Ski de fond : Antoine Collomb-Patton et Loïc Cros dans la légende
Sur les pistes de la station turque d’Erzurum, les fondeurs sourds tricolores Antoine Collomb-Patton et Loïc Cros ont réalisé une magnifique performance ce samedi matin dans le cadre des Deaflympics. Lors du sprint par équipes classique, ils ont tout simplement décroché la troisième place synonyme de médaille de bronze.
Une breloque historique pour le ski de fond sourd français puisqu’il s’agit de la toute première en vingt éditions de la compétition. Au bout de cette magnifique journée, Antoine Collomb-Patton et Loïc Cros racontent leur course à Nordic Magazine.
Loïc Cros, premier relayeur
« Quand j’ai entamé la course, je me sentais bien, mais pas assez explosif par rapport à la Chine et au Kazakhstan, nos adversaires directs pour le podium. Seulement, la Chine a chuté au premier virage. Avec le Kazakhstan, j’ai pu éviter de justesse cette chute grâce au Sud-Coréen qui m’a bien rattrapé… avant de rapidement lâcher. Devant, l’Ukraine file tout droit vers la victoire avec aisance et, moi, je reste avec le Kazakhstan tandis que la Chine nous rattrape vite. Le premier tour se termine donc comme cela. »
« Ensuite, sur le relais d’Antoine [Collomb-Patton], la Chine s’en va vers la deuxième place et on reste avec le Kazakhstan. Sur mon deuxième tour, j’ai commencé à mettre plus de tempo parce que je ne voulais pas que le Kazakhstan reste avec nous. J’ai réussi à distancer un peu mon adversaire puis Antoine [Collomb-Patton] a creusé l’écart. Le dernier tour était difficile mentalement, je n’avais plus de jus dans les jambes et les chutes de neige s’intensifiaient. Avec nos farts qui collent, il ne fallait surtout pas tomber ! »
« Obtenir ce podium est historique et c’est super car on a su se remobiliser après l’échec du jeudi de la mass-start skate. Surtout, il s’agit du premier podium de l’histoire du ski de fond sourd français aux Deaflympics après la reformation de l’équipe en 1991. C’est énorme et c’est une grosse fierté de marquer l’histoire, de faire partie des médaillés et, aussi, de rejoindre les plus de 200 médaillés tricolores aux Deaflympics depuis 1924. »
« Obtenir ce podium représente beaucoup pour moi. J’ai repris le ski de fond depuis 2016 et, là, je découvrais donc les Deaflympics. J’ai eu des hauts et des bas pendant la compétition. C’était dur et épuisant mentalement parce qu’on est seuls et qu’on s’entraîne seuls à 90 % du temps. On dépense notre propre argent à 95 % du temps, donc c’est quelque chose de pouvoir rapporter cette médaille ! »
Antoine Collomb-Patton, deuxième relayeur
« Après mon premier tour, Loïc [Cros] me passe la main avec les Chinois et les Kazakhs, soit en bonne position sachant que notre stratégie de course était de tout donner sur nos premiers relais pour fatiguer les Kazakhs. Cela a marché car ils ont perdu du terrain en leur mettant la pression ! Faire trois tours chacun, c’était quand même dur, surtout qu’on a eu de la neige qui est tombée pendant la course et la glisse a été modifiée en plein compétition ! »
« Ce podium est fabuleux car on entre dans l’histoire des Deaflympics en devenant les premiers à ramener une médaille en ski de fond pour la France. Je n’ai pas les mots ! Cette médaille récompense le travail effectué depuis quatre ans que je fais partie des équipes de France handisports. Je voudrais remercier le staff, surtout Vincent Duchêne, qui nous a accompagné depuis le début et Victor Dieuzy, qui a été notre technicien aux Deaflympics. C’est une grande fierté de partager cette médaille avec lui ! »
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