Combiné nordique : « Laurent Muhlethaler est vraiment très costaud au tremplin »
Forte de quatre individualités, les expérimentés Laurent Muhlethaler et Antoine Gérard et les jeunes Mattéo Baud et Gaël Blondeau, l’équipe de France de combiné nordique, portée par les performances du Jurassien, peut nourrir de belles ambitions sur cette édition des championnats du monde disputée à Oberstdorf (Allemagne). Ce vendredi, dès 10h15, les quatre fantastiques du combiné français, seront sur le pont pour disputer le concours de saut à ski du gundersen petit tremplin.
Jérôme Laheurte, patron du combiné nordique à la Fédération française de ski, répond aux questions de Nordic Magazine à quelques heures du début des hostilités.
- Laurent Muhlethaler est le leader de l’équipe de France cet hiver : dans quelle forme est-il ?
La logique voudrait que son niveau de ski soit montant. Suite à sa fracture au bras, il a fait deux, trois mois sans pouvoir faire de ski et d’entraînements sur les bras. On s’attendait à ce que ce soir difficile sur les skis en début de saison mais ce qui est positif c’est son niveau de saut. Il est vraiment très costaud au tremplin, très régulier et, sur les derniers chronos à skis, il était plutôt en forme et avec du jus.
- Cet hiver, à Seefeld (Autriche), il a remporté un concours de saut : vous attendiez-vous à cela ?
On sait que Laurent a beaucoup de qualités au tremplin. Si on regarde les championnats du monde de Lahti 2017, il arrivait déjà à y montrer de très bonnes choses alors qu’il était tout jeune. Ce n’est pas une énorme surprise, il travaille pour. Il a beaucoup bossé à l’automne pour ça avec Antoine [Gérard] et ça paye.
« Antoine Gérard se sent mieux mais seul le dossard dira s’il est bien revenu »Jérôme Laheurte, directeur du combiné nordique à la Fédération française de ski
- Justement, comment va Antoine Gérard, absent à Klingenthal (Allemagne) il y a un mois pour tenter de trouver la source de ses problèmes physiques ?
C’est l’inconnu… Il se sent mieux, il a plus de jus et d’entrain, ce qui est cool. Globalement, cette pause lui a fait du bien mais c’est tout de même l’inconnue parce qu’il a fait trois semaines d’entraînement à faible intensité pour essayer de récupérer. C’est le dossard qui dira s’il est bien revenu.
- Mattéo Baud et Gaël Blondeau, médaillés aux Mondiaux juniors ses deux dernières saisons, vont participer à leurs premiers championnats du monde de seniors : cela va être une belle expérience pour eux…
Ils ont déjà fait toute la saison en coupe du monde donc ils connaissent déjà le niveau et les athlètes. Je pense que, pour eux, ça ne va pas changer d’une coupe du monde traditionnelle parce que c’est à huis clos. L’objectif est de l’aborder comme une compétition normale sans en ajouter et faire ce qu’ils savent faire pour prendre de l’expérience.
« On espère que le niveau de forme de Mattéo Baud s’est maintenu depuis les Mondiaux juniors »Jérôme Laheurte, directeur du combiné nordique à la Fédération française de ski
- Mattéo Baud, fort de son statut de tout récent vice-champion du monde juniors, arrive en Allemagne avec de la confiance…
C’est sûr même si le niveau sera un cran au-dessus. Il a vraiment fait un super combiné à Lahti parce qu’il était derrière le septième du classement général [Johannes Lamparter, ndlr.], ce qui n’est pas rien. Il a pris ses repères au tremplin, il est sur sa lancée. On espère que son niveau de forme s’est maintenu.
- Les courses de ski de fond vont avoir lieu l’après-midi sous des températures élevées : comment gérer cela ?
Ils ont commencé à saler la piste à partir de mercredi soir. On sait qu’à partir de là, ça pourrit quand même bien la neige. On voit que pour les sprints classique de ski de fond [disputés ce jeudi en fin de matinée, ndlr.], la neige est en train de bien pourrir et bien casser les traces. Je ne sais pas ce que ça va donner d’ici deux, trois jours à force de saler comme ça… Il y a pas mal d’incertitude à part savoir que la neige va être bien humide et faire de gros grains, on ne sait pas comment va être le fond.
