Combiné nordique : premier podium pour Mattéo Baud, toujours sur son nuage
Après avoir réalisé le saut lui permettant de monter sur son premier podium en coupe du monde, le Jurassien Mattéo Baud, 20 ans, s’est jeté dans les bras de Frédéric, son papa ancien combiné venu lui faire la surprise d’assister aux compétitions de Ruka (Finlande). C’est que le paternel le soutien depuis le début de sa carrière. Cet été, quand l’équipe de France n’avait officiellement pas de coach, il avait d’ailleurs emmené le fiston, et Laurent Muhlethaler, en stage à Kandersteg (Suisse).
Pour Nordic Magazine, Mattéo Baud, qui ne réalise pas encore totalement sa performance dominicale, a accepté de revenir sur sa compétition, terminée derrière son idole Jarl Magnus Riiber. Entretien.
- La course de fond, disputée le midi, a été très serrée, ce qui vous a offert cette possibilité de podium après le saut à ski….
Cela a été une course d’attente pendant les deux premiers tours parce que tout le monde était un petit peu dans le dur après deux jours de course dans le froid. Je suis parvenu à rester lucide pendant ce temps-là, en faisant mon ski et en étant bien placé. Les jambes étaient bonnes et, au troisième tour, cela a commencé à accélérer, mais j’étais toujours au contact avec de super skis qui me permettraient de rester au contact. Dans l’ultime boucle, cela a attaqué fort mais j’étais premier en bas de la bosse ! J’ai réussi à suivre le rythme dans la montée et je me disais que c’était super d’en être là avant le bosse du stade. Avec Laurent [Muhlethaler] on fait une belle montée et on passe la ligne à 8 secondes avec le sourire aux lèvres, confiants pour la suite.
- Comment avez-vous abordé le concours de saut à ski alors que vous saviez qu’une grosse performance vous ouvrirez les portes du podium ?
Il y avait beaucoup de stress, de tension et de doute parce que je fais un saut d’essai à 120 mètres seulement… En montant au télésiège, j’ai vu Mario Seidl aller à 147 mètres de deux barres plus bas que les autres. Les conditions étaient hypers aléatoires, j’étais vraiment stressé. Je sais que, plus y a de tension et de stress, et plus je me sens bien, mais de là à faire un saut comme celui-là… Je n’ai pas réfléchi et tout s’est aligné. Je fais un saut monstrueux.
« C’est un moment qui va rester gravé dans ma mémoire »Mattéo Baud à Nordic Magazine
- Est-ce votre plus beau saut de votre carrière en compétition ?
Largement ! Pour l’instant, je n’ai jamais fait un saut aussi pur que celui-là. Je l’ai regardé une fois et, ouais, techniquement, c’est parfait. Rien que de le regarder, cela m’a mis les frissons ! C’est un moment qui va rester gravé dans ma mémoire.
- Juste après votre saut, vous avez exulté dans la raquette : comment vous sentiez-vous ?
C’était comme si j’avais pris un shoot d’adrénaline, j’étais surexcité ! Toute la pression a relâché et j’étais dans cette joie immense d’avoir fait un super saut. J’ai tout de suite pensé que cela allait scorer au classement et que cela allait jouer devant.
« C’est un gros accomplissement »Mattéo Baud à Nordic Magazine
- Pourtant, il restait encore beaucoup de combinés à sauter après vous : racontez-nous l’attente…
C’était interminable ! Jusqu’à Ryota Yamamoto, j’étais dans le doute en me disant que cela n’allait pas le faire. Quand je le vois 0,5 point derrière moi, je me suis dit que cela sentait bon parce qu’il va toujours au fond. Après le saut de Johannes Rydzek [qui lui offrait le podium], cela a été l’exultation, on a tous sauté en l’air. C’était énorme !
- Que représente ce podium, le premier de votre génération ?
Pour l’équipe, cela représente quelque chose de beau parce qu’il prouve que le travail paye. Personnellement, c’est un gros accomplissement. Tout le travail que j’ai fourni ces dernières années, en m’investissant à 200 %, est récompensé. C’est monstrueux, une belle récompense et cela donne envie de continuer.
« Jarl Magnus Riiber est mon idole »Mattéo Baud à Nordic Magazine
- Vous disiez ne pas réaliser quelques minutes avant de monter sur le podium, est-ce maintenant le cas ?
Cela commence gentiment à arriver, mais c’est encore un petit peu flou pour moi.
- Être sur le podium avec Jarl Magnus Riiber, c’était aussi un grand moment pour vous…
C’était un des plus beaux moments de ma vie. Les gars de l’équipe pourront en témoigner, mais je parle souvent de lui [Jarl Magnus Riiber] parce que c’est mon idole. Je suis admiratif de lui et m’en inspire beaucoup. Il représente énormément pour moi et cela m’a vraiment fait quelque chose qu’il me tape dans la main et me prenne dans les bras. Cela m’a fait chaud au cœur.
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