ma dernière année U19. L’hiver prochain, je passe officiellement chez les juniors, en U22, avec de nouveau des belles opportunités.
- Lorsque les grandes étaient présentes sur les manches de la coupe de France, on vous a vu plusieurs fois vous mêler à la bagarre avec elles…
J’ai effectivement pu jouer devant, cet hiver, avec les U22. Je me dis que c’est de bon augure pour la saison prochaine quand je serai vraiment juniors. Cela met en confiance et me montre que j’ai le niveau !
- On vous présente souvent comme la relève du biathlon féminin français, que vous êtes prometteuse et que vous pourriez faire de grandes choses dans le futur. Comment le vivez-vous ?
C’est sûr que ça fait plaisir ! Après, j’essaye de faire mon truc sans trop écouter ce qu’il se dit sur moi. Je vais tout mettre en place pour faire de belles performances et je verrais bien où cela me mène.
- Tout au long de la saison, vous avez impressionné par votre vitesse de déplacement sur les skis. Qu’est-ce qui fait votre force dans ce secteur ?
C’est vrai que c’est allé super vite toute la saison sur les skis. Cela me donne une petite marge d’erreur pour le tir ! Je pense que ma gestion de course est un point fort. J’ai essayé de travailler dessus, cette saison, pour avoir un effort linéaire, sans partir trop fort pour ensuite craquer. Sur la technique, je suis pas mal en fréquence et dynamique. Dans les bosses, j’arrive à bien mettre tout cela en place. Forcément, c’est un plus… même si j’ai encore des points à travailler pour la suite.
- Il y a deux ans, vous nous confiez vouloir gagner en régularité au tir debout. Où en êtes-vous sur ce point-là ?
Cette année, je pense que mon tir était moins irrégulier qu’il y a deux ans. J’ai réussi à travailler sur ma stabilité derrière la carabine. Avec le temps et la répétition des courses et des tirs, forcément que j’arrive à mettre en place des petites choses qui permettent d’améliorer mon debout.
- Avez-vous des idoles, des exemples à suivre dans le monde du biathlon ?
Johannes Thingnes Boe est forcément un exemple ! Les Françaises, aussi, ont fait des trucs de ouf (sic) cette année, donc cela donne envie de les suivre. Voir aussi ce que fait Anaëlle Bondoux, avec qui j’ai couru l’année dernière, c’est inspirant. Elle est très forte sur les skis et a gagné deux fois en IBU Cup.
- Quelle est la prochaine étape pour vous ?
Les IBU Cup, cela donne envie d’y aller ! Après, si je reste sur la Junior Cup l’hiver prochain et que je continue d’y prendre de l’expérience, ce sera déjà une bonne chose. Si j’ai plus tard l’opportunité de monter en IBU Cup, ce serait vraiment bien.
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RICHARD BIANCONI
28/03/2024 à 13 h 23 min
Les filles sont rarement prétentieuses, Galmace-Paulin n’a pas de soucis à se faire, l’hiver prochain elle rejoindra Bondoux sur IBU Cup, c’est évident aux vues de ses résultats de l’année ; je suis convaincu qu’elle sera souvent sur le podium.