BIATHLON – Le biathlète du Dauphiné Emilien Jacquelin a découvert et réussi son entrée sur le circuit de la coupe du monde à Östersund ce week-end dernier. Il revient sur l’accueil, l’ambiance et ses résultats très prometteurs.
- Emilien Jacquelin, vous avez découvert ce week-end la coupe du monde à Östersund. Avant de parler des résultats, cette découverte a-t-elle répondu à ce que vous imaginiez ?
C’était un mélange de stress d’appréhension et d’envie qui m’a accompagné durant mon voyage entre Sjusjoen et Ostersund. Il y a la coupe du monde que l’on voit à la télé et la coupe du monde « réelle ». L’idée que je me faisais de la coupe du monde était la bonne. Des courses très intenses, une concurrence rude, et des horaires fixes que ce soit concernant les horaires kiné ou bien médias.
- Avez-senti une différence importante par rapport au circuit de l’IBU cup que vous connaissez bien ?
La première grosse différence ne concerne pas les courses. Il y a plus de public, plus de publicité, des caméras, une zone mixte, des kinés etc… Concernant les courses, tout le monde va vite! Le niveau de chaque compétiteur est relevé ce qui fait que chaque détail peut permettre d’être meilleur et gagner des places. Je dirais que la différence est surtout dans l’homogénéité de l’ensemble des participants. Après IBU CUP ou coupe du monde, ce sont des circuits où il faut être au top pour y performer.
- Comment s’est passé votre accueil au sein de l’équipe de France ?
Très bien ! Je suis arrivé pendant le relais mixte des français j’ai pu donc suivre ça du bord de la piste. J’ai été accueilli par Martin et Brice un des kinés de l’équipe de France. J’ai été en chambré avec Simon Desthieux et Jean-Gui Béatrix. Tout s’est super bien passé ! Je garderai de très bons souvenirs de ma première coupe du monde tant sur les pistes qu’à coté !
Remonter 9 places sur une poursuite comme celle-ci est une satisfaction
- Que vous a apporté le fait de côtoyer Martin Fourcade, Quentin Fillon-Maillet, de voir Justine Braisaz briller chez les dames ? Comment avez-vous vécu cela de l’intérieur ?
Je regarde surtout leur état d’esprit en dehors des courses. Ce sont des gens simples qui ne se prennent pas la tête et je trouve ça formidable d’être tel qu’ils sont avec les résultats qu’ils octroient. Je pense que leur sérénité et leur calme leur permettent d’enchainer des courses de haut niveau sans en rajouter. Chaque membre de l’équipe homme et dame sont performants et sont des tops athlètes pour autant ils sont simples et gentils. Ça peut paraître stupide de dire ca mais je pense que dans d’autres sports certains se prendraient la tête pour moins que ça !
- Sportivement, vous avez réussi une très belle entame avec la 35e place sur l’individuel (19/20), la 37e place sur le sprint (9/10) et une belle remontée lors de la poursuite au 28e rang. Soit trois courses à marquer des points… Quelle analyse faites-vous de vos trois courses ?
Mes 3 courses relève de 3 stades différents de comportement que j’ai eu pendant cette semaine. L’individuel, j’ai été spectateur de la course du matin jusqu’à l’arrivée. A l’échauffement, je passais plus de temps à regarder ce que faisais les autres athlètes que de penser à ma course ! Au final sur les skis je n’étais pas à mon niveau, très difficile de prendre le rythme et un peu sonné. Heureusement je fais le boulot sur le pas de tir ce qui m’a permis de faire mes premiers points en coupe du monde.
Sur le sprint, j’étais encore un peu bridé, des jambes durs, peu de tonicité et de puissance. C’est pourquoi j’ai décidé de partir vite pour essayer de réveiller mon corps. Au final la moitié de ma course fut bonne mais j’explose dans le dernier tour. Mais le principal était fait, une nouvelle fois je rentrais dans les points et j’allais prendre le départ d’une poursuite de coupe du monde!
Du coup le lendemain, le stress généré par les premières courses était redescendu . Dès l’échauffement, j’ai senti que les jambes étaient revenues dans leur état normal. Remonter 9 places sur une poursuite comme celle-ci est une satisfaction car j’ai pu côtoyer certains tours des Tarjei Boe, Rastorgujev ou autre Lucas Hofer. Beaucoup de plaisir et un résultat satisfaisant même si les deux dernières balles debout m’empêche d’aller chercher un top 20.
- Avec un tir aussi solide, de beaux espoirs s’ouvrent à vous… Qu’en fut-il de la forme sur les skis à Östersund ?
Bien sur, le tir fut le point positif du week-end. Commencer par un individuel sur la coupe du monde était très stressant mais c’était aussi un challenge. Je suis très content malgré la piteuse forme sur les skis du jeudi de m’être battu sur l’ensemble des balles ! Même constat sur le sprint et la poursuite où je me suis battu sur chaque balle malgré la pression et les stars internationales autour de moi. Sur les skis je préfère retenir la poursuite où les sensations étaient bonnes et où j’ai pu faire une course je pense à mon niveau.
Beaucoup de choses peuvent se passer en cette année olympique.
- Avez-vous été impressionné par certains biathlètes durant ce week-end ?
J’ai essayé au maximum de rester dans ma bulle ne pas regarder les autres. Au final mis à part les Norvégiens qui réglaient à côté de nous je vous avoue que j’ai pas vu grand monde ! Mais oui, impressionné par OEB, qui était déjà en coupe du monde alors que je n’étais pas né… (en 1995).
- Vous serez également du voyage à Hochfilzen. Impatient de découvrir cette fin de semaine le site des derniers mondiaux ?
Impatient oui ! Hâte de découvrir un nouveau site de course et de courir encore au plus haut niveau !
- De quoi rêvez-vous pour la suite de cette saison olympique ?
Beaucoup de chose peuvent se passer en cette année olympique. Je préfère ne pas rêver et faire ce que j’ai à faire au jour le jour et voir ou cela m’emmènera . Que ce soit en coupe du monde ou en IBU Cup j’ai toujours de quoi progresser et des objectifs qui me tiennent à cœur.
Photo : Nordic Focus et Nordic Magazine