Combiné nordique : Marco Heinis veut faire mieux l’hiver prochain
Médaillé de bronze de l’épreuve individuelle du Festival olympique de la jeunesse européenne en mars dernier, à Zakopane (Pologne), le combiné Marco Heinis a connu des hauts et bas l’hiver dernier en raison de problèmes physiques. Le jeune homme de 19 ans s’est confié à Nordic Magazine sur sa dernière saison et ses ambitions pour la suite.
- Comment se déroule le début de votre préparation estivale ?
C’est compliqué parce que notre directeur technique est parti [Jérôme Laheurte, NDLR], l’entraîneur du groupe A [Etienne Gouy] aussi. Pour l’instant, on est sans coach. Je ne sais toujours pas qui m’entraîne à vrai dire. J’ai un planning qui tombe chaque semaine pour ma préparation, qui est concocté par Arnaud Durand [un des coachs des A, préparateur physique]. À l’heure actuelle, je m’entraîne tout seul. On a un certain nombre d’heures à faire par semaine. On était déjà censés reprendre le saut, mais sans entraîneur, cela a retardé l’échéance. J’ai aussi préféré travailler pour mettre de l’argent de côté.
- Est-ce que le fait de ne pas avoir d’entraîneur officiellement nommé vous perturbe dans votre préparation ?
Sur le papier, cela ne nous dérange pas vraiment. On a un planning défini, ce sont juste les démarches qui prennent du temps. J’irai sauter à partir de samedi, quand mon contrat de travail sera terminé. Je ne me soucie pas de reprendre plus tard que les autres car si je continue à m’entraîner de chez moi je n’aurais pas tant de retard que cela.
- On vous a vu sur la Transju’trail le week-end dernier. Racontez-nous comment s’est passée votre course…
C’était ma deuxième course de l’été après trois semaines d’entraînement. Je n’y suis pas du tout allé dans le but de gagner, mais seulement pour y prendre du plaisir. Je voulais remettre le dossard et faire 10 kilomètres de course à pied sur les chemins proches de chez moi. J’avais fait les Défis de la Comté il y a trois semaines, c’était vraiment dur.
- Est-ce que c’est quelque chose que vous voudriez refaire dans l’été ?
Oui, et pas qu’en course à pied. J’aimerais bien remettre le dossard de temps en temps pour garder cette habitude du stress de la course, conserver mes routines d’échauffement… c’est important. Je vais aussi en faire en VTT. Tout dépendra après de ce que me proposera mon coach.
- Vous avez connu une dernière saison plutôt correcte, avec quelques bons résultats. Comment analysez-vous ces performances ?
Je n’ai pas eu un été facile. Je suis tombé plusieurs fois malade, ce qui m’a à chaque fois fait rater des cycles de préparation. J’étais donc très fatigué sans trop savoir d’où ça venait. Mes tests cardiaques n’étaient pas très bons, ce qui m’a fait très mal mentalement. Pour ce qui est du sportif, je suis très content de moi sur le saut. Après, sur les skis, c’était très aléatoire. J’ai fait deux ou trois courses vraiment bonnes, mais sur le reste je manquais beaucoup de jus.
- Parmi les résultats satisfaisants, il y a cette médaille de bronze au FOJE. Êtes-vous satisfait de cette breloque ?
Je suis parti premier au moment de débuter la course de ski, je pense que j’avais largement de quoi gagner. Malheureusement, le ski n’a pas suivi, même si j’ai sorti une de mes meilleures courses de l’hiver. J’étais très content de réaliser de bons sauts quand ça comptait. Après, il y a encore beaucoup de travail en ligne de mire. L’été dernier, je n’ai pas du tout eu assez d’heures d’entraînement donc j’espère que cette année je vais pouvoir un peu plus enchaîner.
- Avez-vous trouvé la source du problème ?
J’ai fini par contacter la diététicienne de la fédération pour me suivre. Après avoir fait des analyses, je me suis rendu compte que j’avais été en manque d’énergie pendant tout l’hiver. J’étais donc en sous-énergie alors que je me mettais des entraînements en plus. Maintenant qu’on a trouvé d’où cela venait, on va essayer de régler ça. En revanche, si ça ne vient pas de là il faudra refaire des analyses supplémentaires.
- C’est très bon signe pour l’été prochain…
Je ne repars pas de zéro, parce que j’ai quand même beaucoup appris pendant la saison. Je pense que je me suis vraiment amélioré en saut et sur la partie technique du ski, même si le corps ne suivait pas trop. Je sais que, si je continue comme cela, ça peut beaucoup mieux marcher en terme de résultats par rapport à l’hiver dernier.
- Quels vont être vos objectifs pour la saison qui vient ?
Je mise beaucoup sur cet été pour bien préparer ma saison. Mon objectif principal de l’hiver sera les Mondiaux juniors, car ce seront mes derniers. Sur les deux premières éditions auxquelles j’ai participé, j’ai à chaque fois bien sauté mais le ski n’avait pas suivi. Je veux arriver à faire un combiné complet. Après, j’aimerais m’aligner un peu plus souvent sur le circuit continental, être plus régulier et surtout performant. Et puis si je peux venir à quelques reprises sur la coupe du monde et y inscrire quelques points, ce serait le top.
- Les récentes expériences en coupe du monde sont plutôt encourageantes pour la suite. Que vous manque-t-il pour y être plus souvent selon vous ?
Avant, je n’avais que l’idée de vouloir à tout prix aller en coupe du monde. Maintenant que j’ai vu comment ça se passait, je vois qu’il y a encore beaucoup d’étapes à franchir sur le ski de fond notamment pour réussir à performer. Je parviens à faire de très bons sauts qui me permettent souvent de jouer devant, mais derrière je me fais doubler par trop de monde sur les skis. Ça va être très intéressant comme préparation cet été, car j’espère vraiment arriver en pleine forme physique pour l’hiver.
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