JEUX OLYMPIQUES – Nouveau : durant la quinzaine olympique de Pyeongchang, Nordic Magazine vous propose un rendez-vous quotidien, Vu de Norge spécial JO. Ou quand les Jeux sont vus et décryptés par les médias norvégiens.
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Retour sur… le record norvégien
Ils en parlaient déjà avant les Jeux olympiques : cette année à Pyeongchang, les Norvégiens pourraient bien battre le record du nombre de médailles mais aussi de titres obtenus en une olympiade. Avec 28 médailles dont 11 en or en une semaine, les médias norvégiens et étrangers n’en doutent plus. Le record de Lillehammer 1994 et Sochi 2014 est égalé grâce au bronze de Svendsen hier puis dépassé ce lundi.
Du côté des médailles d’or, la délégation olympique de Salt Lake City en avait ramené 13. Celle de Pyeongchang en est déjà à 11. « Nous avons des équipes solides tant chez les hommes que chez les femmes, affirme le fondeur Didrik Tønseth. A tel point qu’on peut manger du gâteau tous les jours ! »
Tore Øvrebø, chef de la délégation olympique norvégienne, pariait lui sur un total de 30 breloques dont 10 en or. Ses prévisions pourraient s’avérer très vite vraies. « Il nous reste plusieurs épreuves, avoir 13 médailles ou plus serait fantastique et difficile à battre ensuite », commente Martin Johnsrud Sundby. Le skieur alpin Henrik Kristoffersen est lui ravi de voir autant de médailles ramenées en Norvège : « c’est vraiment génial ! » dit-il.
Le site Yahoo, lui, est bien moins content, ce qui amuse beaucoup la chaîne NRK. « Il est temps que quelqu’un se dresse contre la Norvège », titre l’article du site américain. « Quand vous venez à Pyeongchang, vous ne pouvez pas passer à côté de ces trois choses : 1) le sourire des Coréens, 2) les délicieux kimchi et 3) un Norvégien gagnant une de ces foutues médailles, continue le journaliste. Il gagne tout : le ski, le saut, le fond et surtout, ils gagnent au jeu de qui boira le plus d’aquavit pour célébrer tout ça. » Sur un ton humoristique, les Américains lancent un appel à toutes les autres nations pour s’unir contre les tous puissants Norvégiens.
Les intéressés, eux, sont ravis de toutes ces félicitations et ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin.
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Des sauts olympiques !
Ultra favoris, comme lors de l’individuel sur le grand tremplin, les Norvégiens n’auront cette fois-ci pas flanché. Avec quatre sauteurs très en forme, ils remportent la médaille d’or devant l’Allemagne de Wellinger et la Pologne de Stoch pour la première fois de l’histoire du saut norvégien.
Dépassant toujours les 130 m, d’une régularité exemplaire, le quatuor Tande-Stjernen-Forfang-Johansson a volé vers une médaille d’or tant attendue après être passé à côté sur les compétitions individuelles. « C’est tellement génial, réagit Tande. Mais j’avoue avoir été très nerveux. Je n’aime pas être le premier sauteur, on attend longtemps le résultat mais je suis tellement heureux maintenant. »
Robert Johansson, dernier sauteur de l’équipe et désormais triple médaillé à Pyeongchang est tout aussi content de sa performance : « j’ai juste fait confiance à mes capacités et un peu à ma bonne étoile aussi », dit-il en parlant de son deuxième saut.
« Je n’ai même plus de mots », s’émerveille le directeur du saut Clas Brede Bråthen. « C’était notre grand objectif de l’année et on a réussi, c’est une belle réussite », conclut Alexander Stöckl, l’entraîneur de l’équipe, les larmes aux yeux.
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Et ailleurs ?
Journée calme à Pyeongchang avec peu de médailles distribuées. La collecte est donc maigre pour la Norvège. Hormis le saut, les Norvégiens n’étaient engagés que dans le 500 m hommes en patinage de vitesse. Havard Lorentzen réussit tout de même à récolter l’or face aux Coréens et aux Néerlandais : le premier or pour le 500 m en 70 ans ! « Ce fut une belle course du début à la fin », réagit le nouveau champion olympique.
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Hors piste
Plus que le relais, le relais mixte offre un nombre de places très limité. La Norvège a d’ores et déjà fait son choix : Marte Olsbu et Tiril Eckhoff prendront les deux premiers relais et Emil Hegle Svendsen et Johannes Thingnes Bø seront alignés chez les hommes. Un relais composé de quatre médaillés pour tenter d’aller chercher l’or.
« J’avoue être content de passer devant Tarjei et d’avoir eu la dernière place, commente Svendsen au micro de la NRK. Et je pense qu’après avoir pris le bronze, je le mérite. » Du côté des frères Bø, le coup est plus dur, surtout pour Johannes. « J’aurais préféré courir avec Tarjei, même si Emil est un bon athlète, explique-t-il. Mon frère était triste hier en apprenant ça alors bien sûr, je suis déçu pour lui. »
Emil Svendsen a aussitôt rebondi : « Je connais Tarjei depuis 10 ans, nous sommes très proches, nous nous connaissons très bien et je sais qu’il nous souhaitera juste de réussir. Mais je comprends que ce soit dur. »
Tiril Eckhoff, de son côté, est ravie d’avoir Svendsen à ses côtés dans le relais mixte, comptant sur son caractère réfléchi pour, pourquoi pas, assurer une médaille. « Nous ne sommes pas favoris mais oui, nous avons nos chances », conclut Johannes Thingnes Bø.