Laurent Muhlethaler revient sur sa préparation
Rentré d’Allemagne dans la nuit de dimanche à lundi, le combiné jurassien Laurent Muhlethaler, leader de l’équipe de France à tout juste 24 ans, sort d’une difficile période d’entraînement. Terminé le week-end passé par une participation aux très relevés championnats d’Allemagne d’été, ce bloc de travail doit permettre au Prémanonier de performer tout au long de l’hiver olympique à venir.
Pour Nordic Magazine, Laurent Muhlethaler, en repos en ce début de semaine avant d’aller skier à Davos (Suisse) avec son coéquipier Mattéo Baud, s’est posé pour faire le bilan de cette préparation. Entretien.
- Comment vous sentez-vous à quatre semaines du début de la coupe du monde ?
Physiquement, je sens que ça monte pas mal. Toute la période d’automne, on a fait un gros entraînement et ces championnats d’Allemagne marquaient la fin de ce bloc. La semaine dernière, j’ai vraiment eu du mal à terminer les séances. C’était dur de bien travailler. On va maintenant pouvoir souffler un petit peu et ne plus quitter les skis de fond. J’ai trois semaines pour reprendre du jus à 100% et me consacrer sur la performance !
- Était-ce une volonté de forcer sur la charge de travail ces dernières semaines ?
Elle était clairement plus élevée que les années précédentes. C’était une réelle volonté de faire un gros bloc de travail à ce moment de la préparation pour pouvoir tenir toute la saison et mieux encaisser les efforts de l’hiver. J’espère avoir le moins de baisses possible de forme cette saison.
« On a repris le saut sur un élan glacé, ce qui change les repères »Laurent Muhlethaler à Nordic Magazine
- Vous venez de passer dix jours en Allemagne (trois à Klingenthal et sept à Oberhof) : vous avez notamment pu rechausser les skis de fond dans le tunnel d’Oberhof…
Oui, toute la semaine dernière ! Il n’y avait pas de test de matériel au programme, mais le but était seulement de reprendre les sensations et de transvaser le travail effectué sur les ski-roues cet été sur les skis de fond. C’était vraiment bien même si on tournait en rond et que c’était un peu compliqué physiquement pour moi.
- En saut à ski, comment vous sentez-vous ?
Cela a suivi cette courbe de fatigue puisque cela a été un petit peu plus dur ces quinze derniers jours. On a aussi repris sur un élan glacé, ce qui change les repères. Avec la fatigue, c’est un petit peu difficile de s’adapter donc j’ai été un petit moins régulier. Par contre, on a vu que quand c’était l’heure de la compétition, j’arrive à me remobiliser pour briller. Il me manque seulement un petit peu de fraîcheur.
« J’ai été à mon meilleur niveau du moment »Laurent Muhlethaler à Nordic Magazine
- Que change ce retour sur un élan glacé par rapport à l’été ?
Il y a un réel changement dans la position d’élan. L’appui qu’on a sous le pied dans le rayon, où il y a une petite compression, est différent. On a un petit déséquilibre vers l’avant et le mouvement est moins fluide. Il faut donc se réhabituer à bien sentir ce que l’on a sous le pied.
- Lors des championnats d’Allemagne d’été vous terminez quatrième en individuel et sixième lors du sprint par équipes disputé avec Antoine Gérard : quel bilan faites-vous de ces deux courses ?
C’est un bon bilan ! J’ai été à mon meilleur niveau du moment. Sur le tremplin, je pense que j’en laisse un petit peu en individuel avec des mauvaises notes. Ce n’était pas mon meilleur saut de l’été, mais, sur la forme du moment, c’était correct. Dimanche, j’ai fait un beau saut, mais il y a encore moyen d’aller chercher mieux. Sur les skis, par contre, c’était encourageant malgré le manque de fraîcheur.
« C’est toujours spécial de se frotter aux Allemands »Laurent Muhlethaler à Nordic Magazine
- Être à la bagarre tout au long de la course avec les Allemands, parmi les meilleurs combinés du globe, a dû vous rassurer…
C’est sûr ! Je ne suis pas quelqu’un qui me prend trop le chou avec la pression, mais il y avait un peu de tension les jours précédents ces championnats. C’est toujours spécial de se frotter aux Allemands parce que le niveau est là, cela ne trompe pas. Avoir fait les trois quarts de la course dans le groupe de tête avec eux, c’est positif. Mais il ne faut pas s’arrêter là et tout faire pour aller les concurrencer cet hiver en arrivant à aller jusqu’au bout de la poursuite.
- Quelle est la suite de votre programme ?
Avec Mattéo Baud, on va skier trois jours sur le snowfarming de Davos. La semaine prochaine, on repartira en stage avec du tremplin sur glace à Innsbruck et Garmisch-Partenkirchen puis des intensités sur neige à Davos le week-end. Il y aura ensuite une dernière semaine de préparation dans le Jura avant de s’envoler pour la Finlande.
« J’ai hâte de débuter la saison »Laurent Muhlethaler à Nordic Magazine
- Vous devez avoir hâte de lancer cet hiver à Ruka…
J’ai vraiment hâte depuis la mi-octobre, quand on a commencé à faire des intensités, des chronos et des combinés avec le groupe. Cela donne vraiment le goût. Il y a des moments où je voulais vraiment tout de suite commencer la saison, je me suis un petit laissé avoir en ne prenant pas les choses dans le bon ordre. Il faut bien se dire que ce n’est que dans trois semaines et qu’il reste des choses à améliorer même si cela va arriver vite.
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