BIATHLON – Si Laura Dahlmeier et Gabriela Koukalova ont dominé la saison de coupe du monde, les Françaises ont brillé par leur densité, leur homogénéité et leur état d’esprit rafraîchissant.
Si Martin Fourcade a dominé la saison, Laura Dahlmeier a écrasé les championnats du monde de Hochfilzen. L’Allemande est revenue d’Autriche avec un bel excédent de bagages : six médailles dont cinq en or ! Quintuple championne du monde, la jeune Germanique a fait encore plus fort que Marie Dorin-Habert l’an passé qui avait également glané six médailles mais pas autant du plus beau métal !
Lauréate du globe de cristal pour la première fois, Dahlmeier s’impose avec un crédit de 122 points sur Gabriela Koukalova et 240 d’avance sur Kaisa Makaraïnen.
Défaite de son précieux globe, la Tchèque est l’autre grande dame de l’hiver. Championne du monde du sprint, Koukalova a réussi à chiper deux globes à l’Allemande dans la toute dernière ligne droite : ceux du sprint et de la mass-start, en profitant d’une défaillance de son adversaire directe à Oslo lors du week-end de clôture…
Derrière ce trio de grandes dames de la discipline pointe Marie Dorin-Habert, la plus régulière d’une équipe de France aux multiples talents et personnalités qui aura ravi ses supporters toute cette saison.
La Française, malgré une fin de saison compliquée pour elle, prend place dans un top 5 à belle allure, juste devant l’Italienne Dorothea Wierer qui n’aura pas été aussi tranchante sur le pas de tir que l’an passé… Marie Dorin-Habert a d’abord commencé la saison avec une victoire sur le relais mixte d’Ostersund (avec Martin Fourcade) avant d’enchaîner de nombreux podiums tout au long de l’hiver dont deux victoires à Ostersund (sprint) et Oberhof (poursuite). Si elle a étincelé sur la piste, faisant souvent jeu égal avec Makaraïnen, Marie a un peu pêché au tir malgré un honorable 85% de réussite. La jeune maman a aussi une nouvelle vie à gérer et supporte mal la pression médiatique sur les grands événements, comme à Hochfilzen où elle était très attendue… Voilà peut-être un axe de travail pour elle cet été.
Justine Braisaz et Anaïs Chevalier figurent respectivement au 6e et 7e places avec 706 et 669 points.
La première aura connu deux saisons en une ! D’abord un début d’hiver flamboyant marqué par un top 5 à Ostersund et son premier podium à Pokljuka… Ensuite, ce fut un poil plus irrégulier avant de retrouver des couleurs aux mondiaux (5e de la poursuite, médaillée d’argent en relais) et surtout à Oslo où elle a enchaîné deux podiums. A seulement 20 ans, le potentiel de Justine Braisaz suscite beaucoup d’intérêt. Quand elle tire relâchée, elle sait que sa vitesse de ski parmi l’élite mondiale, lui permet de jouer devant. Elle aura énormément progressé cet hiver.
Elle aussi a passé un cap cette saison : meilleure tireuse du collectif français, Anaïs Chevalier a vécu une superbe période. Le déclic ? Sa 2e place puis sa victoire lors du sprint / poursuite de Pokljuka qui lui ont fait prendre conscience de ses possibilités de jouer au plus haut niveau avec les meilleures. De nouveau sur la boîte à Antholz puis médaillée de bronze sur le sprint, la biatlhète de Villard-de-Lans a terminé la saison comme elle pouvait après avoir disputé toutes les courses de l’hiver… L’équipe de France s’est découvert un pur talent.
Des hauts et des bas, Anaïs Bescond en aura connu cet hiver. Finalement bien placée dans le top 15 mondial (14e à 501 points), la Morberande avait elle aussi commencé l’hiver très fort avec un podium sur l’individuel d’Ostersund puis… un virus mafaisant est passé par là et sa blessure au pied s’est rappelée à son (mauvais) souvenir. Membre solide du relais dames, Anaïs Bescond a retrouvé le podium individuel à Pyeongchang avant d’y remonter lors du sprint d’Oslo. Une belle fin de saison qui l’aidera dans sa préparation estivale…
Enfin, pour terminer ce passage en revue d’une équipe fraîche et performante tous les week-end ou presque, saluons la performance d’ensemble de Célia Aymonier. Pour sa deuxième année sur le circuit international, la biatlhète des Fourgs figure aux portes du top 20 mondial (21e à 427 points devant par exemple une Darya Domracheva de retour après sa maternité). Pas de podium individuel pour la Jurassienne mais elle n’est pas passé loin à plusieurs reprises (7e à Kontiolahti, 9e à Hochfilzen et Pokljuka…) L’ancienne fondeuse a pour elle une impressionnante vitesse de déplacement et quand les balles iront toucher la cible, elle pourra jouer devant. Un peu sur le même profil que Justine Braisaz, la réussite est proche et se jouera sur des détails l’hiver prochain…
A noter également que Julia Simon est montée deux fois en coupe du monde à Ruhpolding et Oslo. Elle est 77e mondiale avec 28 points. Enora Latuillière, rookie de la coupe du monde 2014-15, a retrouvé le circuit ce dernier week-end et marqué 19 points (90e).
Photo : IBU et Agence Zoom –