Pour ses derniers championnats du monde juniors, le Vosgien Emilien Claude, 21 ans, est enfin parvenu à maîtriser l’événement en remportant, ce mardi, une belle médaille d’or lors du sprint d’Obertilliach (Autriche). À quelques heures de la poursuite, le petit dernier de la fratrie de Basse-sur-le-Rupt se confie à Nordic Magazine, tout en sincérité. Entretien.
- Comment vous sentez-vous après ce beau titre de champion du monde juniors du sprint ?
Forcément très bien ! Je suis vraiment content de ce que j’ai fait. J’ai reçu beaucoup de messages et ça me fait énormément plaisir.
- Pouvez-vous dire que vous avez réalisé la course parfaite avec ce 10/10 derrière la carabine et ce très bon temps de ski ?
Quand je passe la ligne, je me dis que ne peux pas mieux faire. Si je suis battu, bravo aux personnes qui l’auront réussi, mais c’est sûr que c’est la course parfaite. Il faut en profiter parce que ça n’arrive pas souvent en biathlon. Je suis vraiment content.
- Durant la course, vous sentiez-vous en contrôle des choses ou cela est-il arrivé petit à petit ?
Depuis l’individuel, c’était compliqué pour moi. J’étais un peu entre les deux mentalement avec beaucoup de pensées parasites et de pression qui venaient et, en même temps, qui s’évacuaient. C’était un peu un combat et, finalement, j’ai réussi à bien dérouler pendant la course. Au pas de tir, je suis vraiment fier de ce que j’ai fait parce que j’ai engagé sans appréhension, sans me poser de questions.
« J’ai une forme qui me permet d’aller jouer tout de devant, c’est top ! »Emilien Claude, champion du monde juniors du sprint
- Avoir réussi une course pleine sur un événement où vous étiez attendu doit être quelque chose dont vous êtes également fier…
C’est sûr que c’est toujours un piège. Ça fait trois ou quatre ans que je viens sur les Mondiaux juniors et que je passe à travers à chaque fois parce que je ne faisais pas les choses comme d’habitude. Cette année, je savais que j’étais capable de réussir, mais c’est toujours compliqué parce qu’il y a de la pression et beaucoup d’enjeux. Je suis content d’être passé au-dessus de tout ça et d’avoir réussi à faire une bonne course de biathlon.
- Après le bronze de l’individuel, vous remportez cette médaille d’or lors du sprint : cet enchaînement de performances prouve que la forme est là…
On a eu un bon mois de février pour se préparer après un mois de janvier qui a été costaud. Je suis content que la forme soit là, ce qui n’a pas toujours été le cas sur les championnats parce qu’on n’avait pas forcément ce temps pour se préparer. J’ai une forme qui me permet d’aller jouer tout de devant, c’est top !
- Vous parlez de cette coupure intervenue après vos débuts en coupe du monde et les championnats d’Europe de Duszniki Zdroj (Pologne) : comment s’est-elle passée ?
Après l’Euro, j’avais vraiment envie de couper parce que, physiquement et mentalement, après un mois de course, c’était compliqué. Ça a vraiment été beaucoup de plaisir de s’entraîner et de se refaire la cerise en prenant le temps de bien faire les choses en France. C’était long mais ça paye. J’espère que ça va continuer.
« J’ai forcément les larmes qui montent… »Emilien Claude, champion du monde juniors du sprint
- Justement, dès ce mercredi après-midi, il y a la poursuite sur laquelle vous allez vous élancer avec un avance de 26 secondes : réaliser le doublé sera l’objectif…
Le but sera bien sûr de refaire une bonne course, mais mon avance n’est pas immense non plus. On sait que ça va vite en biathlon. J’ai déjà fait beaucoup de poursuites en partant en tête et en finissant très loin, ou l’inverse. C’est un avantage, mais tout reste à faire.
- Lors du podium et de La Marseillaise, on vous a vu ému : pouvez-vous nous raconter ce moment ?
Comme dimanche pour l’individuel, il y avait beaucoup d’émotion. Après tout ce qu’on a traversé l’an dernier [le décès de son papa, ndlr.], on y pense tout le temps, tous les jours. Même là, ça fait bizarre d’en parler. J’ai forcément les larmes qui montent.
« Avant le relais, on a une des meilleures équipes sur le papier »Emilien Claude, champion du monde juniors du sprint
- En 2014, votre grand frère Fabien Claude avait remporté le titre mondial juniors de la poursuite à Presque Isle (Etats-Unis) : est-ce quelque chose qui entre en ligne de compte ?
Franchement non, ce n’est pas vraiment un objectif de faire comme Fabien. J’avais déjà eu des titres mondiaux chez les jeunes, ce ne sont pas des choses auxquelles je pense. C’est incomparable. Après, c’est sûr que c’est toujours bien de ramener un titre.
- En septembre, après votre titre de champion de France U22 du sprint décroché à La Féclaz (Savoie), vous expliquiez à Nordic Magazine que, sur cet hiver, il faudrait profiter de la moindre occasion pour briller : en ce début de mois de mars, pouvez-vous dire que vous avez rempli cet objectif ?
Dès la préparation estivale, on a su qu’il n’y aurait pas beaucoup de courses internationales mais qu’il faudrait être là dès qu’il y en aurait. Pour l’instant, je suis content parce que j’ai souvent répondu présent. Pas forcément toujours comme lors de ce sprint, mais c’était un objectif de profiter de faire des courses parce que c’est une saison compliquée.
- En janvier, vous avez découvert la coupe du monde à Oberhof (Allemagne) puis Antholz (Italie). Pour la deuxième semaine de Nove Mesto (République Tchèque), comme Stéphane Bouthiaux l’a annoncé à Nordic Magazine, la sixième place se joue actuellement à Obertilliach : vous êtes donc bien placé pour retourner parmi l’élite…
C’est bien parti, mais je veux vraiment prendre course par course ici, à Obertilliach. Il reste la poursuite et un super relais à disputer. On a une des meilleures équipes sur le papier, donc je vais rester concentrer sur ces championnats jusqu’à samedi avant de me concentrer sur la suite. On verra bien ce que ça va donner…
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