Sélectionné de dernière minute pour les Jeux olympiques de Sochi, le fondeur Cyril Gaillard rentre de Russie avec la 30e place du sprint. Laborieux et consciencieux, le Méaudrais se projette déjà sur la coupe du monde de Lathi où il sera dès ce week-end. Son analyse.
Vous parvenez à vous qualifier tout juste pour les quarts de finale et vous terminez dernier de votre série. Vous dites avoir été spectateur de votre course, comment l’expliquez-vous ?
Je l’explique tout d’abord par un mauvais départ, je n’ai pas réussi à bien me placer avant le premier virage à droite. Ensuite je me suis battu derrière toute la course avec le Finlandais, on se tapait dans les skis. Dans la dernière bosse il m’a bloqué, je suis reparti presque arrêté. A ce niveau et avec ce sprint en particulier, ça ne pardonne pas.
Que vous a-t-il manqué pour vous libérer dans ces Jeux olympiques ?
J’étais libéré lors de ce sprint. Il m’a manqué peut-être un brin de folie pour essayer de prendre un meilleur départ et avoir mes chances. Mais il y a eu un « faux départ » lors de notre quart et le 2e ne pardonne pas.
Après les Jeux, je retiens qu’il y a encore du travail !
Qu’avez-vous pensé des conditions de neige à Sochi qu’on a vu très difficile ?
Il faisait chaud à Sochi mais les organisateurs ont bien géré cela en salant la piste pour les jours de compétition. Les conditions de neige ne m’ont pas gêné.
Vivre un tel événement est une chance et permet de s’étalonner par rapport à la concurrence internationale. Que retenez-vous de cette expérience ?
J’ai eu la chance de m’étalonner toute la saison avec les meilleurs mondiaux. Mais les Jeux c’est particulier j’en garde plein de bons souvenirs. Ce que je retiens c’est qu’il y a encore du travail.
Vous aurez 32 ans à l’heure où la flamme illuminera le ciel de Pyeongchang pour le prochain rendez-vous olympique. Pensez-vous déjà à cette échéance ?
Non je ne pense pas à Pyeongchang, je vais prendre les années comme elles viennent et je verrai bien où je suis dans quatre ans.
Tout faire pour claquer un résultat à Lathi
En janvier, on vous a vu excellent 4e du côté de Szklarska Poreba en Pologne. Ce genre de résultat vous donne-t-il espoir pour la fin de la saison ?
Bien sûr cela donne beaucoup d’espoir, il me reste plus qu’un sprint en Coupe du Monde cette année à Lahti en Finlande. Je vais encore une fois tout faire pour essayer de claquer un gros résultat avant de passer à la fin de la saison et les championnats de France.
Se savoir soutenu par les habitants de Méaudre, cela aide-t-il, même à des milliers de kilomètres ?
Oui, cela m’a aidé et mis une petite pression en plus quand même. La mairie a mis en place un écran géant pour quelques courses dont le sprint. Il y avait du monde, j’ai vu quelques vidéos. Ça fait chaud au cœur de voir pratiquement tout un village derrière moi. J’ai reçu des cartes, des messages… Savoir que des Méaudrais voient mes grands-parents (qui habitent à Méaudre) et disent qu’ils sont fiers de ce que j’ai fait, c’est génial. Tout ça, c’est trop bien et me tombe un peu dessus. Je suis plutôt discret et j’ai seulement fait ce que je fais depuis tout le temps, j’ai fait tout simplement mon sport, j’ai fait ce que j’aime, juste du ski de fond. Je ne sais pas comment remercier tout le monde, peut être via cette interview. Alors MERCI, MERCI à tous pour votre soutien.
Vous êtes le premier fondeur formé au ski-club à participer aux JO. Avez-vous aussi eu le sentiment d’être un ambassadeur ?
Oui je pense que l’on peut dire ça. Avec la relève qui arrive au club il y en aura d’autres, j’en suis sûr. Mais être le premier, ça ne changera jamais et c’est cool.
Le week-end dernier, vous montez sur le podium à Mouthe lors du Nordic Challenge. Est-ce facile de retrouver le circuit national après la parenthèse russe ?
Le retour à la maison après 10 jours d’un truc que vous rêviez depuis tout petit n’est pas de tout repos. Mais le rapide retour à l’entraînement m’a très vite remis dans le bain. Faire le Nordic Challenge de Mouthe a été une très bonne chose, refaire de la distance après beaucoup de sprint m’a fait du bien. De plus la forme était là, donc tout de bon pour la suite.
Le programme des prochaines semaines ?
Le week-end prochain je vais courir ma dernière Coupe du Monde de la saison en Finlande. Ensuite je me rendrai en Suisse avec le Team Grenoble Isère Nordique pour faire le marathon de l’Engadin. Un week-end de tranquille mi-mars et ensuite il y a le championnat de France des clubs. Nous avons une très bonne équipe et je vais tout faire pour arriver en forme pour ce relais qui me tient à coeur. C’est super de pouvoir partager ce week-end avec les plus jeunes du club que je ne vois pratiquement pas de l’année. Puis je finirai la saison par les championnats de France à Prémanon.
Photos : Agence Zoom –