C’est le skieur suisse que l’on voit le plus en France, qui force l’admiration de toutes ces dames et fait le plaisir de ses coéquipiers avec son accent et ses expressions du Valais. Candide Pralong, membre du team Jobstation-Rossignol et de l’équipe de Suisse, a notamment remporté la FIS Worldloppet Cup et participé aux Jeux olympiques de Pyeongchang. L’homme qui dit de lui « j’ai fait plein de conneries, et j’en fais toujours, mais ça m’a beaucoup appris » est pris dans La Maille du filet pour un tour d’horizon typiquement suisse, et avec humour !
Je suis en grosse colère oui ! Je suis très fier de ma région et de mon canton, mais ces votations m’ont mis un coup de froid. Ça donne presque envie de renier mes origines et devenir français parce que eux, ils ont eu les JO à Paris.
Sûrement pour mon taux de masse grasse. Mon secret, c’est de marner plus pour pouvoir manger plus, et de manger plus pour marner plus. C’est un cercle vicieux.
(Avec un sourire en coin) C’est pas très affectif, non ? Une partie des Suisses sont anti-français. J’en fais partie mais qu’à moitié (rires). En réalité, c’est plus pour charrier les gens. Pourquoi ? Je ne sais pas d’où ça vient, mais c’est plus pour rigoler que pour être méchant.
Je déteste leur retard à l’entraînement ! Aussi leur manque de sérieux parfois à l’entraînement. Même si à moi, ça me fait du bien. C’est souvent un peu trop « olé-olé » pour quelqu’un de suisse qui est assez carré, ça désorganise un peu la journée.
(Il réfléchit) De faire attention sur des budgets. En Suisse, on ne fait pas trop attention à l’argent qu’on utilise pour la nourriture par exemple. Au début je me suis un petit peu énervé en stage avec le Team, mais maintenant, même chez moi, mes parents me disent : « non n’achète pas des pâtes bon marché, achète des normales ». Je trouvais ça ridicule au début, mais si on peut économiser là-dessus, en fait c’est pas mal !
(Fou rire) Je me suis renseigné au début de savoir comment cela se passait de recevoir un salaire français, mais tout le monde me répondait « Alors ça, je ne connais pas ! ». Ça se passe plutôt dans l’autre sens, mais comme je ne suis pas salarié en Suisse, je suis tout content d’être salarié français.
Non ça c’est un « pli » que Fes français ont et que je suis content de ne pas avoir (rires). Je ne pense pas que c’est comme ça qu’on avance, mais c’est drôle que les Français fassent toujours la grève, ça met un peu de piment dans nos discussions.
Il y a pas mal de choses qui sont différentes, et j’essaie de m’adapter. Mais parfois, cela crée des quiproquos. Je commence à compter en français avec des « soixante-quinze » et « quatre-vingt dix-huit ». Mais des fois, je prends le pli de parler comme ça en Suisse, et là on me regarde vraiment bizarre. J’entends « Est-ce que tu deviens frouze ou bien ? »
Mes collègues du team n’ont pas peur de me faire remarquer que je parle différemment. Mais, au final, j’apprends pas mal de choses sur leur culture et c’est sympa.
(Longue réflexion) Oui, je pense que ça reflète pas mal ma personnalité. Souvent, on me dit que quand je sors de la Suisse, je suis un autre personnage. Je suis certainement un peu moins candide quand je ne suis pas en Suisse, mais au final je ne reste pas un cancre pour autant.
En plus d’être Suisse et neutre, je suis Candide ! En France, je ne prends pas de décisions (rires).
À l’entraînement je pense. Dans la vie de tous les jours, il n’y a pas vraiment de différences. Pour moi, dans la vie, l’entraînement, c’est la chose sérieuse, mais pour les Français de mon team, des fois c’est plus la rigolade.
Beauf ! (Fou rire) Pour moi, c’était « beau frère », mais j’ai bien compris maintenant que ça voulait dire autre chose.
Je pense à toutes les autres expressions françaises !
Ski de fond | Delphine Claudel : «Être à 10 secondes du top 10 me permet d’espérer»
Planète Blanche #16 : Daviet commence l’hiver par une 5e place
Copyright © Editions du Jura - Nordic Magazine, le site référence du nordique