COMBINÉ NORDIQUE – À peine rentré du Népal, Antoine Gérard se confie à Nordic Magazine à propos de sa saison compliquée.
Le Vosgien Antoine Gérard termine sa saison au 26e rang mondial du classement de la coupe du monde de combiné nordique. Il signe ses meilleures performances pendant les championnats du monde de Seefeld où il a décroché une 6e et 11e position.
- Antoine Gérard, vous êtes le premier Français au classement de la coupe du monde cette saison (26e du général). Que vous inspire cette performance générale ?
Premier Français en soi, je ne m’en occupe pas trop. C’est plutôt la place au général qui m’intéresse que d’être le premier tricolore. Ça fait quand même plaisir d’être le leader de l’équipe de France, mais la saison a été compliquée en général pour le groupe. Donc, ça ne veut pas dire grand-chose non plus au vu des performances.
- Les Mondiaux de Seefeld vous ont réussi, avec une 8e et 11e place, vos meilleurs résultats cette saison. Satisfait ?
Je suis content parce que c’était l’objectif de l’année. J’ai eu une saison compliquée et j’ai réussi à être à mon meilleur niveau au bon moment. C’est la preuve que je suis capable d’être bon dans les grands événements. De toute façon, je sais que j’aime ça et que ça me plait. Je suis content d’avoir aussi élever mon niveau car tout le début a été très compliqué. Il y a eu des belles performances mais ce n’était quand même pas facile. Mon niveau de saut n’était pas à celui du circuit, deux mois avant les Mondiaux. Et j’ai réussi à sortir des sauts et à avoir la forme au bon moment. Jusque-là, pendant les grandes échéances, j’ai toujours eu un peu de mal à être à ma meilleure forme. L’avoir été pendant ces Mondiaux j’en suis très heureux.
- Qu’est-ce qui vous a manqué pour intégrer plus souvent le top 10 lors des compétitions individuelles, alors que vous avez pu vous appuyer sur un temps de ski solide et surtout régulier ?
C’est au tremplin qu’il en a manqué un peu. Parce que dès que j’ai été placé, j’ai tout de suite joué plus devant. Et le problème, c’est que je suis parti beaucoup de fois après les 30 premiers cette saison, donc c’était compliqué de revenir jouer aux avant-postes. À chaque fois que je partais aux alentours du top 20 ou un peu mieux, je me suis retrouvé à jouer le top 10, voire le top 5. Il faudrait que je fasse des sauts comme j’ai su le faire aux Mondiaux mais beaucoup plus régulièrement, pour qu’il y ait plus d’opportunités qui s’ouvrent à moi.
Thibaut/NordicFocus
- Quel est pour vous le plus beau souvenir que vous garderez de cette saison ?
C’est dur à dire. Peut-être le saut des Mondiaux sur l’individuel grand tremplin, m’a fait très chaud au cœur car j’ai eu beaucoup de difficultés tout l’hiver sur le saut. Je n’ai pas eu non plus de moments incroyables cette saison car c’était difficile. Ah si, à part ce saut il y a le dernier week-end à Schonach avec la dernière compétition de Maxime et François. Et, en plus, j’ai fait de belles performances, c’était agréable.
Le saut des Mondiaux sur l’individuel grand tremplin, m’a fait très chaud au cœur.
THIBAUT/NordicFocus
- Cette fin d’hiver, François Braud et Maxime Laheurte ont quitté l’équipe. Quelles incidences auront ces départs sur votre niveau de performance d’après vous ?
Je ne pense pas que ça va changer grand-chose. Ça va être différent à l’entraînement parce que Max et François, c’étaient des gars doués. Ils étaient en quelque sorte des marques, je pouvais me comparer à eux. Je pouvais aussi pas mal partager avec eux sur toute l’expérience qu’ils ont. Mais il y a un bon groupe de jeunes qui arrive. Je pense qu’en travaillant avec eux, il y aura moyen de faire quelque chose de bien aussi.
- Vous devenez par la même occasion le leader d’une équipe de France rajeunie avec Edgar Vallet et Laurent Muhlethaler notamment… Comment prenez-vous ce nouveau statut ?
Leader, je ne sais pas mais je suis le plus ancien et celui avec le plus d’expérience. Ça ne me dérange pas d’avoir ce statut mais c’est étrange de l’avoir à même pas 24 ans. Mais je m’y fais, j’adore partager avec les autres. Je vais apporter mon expérience. J’ai eu la chance, ces trois ou quatre dernières années, d’avoir Maxime, François, Jason [Chappuis Chappuis] et d’autres qui m’ont aidé à apprendre beaucoup. Et il va falloir maintenant que je me débrouille un peu plus tout seul. Ça sera maintenant à moi d’apprendre aux jeunes. Je pourrai aussi m’aider d’eux. Je pense qu’ils ont beaucoup à m’apporter.
Je pense qu’ils ont beaucoup à m’apporter.
- Vous terminez la saison en coupe du monde avec quasiment le même classement général que l’an passé. Quel sera l’objectif l’an prochain ? Qu’allez-vous travailler cet été pour le remplir ?
Je n’ai jamais trop d’objectif précis de classement général. Le but est clairement de garder ce niveau de fond, au minimum, et augmenter celui du saut, pour pouvoir jouer le plus possible devant. Si j’arrive à rejoindre les premiers, mon rang en coupe du monde se verra tout de suite améliorer. Mais ma cible, c’est plutôt de jouer des podiums sur la saison. C’est clair que je n’ai pas envie de me satisfaire d’une 26e place mondiale avec deux top 10 dans la saison comme cette année. J’ai envie de mieux.
- D’un point de vue personnel, vous venez d’effectuer un voyage au Népal. Heureux d’avoir découvert cette contrée lointaine ?
Oui, c’était cool. C’est vraiment une belle découverte, un beau voyage. J’ai l’habitude de voyager avec l’équipe et là, ça fait du bien de voyager autrement. De belles montagnes, un beau pays et ça donne envie de continuer de voyager.
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Putain de trek ? Kyanjin gumpa je suis là ! 3800m ⬆️ J’en veux encore !!!
Photo : Nordic Focus Photo Agency