Après sa victoire à Samoens et avant la 2e étape des Enduro world series à Val d’Allos, le pilote BMC François Bailly-Maitre affiche ses ambitions pour le nouveau circuit mondial de l’enduro.
François Bailly-Maitre sur la plus haute marche du podium à Samoens (photo FBM).
François Bailly-Maitre, vous avez remporté la première manche de la coupe de France d’enduro VTT series ce week-end à Samoens. Une victoire que vous avez construite patiemment, spéciale après spéciale… Racontez-nous ce week-end de lutte avec, notamment, Rémy Absalon.
Le week-end a été dur, la météo du vendredi n’était pas terrible et il a beaucoup plu le soir. Du coup le terrain était très glissant. Je partais avec un dossard élevé donc j’avais des lièvres devant moi. J’ai également dû doubler quelques concurrents, tous très fairplay et je n’ai du coup pas perdu de temps. Rémy était devant moi lors des 2 premières spéciales du samedi. J’étais vraiment tout proche, étant donné que je n’avais pas fait de reconnaissance je pensais pouvoir réduire l’écart au fil du temps. J’ai été assez régulier aux avant postes pendant tout le week-end sur tous les types de spéciales (physiques, très descendantes) ce qui a payé. Le Samedi je me retrouve donc en tête avec 20 sec d’avance sur Rémy. La journée du dimanche devrait être l’objet d’une belle bagarre entre nous deux, les autres étant un peu plus loin derrière. Je pars en tête le dimanche dans le première spéciale, la trace n’est pas encore faite et je dois garder les yeux bien ouverts pour ne pas perdre de temps. En plus je sais Rémy tout proche, s’il me rattrape il aura déjà repris les 20 sec… Arrivé en bas et ne voyant pas arriver Rémy dans les 2 minutes, je savais la course très bien engagée pour moi. Dommage qu’il lui soit arrivé ce problème mécanique, car à la spéciale 2 du jour il roule fort et me reprend 4 sec. La lutte aurait été belle. J’ai en tout cas pris beaucoup de plaisir sur ces magnifiques parcours très glissants !
Malgré le fait qu’il s’agissait d’une simple coupe de France, on a le sentiment que le niveau des enduristes est toujours plus dense ?
Il manquait quelques top pilotes (Jey Clementz, Nico Lau, Nico Vouilloz,…) mais le reste du plateau était là et la jeunesse enduriste française n’est pas en reste. Alors gagner devant tout ce beau monde avec un peu d’avance est une réelle satisfaction !
Je ne suis pas hyper confiant pour Allos”
Cette première victoire vient après deux prestations de différent niveau à Métabief où vous avez titillé Jérôme Clementz puis à Punta Ala, sur la première des Enduro wolrd series où ce n’est pas allé comme vous le souhaitez… De quoi vous rassurer ?
Oui de quoi me rassurer, mais Punta Ala était vraiment spécial pour moi, peu de temps de course, des chemins que je n’ai jamais côtoyés. Je ne suis pas non plus hyper confiant pour Allos, les conditions étant complètement différentes. La poussière devrait remplacer la boue ! Je vais à Allos pour prendre du plaisir, et une partie de ce plaisir viendrait d’une belle performance bien entendu.
Justement, la prochaine compétition aura lieu la 2e manche des Enduro world series à Val d’Allos, autrement dit, un très gros rendez-vous. Quels sont vos objectifs et comment est le site ?
Poussière, des beaux chemins de montagne comme je les aime. Pour les objectifs, une place dans les 5 premiers me conviendrait. Après tout dépend du niveau des autres, si je roule proprement et que je me fais plaisir et que je me retrouve seulement 10e, c’est que les autres étaient meilleurs, je n’aurai donc rien à regretter ! On verra !
FBM est le premier pilote à s’imposer sur une 29 pouces.
Il faut garder l’esprit originel de l’enduro”
Sous le nom de ces Enduro wolrd series se trame une sorte de nouvelle coupe du monde du VTT enduro qui suscite de nombreux appétit dans toutes les disciplines du VTT ou presque. Un bien pour votre discipline en plein boom ?
Oui clairement, pourvu que ça n’explose pas en plein vol ! Ce qui est intéressant c’est la médiatisation et la professionnalisation du circuit. Mais il ne faut pas perdre l’intérêt de cette discipline sous prétexte de sa professionnalisation. Il faut garder l’esprit originel de l’enduro, à savoir l’association du pilotage et de l’effort physique, et la découverte de nouveaux secteurs en utilisant les plus beaux chemins. Le plaisir des pilotes doit rester avant tout à la base !
Vous avez prouvé, ce week-end, qu’un vélo équipe de roues 29 pouces pouvait s’imposer en enduro. Parlez nous des spécificités de ce prototype VTT de chez BMC et de ses avantages-inconvénients dans votre pratique ?
Je ne peux pas vous dévoiler grand-chose pour le moment si ce n’est que c’est un vélo en 29 pouces à grand débattement. Il est très bien conçu et permet de tordre le cou à de nombreuses rumeurs qu’on entend sur le 29. Des infos plus précises sur ce vélo seront disponibles à partir du mois d’août, il sera peut-être l’occasion d’en reparler plus en détail ! Il sera alors officiellement lancé et la production aura commencé ! Ce qui est certain c’est que les roues en 29 pouces apportent du confort, de la stabilité et une sensation de sécurité accrue. Les obstacles sont plus facilement franchis grâce aux grandes roues.
Il est difficile de tirer un bilan rapidement, je préfère attendre la fin de saison pour avoir écumer suffisamment de situation de course et avoir un tableau complet qui me permettra de prononcer sur des choses objectives !