Vainqueur de la Transjutrail 2011, de la CCC 2010, Xavier Thevenard aborde la 6000D dans quinze jours avec confiance. L’objectif pour lui sera de terminer dans le top 3. Pour Nordic magazine, il revient sur sa préparation, dévoile son ambition… et explique en quoi l’esprit trail est si particulier.
Sur le papier, la 6000 D, prévue les 30 et 31 juillet, c’est 60 km et 4000 de D+. Et pour vous, ça représente quoi ?
J’ai toujours eu un peu de mal à évaluer les distances, quand on regarde comme ça 60 km c’est la distance entre Pontarlier et Besançon ça fait pas énorme ! Et au milieu, il faut rajouter l’ascension du Mont Blanc depuis Chamonix. C’est une bonne course de montagne comme je les aime.
Après votre victoire impressionnante sur la Transju’trail en juin, on vous a vu sur quelques épreuves plus courtes. Quel a été le programme des 15 derniers jours et quel sera celui de la quinzaine à venir ?
Fin juin début juillet, j’ai fait un bon bloc de volume sur trois semaines avec la foulée du lac Saint-Point comme petite course de préparation. Ensuite je me suis reposé la semaine suivante pour surcompenser. En ce moment, je fais à nouveau un bloc de volume sur deux semaines, cette semaine comprise et la semaine prochaine une petite intense en début de semaine et du repos avec quelque plats de pâtes et c’est partie pour la 6000D !
Pour en revenir à la 6000D, quel sera votre objectif ?
Un top trois ça serait bien. Pour bien se mettre en confiance avant fin août et la CCC (dont il est le tenant du titre, précision de Nordic mag).
Cette course a la particularité de sillonner à travers les villages de la Plagne mais également à travers tous les étages de la montagne pour finir sur le glacier de Bellecôte à plus de 3 000 m. Comment gérer son effort sur une telle diversité de parcours ?
Oui c’est ça qui est vraiment bien dans le trail c’est la diversité du terrain et des paysages ; on ne s’ennuie jamais en trail. En gros, il y a deux parties sur ce trail : une montée de 30 km avec 4000 m+ et une descente de 30 km avec 4000 m-. Donc forcement sur des distances comme ça avec un dénivelé assez important il ne faudra pas partir trop fort pour en garder sous le pied en fin de parcours. Pour ma part, je vais essayer de tenir la tête jusqu’au glacier de Bellecôte pour ensuite tout lâcher en descente ce qui est plutôt mon point fort.
Le mot “rival” n’existe pas en trail”
Qu’est ce qui peut, selon vous, faire la différence entre des compétiteurs d’un niveau homogène sur une telle épreuve ?
Je pense que sur un parcours comme celui-là, la différence pourra se faire sur la seconde partie, si l’on a une bonne technique en descente. Je pense que des trailers qui prennent des bâtons pour la première partie de course ont aussi un avantage qui peut faire la différence ça permet de soulager les jambes avant 30 km de descente, ce n’est pas y inintéressant.
Quelles seront vos principaux rivaux ? On sait que certains grands champions du trail longue distance seront présents…
Le mot rival en Trail n’existe pas ; en tout cas il ne faut pas essayer de l’introduire dans ce sport nous sommes tous des compétiteurs des passionnés de la montagne et c’est pour ça que nous courons, essayer de se dépasser, trouver ses limites, faire sa course et après nous comparons nos perf à l’arrivée c’est ça l’esprit trail. Je ne sais pas qui sera présent, je verrai bien le jour même. La 6000D cette année est une manche du TTN long, donc forcément il y aura du niveau..
Question logistique, vous serez avec votre Team Asics : quel sera le rôle de votre entourage ? Est-il important ?
Oui c’est toujours intéressant d’avoir un staff technique derrière soi pour les ravitos, les encouragements, pour l’hébergement. Mais nous nous n’avons pas encore vu tout ça en détail. Oui c’est très intéressant cela permet de nous mettre dans des conditions idéales pour l’échéance du lendemain.
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