COMBINE NORDIQUE – Celui qui a été des succès de la bande à Jason Lamy Chappuis jusqu’aux mondiaux de Falun, Etienne Gouy, reprend son poste de chef de l’équipe de France de combiné nordique. Il succède à Fred Baud, démissionnaire.
Le retour après une belle sortie
Il avait quitté l’équipe de France de combiné nordique à la fin d’une exceptionnelle saison 2015, celle là même où Sébastien Lacroix et Jason Lamy Chappuis (avant son retour) en faisaient de même. « J’ai l’impression d’avoir fait le tour du haut-niveau avec la même équipe, le même circuit, les mêmes lieux, expliquait alors Etienne Gouy à Nordic Magazine. J’ai besoin d’un nouveau challenge. Un poste dans mon comité se présentait à moi, l’occasion était belle de tourner la page. »
Etienne Gouy en discussion avec Nicolas Vandel, farteur de l’équipe de France lors des adieux de Sébastien Lacroix et Jason Lamy Chappuis.
Son dernier hiver à la tête des bleus avait d’ailleurs été couronné du titre mondial en team sprint, l’argent pour François Braud ou encore une médaille de bronze en relais. Une sortie par la grande porte en somme.
Opération sauvetage ?
Ce matin, la Fédération française de ski indique sur ses réseaux sociaux qu’Etienne Gouy prend officiellement la succession de Frédéric Baud (démissionnaire six mois après sa nomination) au poste de chef d’équipe de France de combiné nordique. Il sera accompagné d’Alexandre Mougin en charge du saut à ski.
« Il était devenu impossible pour moi de travailler dans ces conditions, sans réel soutien ni confiance. J’ai préféré me retirer », explique Fred Baud à nos confrères de l’Est Républicain.
« On m’a appelé car il y avait un souci dans l’équipe. J’ai vraiment pesé le pour et le contre, et finalement ma passion pour ce sport l’a emporté », explique Etienne Gouy à Nordic Magazine.
Cette nomination intervient au cours d’une première moitié d’hiver très délicate, voire clairement décevante pour les bleus. Outre quelques tops 15 trop rares au vu de leur palmarès respectif, les piliers de l’équipe François Braud, Maxime Laheurte et dans une moindre mesure, Antoine Gérard, aujourd’hui le numéro un français (26e mondial) ou Laurent Muhlethaler qui montre une belle progression, les Français ne sont pas à leur niveau optimal.
Sans parler d’un esprit d’équipe qui a pris un sérieux coup dans l’aile cette saison entre les anciens qui affichent 33 printemps et les plus jeunes…
« J’aimerais redresser la barre humainement »
« J’aimerais redresser la barre d’abord humainement, retrouver un groupe solide avec Maxime Leclerc en charge du ski et Alexandre Mougin pour le saut. Cet esprit et cette cohésion de groupe seront mes priorités », complète l’entraîneur qui sait que rien ne sera simple pour la préparation des championnats du monde à Seefeld.
A Lahti, lors des précédents mondiaux, François Braud avait décroché la seule médaille du clan tricolore et les quatre combinés n’étaient pas loin sur le relais.
« On nous attend au tournant, mais encore une fois, je vais amener mon expérience et ma manière de travailler pour retrouver cette cohésion, les résultats seront ce qu’ils seront. Je m’engage moralement pour cette fin de saison, on reparlera de la suite au printemps. J’ai envie de montrer que le combiné nordique a encore de belles histoires à raconter. »
Pour retrouver cet esprit de corps cher à celui qui connu la génération dorée des Lamy Chappuis et Lacroix, les bleus prendront dès ce vendredi la direction de la Scandinavie pour un stage de préparation qui se terminera par la coupe du monde de Lahti, en Finlande.
Cette nomination en milieu de saison a tout du scénario d’une opération sauvetage un mois juste avant des championnats du monde de Seefeld où il sera possible de sauver, via une breloque individuelle ou collective, une saison bien mal embarquée. Une mission impossible ?
Photo archives : Agence Zoom