COMBINÉ NORDIQUE – Le Norvégien Jens Luraas Oftebro, 19 ans, est la révélation de cet hiver de combiné nordique. En exclusivité pour Nordic Magazine, il a accepté de revenir sur une saison qu’il compare à « une superbe aventure. »
Son visage poupon est le seul élément prouvant que Jens Luraas Oftebro est encore un jeune combiné. Cette année, il a gravi les marches quatre à quatre pour monter sur cinq podiums individuels. Avec ses coéquipiers, il s’est même imposé lors du relais d’Oberstdorf (Allemagne). Pour Nordic Magazine, Jens Luraas Oftebro se confie largement en revenant sur sa saison, sa relation avec Riiber et son titre aux Mondiaux juniors. Enfin, il encense Gaël Blondeau et espère que la France reviendra au sommet du combiné mondial.
- Vous avez explosé au plus haut niveau cet hiver : comment l’avez-vous vécu ?
Cette saison a été, pour moi, une superbe aventure. Cela a très bien commencé à Ruka [où il signe trois troisièmes places de suite, ndlr.]. À partir de là, j’ai à peu près maintenu ma forme et des bons résultats. Pendant l’hiver, j’ai beaucoup appris et emmagasiné d’expérience. Tout cela m’a permis de performer tout au long de l’année.
- Votre niveau en saut à ski s’est considérablement amélioré : qu’avez-vous mis en place pour y parvenir ?
Depuis deux ans que je suis dans l’équipe nationale norvégienne, mon saut à ski s’est considérablement amélioré en effet. Je pense que tout le team a fait un excellent travail sur le tremplin pendant la pré-saison. Nous avons réalisé plusieurs bons stages ensemble et nous avons aussi d’incroyablement bons entraîneurs pour nous guider. Je pense que c’est la principale raison pour laquelle l’équipe norvégienne, moi y compris, a été à un niveau très élevé en saut à ski cette saison.
- Votre progression est également dingue en ski de fond…
Oui ! J’ai également développé mon ski de fond cette année. Mais j’ai le potentiel pour encore mieux skier. Je vieillis [il n’a que 20 ans !, ndlr.] et je pense que mon niveau de ski de fond s’améliorera si je m’entraîne correctement. Je voudrais également remercier mon frère, Einar [cinquième à Ruka en début d’hiver, ndlr.] pour les entraînements que nous faisons tous les jours ensemble. Je pense que c’est un énorme avantage de partager ça avec son frère.
« Réaliser une saison comme celle-là est tout simplement incroyable »
- Excusez-nous d’insister, mais vos progrès ont été stupéfiants cette année : cela vous a-t-il surpris ?
Bien sûr, c’était une saison largement au-dessus de mes attentes ! Je ne pensais pas que je serais plusieurs fois sur le podium et quatrième au classement général de la coupe du monde. Cependant, ma pré-saison s’était bien passée et je me suis ensuite maintenu en bonne forme sans me blesser. Je connaissais mon potentiel en saut à ski mais, après le Grand Prix d’été de Planica [où il réalisa de très bons sauts et même un podium derrière le Français Antoine Gérard et Jarl Magnus Riiber, vainqueur, ndlr.], mes espoirs commençaient à grandir. Réaliser une saison comme celle-là est tout simplement incroyable.
- Comment est l’ambiance au sein de l’équipe norvégienne avec Jarl Magnus Riiber qui domine le combiné nordique mondial ?
Nous avons un bon esprit d’équipe et c’est formidable d’avoir un athlète de très haut niveau comme Jarl dans l’équipe. Nous savons donc ce qu’il faut faire pour être le meilleur… Cela pousse chacun à en faire toujours un peu plus que l’autre !
- Riiber est votre modèle ?
C’est bien sûr un modèle pour moi. Il est vraiment dévoué, intelligent et évolue à un niveau extrêmement élevé ces temps-ci. Jarl est également un bon ami. Cependant, ma plus grande idole reste Petter Northug.
« Il est vraiment important pour le combiné que la France retrouve le niveau qui était le sien lorsque Jason en était le leader »
- Cette année, vous êtes devenu champion du monde juniors à Oberwiesenthal (Allemagne) : c’était important pour vous ?
C’était l’un de mes meilleurs moments cette saison. Cela faisait plusieurs années que je tentais de devenir champion du monde juniors [depuis 2017 disputée à Park City, ndlr.], donc c’était agréable de remplir cet objectif. C’était beaucoup de pression pour moi…
- Que pensez-vous du Français Gaël Blondeau, troisième de cette course après un retour et un finish incroyable ?
J’ai vraiment impressionné par sa performance dans l’épreuve individuelle, mais aussi lors de la compétition par équipes. Je dois admettre que j’ai eu la chair de poule quand je l’ai vu remporter la troisième place et fêter ça avec toute l’équipe de France. Je pense qu’il est vraiment important pour le combiné nordique que la France puisse retrouver le niveau qui était le sien il y a encore quelques années, lorsque Jason [Lamy Chappuis] en était le leader. J’espère, et je pense, que j’aurai des combats à mener contre Gaël à l’avenir.
- Quelle est votre quotidien en ses temps rendus compliqués par la pandémie de coronavirus ?
Je m’entraîne, je mange et je me repose, comme je le fais toujours. Mais, en plus, j’ai enfin le temps de rattraper mon travail scolaire. J’étudie l’ingénierie et les techniques de construction au sein de l’Oslo Metropolitan University.
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Photos : Studio2media | Marko Unger et Nordic Focus.