Emil Iversen : « Il n’allait probablement pas très bien, mais il souriait »
Johannes Hoesflot Klæbo et Emil Iversen ne sont pas prêts d’oublier le 50 km qui a clôturé les championnats du monde de ski nordique d’Oberstdorf (Allemagne). Le premier a vécu la pire journée de sa jeune carrière en étant disqualifié après avoir franchi la ligne d’arrivée en première position, le second en remportant sa première médaille d’or par décision du jury.
Quand ce dernier regagna l’hôtel où logeaient les Norvégiens, il s’est directement rendu dans la chambre de son coéquipier déchu de son titre. « J’ai frappé, mais il était dans son bain », raconte Emil Iversen dans un entretien à Dagbladet. Il est alors redescendu dans la salle à manger, où Klæbo est arrivé un peu plus tard.
A ce moment-là, aucun des deux athlètes ne savaient comment l’histoire allait se terminer. Un recours venait d’être lancé par la Norvège.
« Il y avait beaucoup d’émotions », se rappelle le triple médaillé olympique. Un petit groupe se rassembla pour discuter. « Oui, on a versé quelques larmes », confie son coéquipier de Meråker. Pour lui, exprimer collectivement ce qu’ils avaient au fond du cœur avait été réconfortant.
Emil Iversen dit d’ailleurs son admiration pour la façon dont son voisin de Trondheim a fait face à la disqualification, à la défaite, au flot de sentiments qui devaient l’assaillir.
Alors qu’il se souhaitait sans doute six pieds sous terre, il était là, parmi les siens, à applaudir. « Il n’allait probablement pas très bien, mais il souriait et était avec nous quand nous avons pris un verre de vin. Cela a rendu ma soirée bien meilleure », remercie le fondeur qui venait d’être titré à sa place. Puis ce fut au tour de la famille de Klæbo de venir féliciter le vainqueur au cours de cette soirée unique en son genre.
Si Johannes Hoesflot Klæbo faisait bonne figure, bien d’autres sentiments l’habitaient. En fait, il était anéanti.
Récemment, il a rendu publique une vidéo tournée quatre heures à peine après les événements. Face caméra, il apparaissait en plein désarroi, un peu perdu, le visage défait, le discours hésitant. Il admettait avoir pensé à tout envoyer balader et à rentrer chez lui, sans disputer la fin de la saison.
On le sait, Emil Iversen a, lui, pris l’avion pour rentrer en Norvège.
Alexander Bolshunov – le troisième homme du jour – ayant publiquement refusé le sacre de son adversaire (il a gardé sa médaille d’argent à la main), le Scandinave a été la cible, les jours suivants, d’insultes en provenance de la Russie. Ce qu’il a récemment évoqué dans la presse. « On m’a traité à la fois d’asthmatique et de pédophilie », a-t-il précisé à nos confrères de Dagbladet. Il a aussi lu que c’était Harald V, actuel roi de Norvège depuis le 17 janvier 1991, qui avait acheté les courses.
Aujourd’hui, il avoue être toujours « désolé » pour Johannes Hoesflot Klæbo et « énervé » par la façon dont toute cette histoire a été gérée. Son point de vue n’a pas changé quand il se refait le film du sprint final. « C’était un accident », répète-t-il.
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