Federico Pellegrino : « en course, nous verrons qui est le plus fort »
Dimanche soir, Federico Pellegrino et Francesco De Fabiani ont expliqué pourquoi ils avaient décidé de s’entraîner avec les troupes russes de Markus Cramer. Depuis quelques jours, cette annonce est très commentée de l’autre côté des Alpes. Sur Instagram, les deux athlètes ont répondu à nos confrères de Fondo Italia.
« La coupe du monde ne s’est pas déroulée comme je l’espérais et comme toute l’équipe l’espérait. À la fin de la saison, Marco Selle [leur entraîneur, NDLR] et la FISI [Fédération italienne des sports d’hiver] ont décidé de stopper leur collaboration, nous nous sommes donc retrouvés à envisager l’avenir différemment », a raconté le meilleur sprinteur de la planète au terme d’un hiver où son grand rival, le Norvégien Johannes Hoesflot Klæbo, a manqué plusieurs courses en raison de la pandémie de coronavirus.
A un an des Jeux olympiques de Pékin, Pellegrino et De Fabiani n’ont donc pas voulu « prendre de risques en restant en Italie », où forcément il va y avoir une réorganisation.
C’est la raison pour laquelle ils ont frappé à la porte de la Russie. « Kramer est l’entraîneur étranger que nous connaissons le mieux, car nous nous nous sommes souvent entraîné avec son équipe en Finlande ou à Ramsau. Notre ancien entraîneur, Stefano Saracco, avait une excellente relation avec lui, ils partage une vision assez similaire », explique le Valdôtain qui, au cours de l’interview, a de nouveau parlé de ses échanges avec le nageur Gregorio Paltrinieri. Le champion olympique du 1500 m nage libre était allé en Australie pendant huit mois après les Jeux de Rio de 2016 pour s’entraîner avec Mack Horton.
Grâce à sa préparation des JO hors de ses frontières, le champion du monde des mondiaux de Lahti espère aussi « une bouffée d’air frais » et de nouvelles idées pour arriver en Chine, en février prochain, « au maximum de [son] potentiel ».
Federico Pellegrino a bien précisé qu’il n’avait rien d’un transfuge. C’est comme s’il se rendait à l’étranger pour poursuivre ses études dans le cadre d’un échange international. « Nous serons déjà de retour au sein l’équipe italienne en novembre. Pendant les courses, ce ne sera pas très différent de d’habitude », poursuit le compétiteur pour qui il y a beaucoup à apprendre. Surtout à veille d’une nouvelle période de quatre ans qui mènera aux Jeux de Milan-Cortina en 2026. Ce que confirme De Fabiani : « [Pellegrino] pourra rivaliser avec l’un des sprinteurs les plus forts de ces dernières saisons, Gleb Retivykh, mais surtout il retrouvera Ustiugov, un athlète complet, fort en sprint comme en distance. Il pourra ainsi devenir encore plus complet », dit-il. Et partager cette expérience avec le staff italien.
Bien sûr, les Russes attendent aussi beaucoup des Transalpins. « Ensuite, en compétition, nous verrons qui sera le plus fort », lâche Pellegrino.
Les deux vétérans ont aussi été accusés d’abandonner la relève en ne s’entraînant pas avec elle. « Beaucoup font une comparaison avec les Français, où des jeunes comme Lapalus et Lapierre grandissent aux côtés de Manificat et Gaillard. Mais contrairement à eux, qui ne sont jamais descendus du podium depuis plusieurs éditions des championnats du monde et des Jeux olympiques, nous avons quelques difficultés » à performer, estime le sprinteur qui voudrait bien que d’autres que lui et De Fabiani réalisent de bons résultats. Sans eux, avance-t-il, de nouvelles têtes peuvent émerger, portées par une rivalité inédite. Comme s’il faisait trop d’ombre.
Et de rappeler, encore une fois, qu’avec son coéquipier, il ne s’éloigne que six mois.
Pour l’heure, Pellegrino et De Fabiani ne savent pas à quoi va ressembler leur emploi du temps. Un groupe WhatsApp a bien été créé pour les échanges. « De temps en temps, ils écrivent en cyrillique, peut-être quand ils ne veulent pas qu’on les comprenne [rires]. Mais en vérité, on écrit en anglais, car le groupe est coaché par Cramer qui est allemand », rapporte Pellegrino.
Les deux Italiens attendent le stage programmé mi-mai en Autriche pour discuter vraiment de la suite avec le coach de l’équipe russe. « Nous allons aussi nous entraîner en Italie, je sais qu’une longue période est prévue à Lavazè en août et à Val Senales en automne. Nous commencerons par Ramsau, mais cet été, nous irons aussi en Norvège, comme nous l’avons souvent fait ces dernières années ».
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