Joergen Graabak : l’or dans le relais
Joergen Graabak réalise les meilleurs Jeux olympiques de sa carrière, et même plus : un rêve qu’il pensait inatteignable. Le Norvégien est devenu le meilleur combiné de l’histoire pour des JO. Avec quatre médailles d’or, il dépasse les stars d’hier et d’aujourd’hui : Eric Frenzel, Felix Gottwald et Sammpa Lajunen. L’Allemand, l’Autrichien et le Finlandais avaient été titrés trois fois.
Il peut remercier ses compatriotes, sans qui cet exploit n’aurait jamais été possible. Sur le serpent blanc de Zhangjiakou, au milieu de la nuit, les Scandinaves avaient en effet mal débuté. Espen Bjoernstad s’était fait décrocher dès le premier relais. Mais les deux combinés suivants ont tout donné pour permettre à Joergen Graabak de s’élancer seul, en tête, avec de l’avance. Il n’a revu personne et a pu filer vers la victoire. « C’est génial, bien sûr. Je suis très fier de ça. Je dois dire que je me sens à peu près comme hier et comme il y a trois semaines [il avait gagné à Seefeld, NRLR], mais c’est sûr que c’est une statistique amusante et ça fera un souvenir sympa », a confié à Eurosport le natif du Trøndelag.
De l’argent sur le petit tremplin
Le meilleur fondeur du circuit a commencé sa quinzaine par une médaille d’argent sur le petit tremplin. Comme à son habitude, il ne figurait alors pas parmi les meilleurs sauteurs, à une minute seize du leader Ryota Yamamoto. Mais au terme d’une poursuite en ski de fond, complètement folle, Joergen Graabak était allé franchir la ligne en deuxième position. Impossible pour lui de contrer la pointe de vitesse de Vinzenz Geiger. Il avait fondu en larmes au micro de la NRK : « C’est très très grand. Je suis fier, heureux et touché. Tout à la fois. Je pense à ma femme qui est à un stade avancé de sa grossesse et qui est à la maison. »
L’or sur le grand tremplin
Mardi, il est ensuite venu intégrer le trio des triples champions olympiques. Cette fois, sur le grand tremplin, les chances de médailles semblaient s’envoler. Plus de trente points de retard et 2’06 de débourre sur son compatriote Jarl Magnus Riiber avant la course de fond. Mais en s’élançant sur la piste, le futur papa n’avait jamais perdu espoir. En revenant dans le dernier tour avec un grand groupe, il avait encore offert un final de folie pour s’imposer.« C’est un peu irréel pour être honnête. Je ne m’attendais pas à cela. On a eu un super final et j’ai réussi à franchir la ligne en premier. C’est un grand rêve qui devient réalité », avait déclaré Joergen Graabak à Eurosport.
Déjà deux médailles d’or à Sochi
L’histoire d’amour du Norvégien avec les Jeux olympiques n’a pas été un long fleuve tranquille. Ses début avaient pourtant été glorieux à Sochi. Sur les rives de la Mer Noire, il n’avait pas disputé le petit tremplin, mais avait remis les pendules à l’heure sur le grand tremplin. Avec un saut correct, le sujet d’Harald V s’était placé pour la poursuite. Son talent sur la piste avait parlé. Il s’était imposé devant son compatriote Magnus Moan, première médaille à 23 ans et du plus beau métal. Le par équipes deux jours plus tard ? Pas un problème pour Joergen Graabak qui sprinta pour l’or face à Fabian Riessle. Deux courses, deux titres, impossible de faire mieux
De l’argent à Pyeongchang
Quatre ans plus tard, en Corée du Sud, les résultats, n’avaient pas été au rendez-vous. Envolée la gloire de 2014. 18e et 10e des épreuves individuelles, ses marques sur le tremplin ne lui avaient pas permis d’entrevoir de remontées spectaculaires. Transparent, il avait avoué à la NRK être terriblement déçu alors qu’il avait la forme pour chasser les médailles. C’est alors que le réveil avait sonné lors du saut par équipes. Placés, les Norvégiens pouvaient remonter sur le sommet de l’Olympe, comme en Russie. Joergen Graabak, dernier relayeur, ne put malheureusement pas rattraper le retard accumulé par ses compatriotes. Il s’était consolé avec l’argent en attendant de goûter une nouvelle fois à la douce saveur de l’or sacré.
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