Ce n’était pas Albertville et sa saveur savoyarde. Ce n’était pas Lillehammer et sa magie scandinave. Mais fera-t-on un jour aussi beau, aussi sincère, aussi olympique que cette quinzaine scandinave ?
Ce n’était pas Nagano entre soleil, neige et pluie ou Salt Lake City engoncé dans sa peur du terrorisme. Ce n’était pas non plus Turin et son gentil bordel ou Vancouver et son enthousiasme canadien.
C’était Sochi et c’était bien…
Les Jeux Olympiques les plus chers de l’histoire sont terminés. Chaque fois que l’on sort de la bulle olympique pour entrer à nouveau dans la vraie vie, les images s’entrechoquent. Elles se dilueront, peu à peu, pour dans quelques semaines, passer au tamis de notre inconscient, n’en garder à jamais que les instants futiles ou importants.
On nous avait prédit le pire. Des Jeux mal conçus, à peine achevés et ultra sécurisés. Nous avons vécu une quinzaine sereine, techniquement parfaite, où l’athlète était roi et les rouages bien huilés. Il y aura manqué un petit supplément d’âme, un peu de ferveur sur certains sites et dans les rues pour que la fête soit totale.
Il y avait deux Jeux en un. Ceux de neige, dont l’intensité baissait d’un cran une fois le dernier participant arrivé, et ceux de glace, plus chaleureux.
Sochi a réussi sa mission comme un pied de nez à ses détracteurs. Le Comité internationale olympique a confié l’organisation à la Russie et le pays organisateur a « livré » l’événement. Les autres questions restent posées, politiques, économiques et stratégiques. Fallait-il confier les Jeux à la Russie ? L ‘organisation des Jeux d’hiver nécessite-t-elle une telle débauche de moyens ? Et, surtout, quel est l’avenir des installations sportives sorties de terre pour la quinzaine ? Cette notion d’héritage, capitale dans l’approche de tout événement sportif, est en suspens, avec un mauvais exemple récent, Turin dont la plupart des sites de montagne est à l’abandon.
Une nouvelle Olympiade s’ouvre ce soir. Quatre ans pour prendre la direction de Pyeong Chang et de la Corée du Sud déjà en ordre de marche, nous dit-on. Ce seront d’autres Jeux, asiatiques, certainement irréprochables et technologiques.
En espérant, un jour prochain un retour aux racines des Jeux d’hiver. La candidature d’Oslo est d’ailleurs la meilleure des nouvelles. Fermons les yeux… Nous sommes en 2022… A Holmenkhollen, la flamme embrase la vasque.
Photo : Yves Perret/YPM
