Au terme d’une course menée de main de maître, Marit Bjoergen a décroché l’or olympique devant la suédoise Charlotte Kalla et sa compatriote Heidi Weng. A 33 ans, elle obtient sa 4ème médaille d’or olympique.
Irrémédiable. Négociant parfaitement l’avant dernier virage dans le sillage de la Suédoise Charlotte Kalla, Marit Bjoergen a fini par avaler sa rivale. A l’aspiration, la Norvégienne s’est décalée et ne s’est échappée sans se retourner. L’irrésistible envol de la reine du ski de fond mondial. A 33 ans et dans un dernier effort, elle est venue couper la ligne en tête, décrochant ainsi son 4e titre olympique et conservant une couronne qu’elle avait coiffée 4 ans plus tôt à Vancouver.
Il faut dire que Marit Bjoergen avait prévenu et savait quoi faire pour parvenir à ce résultat. « Je devrai être au sommet de ma forme, avec de bons skis, pour connaître une bonne journée », avançait avant la course la championne olympique en titre du skiathlon. Et visiblement, cette dernière était dans un bon jour. Refusant de subir les événements, la fondeuse de Trondheim a pris les commandes de la course et imposé un tempo élevé dès les premiers mètres de la course. Un rythme qui allait rapidement faire des dégâts. Après 5 km d’effort en classique, elle n’était plus que six à suivre Bjoergen : ses deux coéquipières Therese Johaug et Heidi Weng, la polonaise Justyna Kowalczyk, les Finlandaises Aino-Kaisa Saarinen et Kerttu Niskanen et la suédoise Charlotte Kalla.
Un petit groupe qui allait se délester de 2 unités au moment du changement de ski entre les portions classique et libre. En effet, si Niskanen s’est logiquement fait décrocher, la surprise est venue de Kowalczyk. La Polonaise cafouillait son arrivée sur l’aire intermédiaire et chutait. Un petit incident aux lourdes conséquences puisqu’elle ne reverrait pas ses ex-partenaire d’échappée.
Devant, on n’a pas attendu la malheureuse Kowalczyk, au contraire. A trois, les Norvégiennes imposaient la cadence faisant souffrir Kalla et Saarinen. Si cette dernière tentait une petite incursion en tête après 30 minutes de course, comme pour tenter de calmer le jeu, les choses n’allaient se décanter qu’à l’amorce du dernier kilomètre. Ayant pratiquement fait l’impasse sur la coupe du monde, Charlotte Kalla tentait sa chance et profitait d’un moment de relâchement des norvégiennes pour porter son attaque. Seule Marit Bjoergen parvenait à répondre. La suite appartient à l’histoire, la Norvégienne se callait dans les skis de la fondeuse d’Ostersund avant de la déposer et de filer vers le titre olympique, le premier distribué en ski de fond à Sochi. Derrière, kalla se contentait de l’argent quand la jeune Heidi Weng (22 ans) réglait le sprint pour se parer de bronze juste devant la leader de la coupe du monde Therese Johaug.
Aurore Jean dans le Top 20
Loin de cette bataille pour le podium, les Françaises ont eu bien du mal à exister. Rapidement lâchées par les meilleures mondiales, Aurore Jean et Célia Aymonier ont fait la course de concert ou presque. Leader française de la discipline, la Rousselande a confirmé son statut. Pointée à la 19e place à la mi-course, elle a maintenu sa position par la suite faute de mieux. Un résultat final qui la laisse un peu sur sa faim. « Je suis déçue, lâchait-elle à l’issue de la course, C’était un parcours très dur avec une neige difficile sur la fin » Abattue mais pas résignée, Aurore Jean n’oublie pas que son objectif n’est pas là et a donné rendez-vous pour le sprint lundi. Une épreuve dont elle avait pris la 2e place l’an dernier en coupe du monde sur cette même piste de Sochi.
De son côté, la jeune Célia Aymonier (22 ans) a pris une encourageante 21e place, se permettant même de devancer sa compatriote Coraline Hugue (22e). Plus de déception, en revanche, pour Anouk Faivre-Picon qui échoue à la 38e place du classement à plus de 3 minutes de Marit Bjoergen.
Le classement
Photos : Christophe Pallot/Agence Zoom