RUBRIQUES – Chaque jeudi, le skieur de fond Clément Mailler pose les skis pour sortir sa plume aiguisée. Aujourd’hui, il revient sur le tournoi de Rolland Garros.
Rolland Garros
Vous n’aviez qu’à allumer la télé pour le savoir, et si vous ne l’avez pas vu, c’est trop tard. Rolland Garros n’a pas cassé des briques, mais l’ocre était bien présent sur nos fonds de postes. Si vous en avez marre, préparez-vous à avoir encore quelques rollands.
Les internationaux de France font de Juin la seule période où les étudiants suivent les courts, mais pas les bons, ce qui a le don d’arracher les cheveux de leurs profs tellement ils sont Agassi. Si ces derniers avaient des tennis, ils mettraient de bons coups de derrière.
Comme des cours d’eau, les bacheliers suivent leurs cours sans sortir de leur lit.
La jeunesse tennistique veut toujours plus d’oseille
À porte d’Auteuil, c’est le seul endroit où l’on peut trouver des jeunes actifs des quatre coins de la terre. Des jeunes qui gagnent bien, car je ne vous parle pas des ramasseurs à deux balles, mais des vrais acteurs qui jouent plus que Santoro.
La jeunesse tennistique veut toujours plus d’oseille, elle a faim, et ne se sert pas à la cuillère. Car on sert sur plus qu’un set, on n’est pas au tennis de table. Tellement que ça dure toujours plus longtemps et reprend un deuxième service.
Rolland Garros, c’est aussi le défilé sur le terrain de nombreux politiques, qui ne sont pas spécialistes des coups droits, mais plutôt des revers et des jeux à contre pied. Un talent qui les placent en favoris pour la Coupe des Vices.
Il faut dire qu’ils ne se fatiguent jamais de leur double jeu, et tirent sans arrêt sur la corde. Contrairement aux tennismen, ils se roulent dans la boue, la terre ou le gazon sans jamais être lessivés.
Nos champions manquent d’éclairs de génie
En France par contre, on manque de ces champions. Quand nos engagés n’ont pas bâché pendant un orage, ils manquent d’éclairs de génie. Ce qui n’est pourtant pas rare sur le court-circuit, avec tous ces joueurs des-un-volts.
Pour les tournois, en France, il n’y a pas que la terre qui est battue.
Alors comme chaque année, on a regardé gagner celui qui a plutôt une tête de vainqueur atypique qu’une tête de série. Et qui a toujours ce petit sourire narquois qui semble vouloir dire « kiss my ace ».
Du côté du suspens par contre, rien, que dal, nadal, personne sur terre ne peut le battre. Même pas la nouvelle star Nishikori, qui avait réussi à faire le trou au Thaï break.