SKI DE FOND – La capitale mondiale du ski de fond sera, ce week-end, La Clusaz. Plus de 400 bénévoles sont au travail pour accueillir plus de 20 000 spectateurs.
Cela a beau devenir une habitude, l’excitation reste la même à La Clusaz. Ces 17 et 18 décembre prochains, la station haut-savoyarde accueillera, pour la huitième fois de son histoire, l’unique étape française de la coupe du monde de ski de fond. Deux cents athlètes de 25 pays différents sont attendus. Alors, après l’annulation de 2014, faute de neige, l’heure est à la mobilisation générale au pied du col des Aravis, où l’on entend organiser une grande fête. Surtout qu’une fois encore, le manteau neigeux est inexistant. Il a donc fallu créer une piste sur le stade des Confins. Aussi, dans la station alpine, s’est-on retroussé les manches. Pour confectionner la piste, la glace recouvrant le lac des Confins a été prélevée pour être « pilée », puis damée. Le stock conservé depuis un an sous de la sciure de bois selon le technique du “snow-farming” également employée à Prémanon, est également entré dans le plan d’action des organisateurs, ainsi que de la production du précieux or blanc aux abords du village.
Ce travail a été récompensé. La FIS a donné son feu vert, mais cela a entraîné des modifications dans les formats de course.
Au programme des deux jours, quatre compétitions : une mass-start 10 et 15 km au lieu d’un skiathlon le samedi et un relais le dimanche (4 x 5 km pour les femmes et 4 x 7,5 km pour les hommes).
Le Suisse Toni Livers attend avec impatience ce week-end en France : « L’altitude nous convient très bien, à nous les fondeurs helvètes. Nous avons souvent obtenu de bons résultats à La Clusaz, car nous nous entraînons tout l’hiver à Davos dans des conditions similaires. »
L’athlète de 33 ans noue d’ailleurs une relation particulière avec la manche hexagonale. « C’est là que j’ai couru ma première coupe du monde à l’étranger en 2004. Je me souviendrai toujours de ce week-end », sourit-il. Il avait participé à l’individuel, puis au relais. « L’équipe de France s’était imposée le dimanche. L’ambiance était incroyable. À la fin de la course, les spectateurs couraient vers la zone d’arrivée. Notre dernier relayeur a dû se frayer un chemin. » Le 19 décembre 2010, lui et ses partenaires Dario Cologna, Remo Fischer et Curdin Perl emmenaient, pour la première fois, le relais suisse sur un podium en coupe du monde. Mieux, ils s’imposaient. « C’était un moment historique pour nous », se souvient-il.
Maurice Manificat compte sur cette ambiance qui règne sur le site des Confins pour gagner en énergie. « Forcément, je suis très excité de courir devant le public français. Et puis La Clusaz, c’est une atmosphère particulière. Beaucoup d’athlètes étrangers prennent énormément de plaisir à venir ici. Tous les gamins des écoles viennent nous voir. Tous ces facteurs poussent à se transcender. »
Les spectateurs français auront l’occasion de voir en vrai leur équipe nationale (à l’exception de Robin Duvillard) qui, la saison dernière, a offert une formidable exposition à la discipline avec ses résultats exceptionnels. « On sent que le sport est en plein essor, dans la foulée du développement du biathlon, relate Stéphane Vittoz. Maurice est le leader de cette belle équipe de France, mais que ce soit sur les épreuves longue distance ou sur le sprint, la France est de plus en plus performante. Nous sentons aussi que des jeunes en U23 sont prêts à prendre le relais. Il y a un gros potentiel. »
400 bénévoles
Pour mettre en place ce grand barnum, près de 400 bénévoles sont mobilisés. « Au sein de cette formidable épopée, l’aventure humaine est la plus importante et la plus émouvante. Toutes ces personnes sont fabuleuses. Car, si on peut croire que cette organisation devient routinière, à chaque nouvelle édition, il y a un nouveau challenge et ils nous aident tous à la mettre en place », complète Stéphane Vittoz.
Chaque jour, 10 000 à 12 000 spectateurs seront attendus dans la station des Alpes. Et malgré la popularité grandissante du ski de fond, l’épreuve de La Clusaz souhaite rester accessible. Les spectateurs n’auront pas besoin d’un ticket pour accéder à la piste. Seule l’entrée aux tribunes sera payante. Une politique qui sera, tout de même, amenée à évoluer au fil des saisons. « Nous organisons des événements qui attirent les meilleurs fondeurs du monde. Cela reste quelque chose d’unique en France, détaille le directeur du club des sports. Le public paie pour aller voir du football, même pour de la troisième division. Alors pourquoi ne pas faire payer ? Cela mettrait un peu de beurre dans les épinards. » Pour Damien Duport, responsable de la communication de La Clusaz, l’événement est une formidable occasion de faire parler de la station. « À travers les directs télévisés diffusés en Allemagne notamment, cela offre une belle visibilité. »