SKI DE FOND – La toute récente championne de France de sprint Marika Godin annonce sa fin de carrière. A seulement 23 ans ! Une façon de dénoncer le climat malsain du ski de fond féminin en France.
Une athlète de plus fêtera son jubilé ce week-end aux championnats de France de Méribel. 9 ans après son titre minime décroché sur cette même piste, Marika (Marie-Caroline) Godin mettra en effet un terme à sa jeune carrière de skieuse.
Pourtant championne de France de sprint cette saison, la Jurassienne ne se voit pas d’avenir dans le ski de fond féminin français qu’elle juge malsain. Mais elle part sereine et l’esprit tranquille…
Son message complet paru sur son compte Facebook :
Et voila,
L’heure de la dernière séance, de la dernière séquence est arrivée. Le rideau sur l’écran va tomber et la photo sur le mot fin peut faire rire ou pleurer.
Certains diront qu’il était temps, qu’à 23 ans je suis sur le déclin physique et que la retraite me fera le plus grand bien. D’autres diront que ma pseudo carrière est devant moi et que c’est dommage. Je dirais seulement que c’est mon choix et que je suis très sereine. J’ai grandi et me suis construite avec le ski, ma passion. J’ai eu la chance de vivre des victoires et des défaites, j’ai pleuré, souvent, de déception mais surtout de rire, j’ai voyagé, j’ai fait des rencontres oubliables et surtout inoubliables. Une chose est sûre, je suis restée moi-même du premier jour où j’ai compris que le sport de haut niveau était ma voix à ce jour où j’ai fait le choix de partir vers d’autres horizons.
Aujourd’hui je pense ne plus avoir la motivation nécessaire pour repartir sereinement sur une saison. Je suis une compétitrice, j’avais pour objectif le plus haut niveau mondial et j’ai toujours été sérieuse dans le travail à fournir mais mes échecs à l’international et les perspectives qu’offre le ski de fond féminin en France me confortent dans l’idée que je n’ai plus la patience suffisante qu’exige le haut niveau pour continuer.
En effet le ski de fond féminin français n’est malheureusement plus celui que j’ai trouvé en arrivant et qui me faisait tant rêver. Le climat et la compétition malsaine qui s’installent saison après saison me pèsent beaucoup et je pense pouvoir dire qu’aujourd’hui il est quasi impossible pour les skieuses de ma génération d’avoir encore l’espoir de percer au plus haut niveau.
Je pars avec le regret d’avoir vu mon sport s’éteindre petit à petit et d’avoir ‘’subi’’ ce sort. Je souhaite sincèrement que le dialogue puisse être établi et que des solutions soient trouvées pour permettre aux jeunes filles qui choisissent le haut niveau de s’épanouir quoiqu’il arrive. L’important est de comprendre que tout le monde à une part de responsabilité dans ce problème et que c’est ENSEMBLE qu’un avenir audacieux pourra être envisagé.
Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont aidé à me construire : le ski club de Bois d’Amont, le comité du Massif Jurassien, mes entraineurs, ma famille, mes ami(e)s et tous les autres.
Merci à tous les sponsors qui ont cru en moi : Rossignol, Julbo, One Way, Swix, le Conseil Général du Jura, la commune de Bois d’amont…
Cette aventure était formidable…elle avait commencé à Méribel avec mon premier titre de Championne de France minime en 2007, elle se terminera au même endroit avec des larmes et du champagne.